13 Mar The Computers : « Je ne peux créer qu’en tournée, je deviens fou! »
Ils sont connus pour être féroces en live mais ce sont de gentils garçons doux comme des agneaux qui nous reçoivent en coulisses. Chambrant ses collègues à quelques minutes de rentrer sur scène, Alex Kershaw, chanteur du groupe, tous tatouages dehors, s’est prêté au jeu de l’interview dans une discussion à bâtons rompus et sans langue de bois.
Tout d’abord, parlons de votre type de musique car c’est un savant mélange de pas mal de choses.
Exactement, je dirais « éclectique ». Notre dernier album est un melting pot d’influences : des chansons rock’n roll et d’autres soul. Enfin plutôt notre interprétation du rock’n roll et notre interprétation de la soul. La meilleure description qu’on puisse en faire, c’est : des Mods avec des crêtes.
C’est aussi un résumé de vos influences…
Tout à fait. Du rock des années 50 avec des chanteurs comme Little Richard et Smokey Robinson.
Mais il y a aussi un bon côté punk dans vos chansons, cela vient-il du fait que vous êtes britanniques?
Oui nous avons grandi comme des punks, nous étions – petits – des enfants punks. Du coup notre musique est celle de 5 punks du Sud- Ouest de l’Angleterre essayant de jouer de la soul et du rock’n roll.
En effet mais votre punk soul est d’un autre genre avec vos costumes, votre style très dandy et vraiment élégant sur scène.
C’est la juxtaposition que nous voulions : ressembler à quelque chose mais sonner autrement. Nous nous appelons les Computers et nous jouons avec de vrais instruments vintage !
« On essaie de se faire chambrer par les hipsters »
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Et puis vos titres sont très autoritaires et injonctifs comme : Disco sucks ou Music is dead.
Nous essayons de gonfler les gens, de bien se faire chambrer par les hipsters…
C’est un bel exemple de l’humour british…
Oh oui, nous sommes hilarants en plus.. (sourires)
Vous n’êtes pas Londoniens…
Nous sommes du « sud ouest » (NDRL en français), du Devon, d’Exeter. Chris Martin vient de là aussi, sa famille habite entre chez moi et chez le batteur. C’est très joli. Mais ce n’est pas du tout le nouvel endroit du rock. Il n’y a que nous et lui! (Rires)
Mais tous vos albums ont été enregistrés aux Etats-Unis…
Quelques- uns, oui. Tout cela n’a été que pure coïncidence. Il se trouve que nous voulions travailler avec certaines personnes et que ces personnes étaient américaines. Ce n’est pas notre choix, c’est la vie.
« J’adore sentir la foule ! »
Vos concerts ont la grande réputation d’être très interactifs?
Oh oui, j’adore « sentir » la foule.
Et sauter dans la foule?
Oui je sens un appel, c’est comme du bacon. Si besoin, je le fais. Je regarde la personne qui n’est pas dans le show et je me dis qu’elle ne va pas s’en sortir comme ça!
Vous avez l’habitude de jouer des reprises en live, notamment Surfin’ Bird. Cette chanson ne correspond-elle pas bien à l’univers du groupe?
Totalement, elle date de 1963 mais elle sonne punk, enfin punk comme nous connaissons le punk.
Quand on vous cherche sur le net, on peut découvrir que vous aviez joué dans un parking ouvert, parlez- nous de cette expérience.
Oh oui c’est vrai, nous avions répété là avant un concert, il faisait tellement froid! C’était en janvier, il devait faire -10° et nous enchaînions nos chansons. Les gens qui venaient se garer nous croyaient musiciens de rue. Ils ont dû penser qu’on était fous mais ce n’est pas si éloigné de la vérité!
« Nous avons construit une légende dans les murs du Cavern Club ! »
Dans votre tournée, vous avez joué dans le 100 Club, célèbre salle de Londres. Qu’est-ce que cela a représenté pour vous?
C’est la maison du punk en Angleterre, c’est grâce à des grands noms du punk qu’elle est devenue célèbre. La salle est très cool et elle est prise d’assaut par les programmateurs pour y passer des groupes en devenir. Mais il y a un truc vraiment pas terrible dans la salle. Un énorme poteau trône au milieu de la scène. Alors quand vous assistez à un concert, il est parfois scindé en deux. On ne peut vraiment rien y faire ni bouger c’est une salle en sous-sol en plus.
Une de vos premières salles étaient The Cavern Club, comme THE CAVERN CLUB?
Non, non, celui à Exeter. (Rires) Ce fut notre terrain de jeu pendant des mois. Mais nous avons fait comme les Beatles, nous avons construit une légende dans ces murs! (Rires) Nous y avons joué … jusqu’à cette année, mais la salle était devenue trop petite pour accueillir tout le public donc nous nous produisons maintenant dans un plus grand espace, pas si loin de là. Mais c’était vraiment comme une seconde maison.
Cela fait un moment que vous êtes en tournée avec votre dernier album mais avez-vous le temps de créer sur la route?
Oui, j’ai écrit un album entier, même plus, il doit y avoir près de 15 chansons. Je ne peux écrire qu’en tournée, j’en deviens fou. Chaque fois que je rentre à la maison, ce processus cesse. C’est dingue!
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