Review : Mark Ronson – Uptown Special

Producteur à succès, auteur reconnu, machine à tubes, Mark Ronson revient avec un quatrième opus, Uptown Special.

 

 

Mark Ronson. 39 ans, Britannique issu d’une famille du milieu (mère auteure, père manager) émigré à New York. Depuis la fin de l’adolescence, le frère de Samantha Ronson ne fait que monter, tout en discrétion. DJ hype à souhait (Tom Cruise avait fait appel à lui pour ambiancer son mariage avec Nicole Kidman), producteur de renom plébiscité (le Back to Black d’Amy Winehouse est son œuvre) et créateur brillant (trois albums à son actif dont Version où il reprenait Coldplay, Kasabian ou encore Britney Spears) et même modeur-égérie, Mark Ronson est un ovni insaisissable. Avec Uptown Special, il explore un autre registre – le funk – prenant les voix d’autoroutes empruntées par Daft Punk et Pharrell Williams. Avec l’ambition de les dépasser.

 

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Il excite les charts du monde entier avec son Uptown Funk, morceau ressuscitant un genre oublié et symbolisé par sa nouvelle égérie, Bruno Mars. Mais ce tube dansant au possible et rappelant Michael Jackson n’est qu’un élément conducteur d’Uptown Special, le quatrième opus de Mark Ronson. Ode au funk et aux musiques qui ont bercé Mark Ronson, amoureux de soul comme de rock ou de hip-hop, cet opus ressemble à une sorte de best-of dans lequel le dandy britannique invite ses amis musiciens, de Stevie Wonder à Kevin Parker, Andrew Wyatt et bien sûr Bruno Mars qu’il retrouve après lui avoir offert en 2013 le hit Locked Out Of Heaven.

 

 

Mais n’allez pas croire que cet Uptown Special est un album commercial qui se résume au succès – qui surprend même son auteur – d’Uptown Funk. Relativement éclectique bien que bercé par les artistes de la Motown, cet album permet de croiser une ancienne gloire telle que Stevie Wonder (et son harmonica sur Uptown’s First Finale et Crack In The Pearl Pt II), avec d’autres artistes, venu du hip hop sur la répétitive Feel Right, à l’électro funky et la voix féminine et soul de Keyone Starr – une fille de prédicateur – sur I Can’t Lose. Reste dans ce melting pot hommagieux, des éclairs de génie comme avec cette ligne de basse remuante et salvatrice sur le linéaire Daffodils (interprété par le solaire Kevin Parker).

 

 

Avec au fond l’envie viscérale de donner un coup de fouet aux musiques dansantes avec le fantasme du club new-yorkais de sa jeunesse, Mark Ronson ne cache pas ses ambitions, mais ne pastiche ni ne copie. On sent du Earth Wind & Fire, James Brown, Kool & The Gang, Chaka Khan, Boz Scaggs… Les sensibilités sont présentes, des touches psychédéliques d’In Case of Fire et Leaving Los Feliz (avec la voix de Jeff Bashker) à la très lente et aérienne Crack In The Pearl. Aux textes, on croise (sur 9 des 11 morceaux), Michael Chabon, Pulitzer en 2001. Etonnamment, ce n’est pas lui qui signe Uptown Funk, ce fameux featuring qui à l’écoute de ce quatrième album, ressort inlassablement.

 

NOTE : 7 / 10

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