Interview : Jon Fratelli répond (de nouveau) à nos questions

Un mois après la sorti de son quatrième opus avec les Fratellis et deux après son interview avec Sound of Britain, Jon Fratelli, frontman charismatique du groupe écossais, nous a accordé quelques minutes d’entretient. Voici ses réponses.

 

jonfratelli

 

Eyes Wide Tongue Tied est le deuxième album que vous avez sorti depuis votre reformation. Est-ce que vous avez ressenti la même chose que lors de l’enregistrement de We Need Medicine ou était-ce quelque chose de différent ?

C’était quelque chose d’assez différent. Quand on a fait We Need Medicine, on venait juste de se reformer et on ne savait pas trop quel groupe on était. Puis après on a tourné pendant un an et demi et c’est ainsi que nous avons eu une idée plus précise de ce qu’en quoi le groupe consistait vraiment. Du coup cet album correspond plus à ce qu’est le groupe que nous formons maintenant donc je pense que c’était quelque chose plutôt différent, sans doute, oui.

 

Vous n’avez presque pas arrêté de tourner (vous avez juste eu une pause de six mois), est-ce que, par conséquent, la composition de ce quatrième album était plus spontanée ?

On a commencé l’enregistrement dès la fin de la tournée. La dernière date était en Russie, et la semaine suivante on est parti à Los Angeles pour commencer à enregistrer. Ca s’est passé très rapidement vu que l’écriture des morceaux était finie depuis l’été dernier, donc oui, nous étions plutôt spontanés. De plus, les chansons n’étaient pas écrites pour d’autres raisons particulières que d’être enregistrées.

 

Vous avez sorti The Soul Crush EP l’année dernière, Eyes Wide Tongue Tied le mois dernier. On dirait que tu es plutôt prolifique comme compositeur. Est-ce que tu as des morceaux en tête en permanence ?

Je n’ai écrit que deux morceaux cette année, donc je ne suis pas si prolifique que ça. Mais l’an dernier était justement une année plutôt prolifique, pour je ne sais quelle raison. C’est pour ça qu’on a enregistré. On n’enregistre qu’à partir du moment où on a les bons morceaux. Tout dépend du fait d’avoir les morceaux ou pas. Et là on les avait.

 

« Eyes Wide Tongue Tied correspond plus à ce qu’est le groupe »

 

As-tu eu besoin de beaucoup travailler au studio avant d’être satisfait de ce que vous avez enregistré ?

Non pas vraiment, c’était facile. On a eu confiance en notre producteur, Tony Hoffer, et on l’a laissé s’occuper de tout. Tout ce qu’on avait à faire, c’était de venir avec les bons morceaux et de bien les jouer. Et après on l’a laissé faire son travail, faire ce qu’il fallait. Cela n’a pas été stressant du tout pour nous.

 

Donc tu es plutôt satisfait du changement de label…

Mouais, je ne sais pas trop. C’est pas vraiment mon truc, les labels, je pense. Quand on a enregistré, on n’en avait pas, je savais que l’album pouvait, en théorie, ne pas être publié. Donc il a juste été enregistré pour être enregistré, pas forcément pour être publié. Seulement parce qu’on avait envie de le faire. Pas spécialement pour qu’il soit écouté par tout le monde, on l’a juste fait pour nous-mêmes. Mais par contre, c’est sympa de voir que certaines personnes l’apprécient.

 

La composition de cet album, était-elle plus dans une optique de jouer en concert ou était-elle plus dans une optique d’enregistrer ?

On n’a pas vraiment pensé à l’optique concert. La preuve, la plupart des morceaux de l’album sont compliqués à jouer sur scène. Donc non, le côté concert ne comptait pas beaucoup pour nous à ce moment-là.

 

Tu t’es beaucoup inspiré de tes projets parallèles sur cet album (notamment d’un morceau de Codeine Velvet Club), quelle a été la réaction de Mince et Barry à ce sujet ?

Justement, le morceau auquel tu fais référence est celui qu’ils préfèrent, donc ça n’a pas été un problème (rires).

 

« On a avant tout enregistré l’album pour nous-mêmes »

 

On dirait que vous êtes heureux de rejouer ensemble (Barry vous considère, Mince et toi comme ses frères), ça vous a pris moins de deux ans pour ressortir un album. As-tu, par conséquent, des regrets par rapport à votre séparation ?

Pas vraiment, c’est ce qu’il devait se produire. C’était la seule possibilité envisageable à ce moment là. Donc non, pas de regrets.

 

Vu que vous avez joué pendant plus de deux ans sans aucune interruption (à part cette coupure de six mois), est-ce que tu ressens une addiction par rapport à la scène ?

D’abord, six mois c’est long ! (rires) Sinon, je ne pense pas, mais, c’est juste que c’est la seule chose que je sais faire. Je ne sais rien faire d’autre en réalité. Il n’y a rien d’autre qui capte mon attention à ce point. Donc soit je ne fais rien, soit je fais ça, et je prends du plaisir à le faire. Puis c’est un boulot facile : c’est la seule chose qu’on a toujours voulu faire, donc on le fait. C’est un peu comique, regarde : on est payés pour jouer de la guitare, c’est fou, non ? Donc, je continuerai à faire ça, jusqu’à ce que ça n’aille plus.

 

Du coup, qu’est-ce que tu ressens après une tournée ?

J’ai juste envie d’aller me coucher (rires). Je veux rentrer chez moi, m’allonger, regarder la télévision, peu importe ce qui passe dessus. Mais bon, souvent c’est ce que je fais le premier jour, après ça m’ennuie un peu (rires)… Bref, après une tournée, c’est drôle parce tu reprends un certain rythme. Et si en parles à des gens qui ont assez de chance pour tourner en permanence, ils te diront que, quand on rentre chez soi, on se rend compte que la vie quotidienne et la vie de tournée sont deux choses vraiment différentes. Du coup, c’est dur de se réadapter, ça prend quelques semaines. Parce qu’en tournée, on se couche à quatre heures du matin tous les jours pour se réveiller à quatre heures de l’après-midi. On ne fait pas ça chez soi (enfin, Mince le fait). Donc oui, il faut un petit moment avant de retourner complètement à la soi-disante vie réelle.

 

Et restes-tu en contact avec les autres membres du groupe en dehors des tournées ?

Pas vraiment tu sais. Pendant ces six mois de repos, je n’ai vu ni Mince, ni Barry, mis à part pendant l’enregistrement à L.A. Même avant et après les concerts, on se voit très peu. On tente de rester nous-mêmes et on se retrouve juste sur scène. Mais pour nous ça va, c’est normal, on s’aime bien. Et peut-être que c’est pour ça qu’on s’aime bien. Parce qu’on laisse une distance.

 

En tournée, est-ce que tu croises d’autres artistes ?

Non, je ne suis pas bon pour ça. Je ne vais pas aux endroits où l’on peut croiser des musiciens. Même en dehors des tournées, je ne vais pas dans les salles de concert, ni dans les bars. Je ne connais pas d’autres musiciens, à part ceux qui sont dans ce groupe. C’est vrai, je ne connais qu’eux (rires).

 

Merci Jon !

 

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