05 Juin LUH colle une claque à la Maroquinerie

En promotion pour son deuxième premier album, l’énigmatique Ellery Roberts (ex-WU LYF), accompagné de son nouveau groupe, a offert ce jeudi 2 juin un set mémorable au public de la Maroquinerie.

A l’image de la météo de ce mois de juin, la création musicale d’Ellery Roberts est pour le moins tourmentée. Déjà avec WU LYF, le dernier petit génie de Manchester aimait nager à contre-courant et allier sa voix rauque aux sonorités célestes d’un orgue, le tout trempant dans une rythmique débordante d’énergie. Après avoir passé son chemin avec la formation qui l’a aidé à plonger dans le grand bassin de l’industrie musicale, Roberts a récemment annoncé qu’il collaborerait avec sa copine Ebony Hoorn pour un nouveau projet : LUH (Lost Under Heaven). WU LYF est mort, vive LUH ! Tel un phénix qui renaît de ses cendres, cette nouvelle formation, avec son album Spiritual Songs for Lovers To Sing garde le cap et nous procure les mêmes sensations que Go Tell Fire To The Mountain, avec parfois un très léger auto-tune et des teintes électroniques en bonus. Mais en concert, ça donne quoi ?

En un mot : puissant. D’entrée de jeu, I&I donne le ton de la soirée : un chant qui s’apparente à un véritable cri de ralliement à chaque vers, un basse qui, littéralement, décoiffe, le tout martelé par une batterie explosive. Face à une averse de sonorités détonantes, le public se laisse emporter par la déferlante. En dépit quelques mauvais réglages en régie sur les premiers morceaux, LUH, articulé autour du couple charismatique Roberts-Hoorn, nous met K.O. d’entrée, sans round d’observation. Tout de suite, une certaine complicité s’installe entre le groupe et le reste de la salle : bien qu’économe dans ses apartés avec l’assemblée, Roberts, comme le reste du groupe, déborde de générosité et se donne à fond, sans relâche. Comme piégée dans le cyclone, la Maroquinerie ne se verra offrir aucun instant de répit, malgré une légère accalmie sur Future Blues, guidé par la voix de Hoorn. Sinon, nous nous retrouvons noyés par cette délicieuse lourdeur, foudroyés par le chant, frappés par la rythmique…

Après une petite heure de set, Roberts nous offre un au revoir chargé d’émotion avec First Eye to the New Sky (en hommage à l’un de ses amis décédé). Les salutations sont sobres, en contraste avec la débauche d’énergie donnée par le groupe. LUH comble définitivement le vide laissé par WU LYF.