La fureur sensuelle d’Anna Calvi

La chanteuse britannique se produisait deux soirs d’affilée dans la magnifique salle du Trianon. Pour une démonstration vocale et plus encore.

 

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On a vite compris que l’architecture de la salle n’allait pas être l’unique intérêt du soir. Autant pour celui qui fréquente cette magnifique adresse, que pour le nouveau venu qui va vite n’avoir d’yeux que pour la sublime Anna Calvi. Introduite par Woman’s Hour et une douceur enivrante, Anna Calvi arrive à l’heure sur scène. A la seconde près. L’impression d’un show rôdé imminent va vite nous quitter, tant Anna Calvi réussit à faire planer pendant 90 petites minutes, un doux sentiment de liberté. Bien qu’accompagnée par trois musiciens, Anna Calvi paraît comme seule, libérée, insaisissable. Les regards sont tournés vers elle, et la chanteuse britannique ne laisse aucune occasion à nos pupilles de se détacher de ce physique cachant une voix incroyable et un goût pour le rock prononcé.

 

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Anna Calvi a de l’élégance. Elle incarne une forme de rock dont elle seule a le secret. Un coup latino, tantôt gothique, tantôt lunaire, sinon heavy, ou romantique. C’est un peu le grand huit, celui qui vous scotche à votre siège, mais où les sensations aériennes sont jouissives. En entament par Suzanne & I, la belle blonde – moins sévère les cheveux détachés – donne le La. Eliza, Sing To Me, l’excellente Suddenly ou encore Cry offrent à Anna Calvi de prouver en un quart d’heure que One Breath, son second album, est une réussite des plus totales.

 

Jouant avec les rythmes, entre son romantisme un brin névrosé (First We Kiss) et sa guitare relâchée façon Kills (Love of My Life), Anna Calvi pose sur scène une large panoplie de costumes musicaux. Constamment dans le charme, elle joue autant avec ses accords imparfaits à la guitare (débouchant finalement sur des riffs qui susciteront bien des applaudissements), que de sa voix si particulière, capable de passer de chuchotements rauques jubilatoires, à des envolées vocales impressionnantes.

 

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Anna Calvi va même jusqu’à pousser le perfectionnisme inné en reprenant, seule avec sa guitare, le Fire de Bruce Springsteen, avant d’entamer Desire. Quelques minutes plus tard, c’est une autre reprise, son fameux Jezebel devenu culte, qu’Anna Calvi débite avec une aisance particulière. Plus que jamais, ce morceau crystallise tous les talents de la belle en quatre minutes. Rock endiablé, envolées lyriques, rythmes déstructurés, Anna Calvi s’en donne à cœur-joie, ponctuant son concert d’un dernier uppercut vocal. Anna Calvi, vainqueur par K-O. Mais on l’avoue, on n’a pas franchement résisté…

 

LES PHOTOS D’ANNA CALVI AU TRIANON

 

Setlist

 

 Suzanne & I 

Eliza 

Sing to Me 

Suddenly 

Cry 

Rider to the Sea 

First We Kiss 

I’ll Be Your Man 

Love of My Life 

Carry Me Over 

Bleed Into Me 

Fire (Bruce Springsteen cover)

Desire 

Love Won’t Be Leaving

—- 

A Kiss to Your Twin 

Blackout 

Jezebel (Frankie Laine cover)

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