22 Oct Editors au Trianon : C’était comment ?
Très rares en France, Editors foulent les terres d’un pays qui n’a pas plébiscité leur dernier opus. L’exercice du live aura-t-il fait changer d’avis les plus récalcitrants ?
Du brouillard vint la lumière. D’une épaisse fumée nappant la scène au moment où les premières notes de Sugar retentissent, vint le rayon de soleil nommé Tom Smith. Hélas, tristement victime d’un son plus que limite nappant sa voix si particulière, le frontman d’Editors ne pourra être que l’acteur d’un show moyen où sa formation n’a brillé qu’avec parcimonie. Dans ces fulgurances, il y avait la preuve que nos Britanniques avaient le standing d’un grand groupe de rock actuel. Mais sur 1h45, un exercice très différent du festival (nous les avons vu à Rock Werchter 2013, devant 50 000 et en clôture du festival), Editors montre ses limites, voit une setlist s’étirer, traversée par quelques tubes et coups de génie. Smith y mettre toute son énergie, fidèle à ses principes, mais ne sauvera que l’honneur dans un concert où Honesty, coupé à deux reprises par un chanteur perturbé par le retour son, sera le symbole de cette soirée en demi-teinte.
La soirée avait idéalement commencé avec la courte première partie orchestrée par Balthazar. Heureux hasard, fruit d’une popularité croissante, la première partie d’Editors sera de retour le 11 février 2014 au Trianon pour ce qui sera le propre concert de Balthazar. En attendant, les Belges assurent l’essentiel : ouvrir avec panache.
[EDITORS A PARIS : NOS PHOTOS]
Arrivé sur scène pour Sugar et son fond de basse jouissif, Editors lance parfaitement les hostilités, masquant un son pour le moins décevant pour une si belle salle. Jouant des ombres avec les lumières de fond tamisées, Tom Smith débute son show avec l’énergie qui l’habite pendant que les épileptiques souffrent le martyr sur les refrains. Ce qui suit restera à l’image de leur dernier album, The Weight of Your Love, inégal, traversé par quelques pépites, mais globalement décevant. Ainsi, pourra-t-on constater qu’Editors rassemble plus lorsque ses titres phares sont joués. La setlist ressemblait à un massif montagneux, entre ses pics que l’on nommera Smokers Outside The Hospital Doors, Bones, A Ton of Love (parfaitement interprété), Formaldehyde, A End Has A Start ou encore le combo Munich / The Racing Rats, et ses creux (Someone Says, You Don’t Know Love, Like Treasure). Alors que The Weight ou encore la très belle No Sound But The Wind auraient parfaitement équilibré l’ensemble.
Après une belle version acoustique de The Phone Book, ou encore la déroutante Honesty, qui par les aléas du direct, a laissé un léger flottement dans l’assemblée très silencieuse, Editors revient pour son rappel. Ce dernier résume d’ailleurs parfaitement bien cet équilibre non trouvé pendant le show. Brick and Mortar ennuie, Nothing peut séduire, Papillon (dans sa version longue taillée pour le live) transcende. En somme, Editors n’aura pas livré un mauvais show. L’énergie y est, le groupe s’est donné, et les remerciements au final ont bien illustré ce ressenti. Mais il y a comme un arrière-goût d’insatisfaction, qu’un type comme Tom Smith doit probablement ressentir comme une frustration. Celle de ne pas avoir assister à un concert parfait où les regrets se feraient petits, cette sensation de n’avoir pu combler un bon quart d’heure inutile alors que des choix de morceaux se faisaient plus évidents. Cette sensation de constater qu’1h45, c’était une intention aussi généreuse que louable, à condition de savoir s’en servir avec la manière. Reste cette marge de progression, probablement très intéressante à suivre pour Editors…
En bonus : Une review chez nos amis de RocknConcert.
Setlist :
Sugar
Someone Says
Smokers Outside the Hospital Doors
Bones
Eat Raw Meat = Blood Drool
Two Hearted Spider
You Don’t Know Love
All Sparks
Formaldehyde
A Ton of Love
Like Treasure
An End Has a Start
Bullets
In This Light and on This Evening
The Phone Book
Munich
The Racing Rats
Honesty
Bricks and Mortar
Nothing
Papillon
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