Review : FFS – FFS

FFS viennent-ils de nous livrer un des albums de l’année ?

 

FFS Franz Ferdinand Sparks

 

Premier album pour FFS mais certainement pas pour les membres qui le composent, loin de là. En effet, FFS est un supergroupe, comprenez par là des musiciens qui ont un bagage et qui s’associent pour un nouveau projet. Derrière FFS se cachent donc le quatuor écossais Franz Ferdinand et les frères Mael du groupe américain Sparks. Bref, deux groupes dont on ne vous fait plus les présentations. Toujours est-il que quand le projet a été officialisé au public, au début du mois de mars, nul ne savait ce que le résultat pourrait donner. Mais désormais, après plusieurs écoutes de l’album, un mot nous vient à l’esprit : réussi. Tout simplement. Cette alliance de six musiciens réussit à merveille et arrive qui plus est à mixer les sonorités des deux groupes avec brio.

Le projet est plutôt frais, peut-on dire. Mais pas pour les membres qui avaient déjà évoqué l’idée il y a de nombreuses années. Finalement, ils ne commencent à s’y pencher sérieusement dessus qu’en 2013 après que les deux frères aient croisé la route d’Alex Kapranos dans les rues de San Francisco.

 

 

L’album se compose de 12 titres produits par John Congleton et enregistrés aux RAK Studios à Londres sur une courte et intense durée de quinze jours à la fin de l’année 2014. Et comment démarrer de meilleure façon un album qu’en plaçant en ouverture un titre incroyablement stupéfiant ? À part un instrumental démentiel peut-être, je ne vois pas. L’excentrique Johnny Delusional a tout du titre parfait : surprenant, captivant et joyeux. L’album continue sur sa bonne lancée avec le mystérieux Dictator’s Son et le sombre Little Guy From The Suburbs. Quant à l »entraînant Police Encounters, il est rapide et mêle à la perfection les voix de Alex Kapranos et Russell Mael qui se partagent équitablement la tâche. Ici, il est clair que si FFS devaient avoir une devise, j’opterais pour « L’union fait la force ».

En revanche, si nous retrouvons évidemment parfois des airs de Sparks ou de Franz Ferdinand, ce n’est pas du tout le cas sur Call Girl et ses synthés pop qui ne ressemblent pas réellement à ce qu’aurait pu faire les deux groupes précédemment de leur propre côté. Puis évidemment, quand des américains et des écossais s’associent, ça donne du japonais. C’est tellement logique. Sô Desu Ne (qui ne se traduit pas réellement, cette formule ayant plusieurs sens) sonne japonais. Ils iront même jusqu’à prononcer ces courtes paroles japonaises sur le refrain. C’est surprenant mais tellement bien fait que l’on se laisse facilement emporter par la machine FFS qui nous écrase à coups  de titres hauts en couleur. Sô Desu Ne se révèle être une composition entêtante avec un piano infernal qui ne semble jamais quitter la scène. FFS est une collaboration exceptionnelle entre des musiciens complices – une complicité ressentie durant l’écoute – et on ne regrette pas l’attente quand on découvre ce premier opus, sincèrement.

 

 

Ce qui est quand même fort c’est que parfois, on jurerait entendre un titre des Franz Ferdinand. Sur The Man Without A Tan, les toutes premières notes de guitare ne sont pas sans nous rappeler les premières de Right Action et sur Police Encounters, les dernières notes de piano sont semblables à Eleanor Put Your Boots On. Mais non, c’est pourtant bien FFS et c’est un sentiment étrange d’être à la fois surpris par le groupe sans pour autant être étonné d’entendre des similitudes puisque c’est plutôt logique. En tout cas, si le début de The Man Without A Tan pouvait faire penser aux écossais, la suite est bien différente : des vocalises qui ne sont pas familières de Kapranos et des violons ! Le tout forme un résultat suprenant et exquis.

L’album se clôt avec deux titres déjà dévoilés auparavant. Il y a tout d’abord l’ironique Collaborations Don’t Work qui se débute tout doucement par un duo guitare-voix où l’on imagine les musiciens sereinement installés au coin du feu. Mais après ces plaisanteries, un piano fou et la voix de Russell Mael viennent s’ajouter au mélange avant que le titre ne prenne son envol et se révèle être totalement imprévisible. On passe de l’acoustique à un moment joyeux puis le morceau repart vers l’ombre et s’enfonce dans les ténèbres vers la quatrième minute lorsque le pianiste joue une mélodie digne d’un film à suspense pendant que Mael se lance dans une démonstration vocale impressionnante puis le titre repart dans un délire plus FFS-ien : guitare, piano, batterie et les voix de Kapranos et Mael parfaitement associées. Au final, quand Collaborations Don’t Work se termine, on ne sait pas comment se sentir et on se demande ce qu’on vient d’entendre avec ce titre aussi bizarre que brillant. Leur propre Bohemian Rhapsody en quelque sorte.

Enfin, Piss Off était le premier extrait dévoilé par le groupe, nous faisant attendre impatiemment jusqu’au mois de juin pour découvrir l’album entier, c’était cruel. Sur ce morceau – pas le meilleur certes, mais appréciable quand même – on retrouve du rock venu tout droit de l’époque des débuts de Sparks. Du rock extravagant, rapide et entraînant avec une forte présence de guitare et de batterie accompagnées d’un piano agité et nerveux qui n’est pas sans nous rappeler le glam rock de David Bowie.

Les deux groupes étaient-ils faits l’un pour l’autre ? Quand on écoute l’album, il faut croire que oui. Prenez Sparks et Franz Ferdinand, vous obtiendrez FFS qui nous proposent un album frais et varié, un album aussi surprenant que délicieux.

Tracklist :

1-Johnny Delusional
2- Call Girl
3- Dictator’s Son
4- Little Guy From The Suburbs
5- Police Encounters
6- Save Me From Myself
7- So Desu Ne
8- The Man Without A Tan
9- Thing I Won’t Get
10- The Power Couple
11- Collaborations Don’t Work
12- Piss Off

LA NOTE : 9/10

 

FFS sera disponible à partir du 8 juin. Le groupe sera en tournée européenne et passera par Lyon et Paris (complet) avant plusieurs passages dans les festivals. Vous pouvez réservez les places disponibles ci-dessous :

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