27 Juil Main Square Day 3 : The Struts, Years & Years, Editors..
Ce dernier jour semble être le plus riche en bons groupes, puisque la journée commence avec EVRST, qui fait partie avec Cardri et Cayman Kings des trois premiers sélectionnés pour la finale du tremplin régional du Main Square. Ce groupe électro-pop lillois – que l’on prononce « Everest » – a sorti en début d’année un premier EP intitulé The Hills. Anouk, la chanteuse, et ses camarades Tibo, Pierre et Greg ont été invités aux auditions régionales des Inouïs du Printemps de Bourges, le plus prestigieux tremplin musical français. Leur style n’est pas sans rappeler The Dø ou les Ecossais de Chvrches.
En ce dimanche une fois de plus ensoleillé, la journée commence donc plutôt bien, et on sait déjà qu’elle se terminera encore mieux, puisque cette 13ème édition du festival se terminera avec les Insus, la reformation légendaire du groupe Téléphone. Entre ça et le match, la tension est déjà palpable sur les deux scènes. La chanteuse d’EVRST, dont le joli minois n’est pas sans rappeler l’actrice Emma Stone, a une voix toute douce, en plus d’un sourire communicatif. Pour les curieux, vous pouvez retrouver un extrait de leur concert ici.
Sur la Main Stage, l’agitation est déjà au rendez-vous, car les Struts font preuve d’une energie communicative et semblent particulièrement contents d’être en France. Le groupe entre en scène sur un solo de guitare très électrique, acclamé par les quelques têtes déjà présentes, avant d’enchainer directement sur Roll Up.
Le chanteur semble tout droit sorti d’une autre planète, vêtu d’une grande veste dorée, de qui ressemble à une grande tunique et d’un pantalon en cuir/plastique à frange. Les yeux yeux bordés de noir, le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il sait retenir l’attention ! « Bonjour France! Nous sommes les Struts! Are you ready to rock’n’roll? » lance le chanteur à la cantonade avant d’entamer Could Have Been Me. Au bout de trois chansons, Luke Spiller doit jeter sa veste dans un coin de la scène, déjà échauffe par une bonne humeur contagieuse. « Allez France, come on! » encourage-t-il. Au final, il aura juste fallu 8 titres au groupe pour convaincre tout le monde.
A 16h, ce sont les petits prodiges du Rock Last Train qui prennent la relève. Ils ont à peine la vingtaine, et pourtant, ils peuvent déjà se targuer d’avoir participé aux plus grand Festivals Français, comme Rock en Seine ou les Eurockéennes. Dans la fosse, une population majoritairement féminine, à peine plus âgée que le chanteur, Jean-Noël Scherrer. Le concert se passe globalement bien, même si comme à son habitude, le groupe fait preuve sur scène d’une arrogance un peu surfaite.
Les américains de Band of Horses leur succèdent pour un show plus décontracté. « It’s great to be back in France, thanks for having us », nous saluent-ils. Casquette et lunettes de soleil vissés sur le nez, Ben Bridwell (chant), semble un peu fatigué. Heureusement, ce qui avait commencé par un concert un peu mou prend en vigueur lorsque celui-ci attrape sa guitare électrique. Le groupe investit la Main Stage pendant une bonne heure, avant que la quasi totalité des personnes présentes ne se rue sur la Green Room pour voir les françaises d’LEJ. Au programme, déclarations enflammées, mash ups de folie, les filles mettent une ambiance incroyable en fosse et font preuve d’une sacrée confiance en elles ! On valide. (Vous pouvez retrouver une interview du groupe dans les loges du Festival ici.)
Alors que Ghinzu investit la Main Stage pour ce qui semble pour certain être un concert un peu décevant (attitude détachée, voix tremblante), la plupart des fans restent sur la Green Room pour voir leur groupe adoré, Years & Years. Au premier rang, des visages en extase illuminés de paillettes et autres traces argentées, des filles bondissantes qui n’attendent que de voir leur Olly en vrai. Avant même que le groupe entre sur scène, les fans discutent entre eux d’une voix surexcitée. Vêtu de ce que certain appelleraient un « pyjama » à coeur, le chanteur reprend l’euphorie là où les LEJ l’avait laissée.
Tout le monde semble connaître les paroles de chaque chanson, et l’on comprend que les choses sérieuses commencent. Difficile de ne pas céder à la voix douce et à la gentillesse d’Olly Alexander, qui ne cesse de se tordre dans tous les sens et d’adresser des sourires éblouissants à tout ceux qui croisent son regard. Les membres montrent une alchimie sur scène, propre aux groupes qui font de nombreuses dates ensemble, qui fait plaisir à voir. De part et d’autre de la fosse, on voir déjà des drapeaux tricolores s’agiter. Il ne faut que quelques morceaux au groupe pour que toute la Green Room saute dans tous les sens, les bras en l’air (ou les mains en forme de coeur…).
A peine le temps de se remettre de ses émotions que les anglais d’Editors prennent le contrôle de la Main Stage alors que le set de Years and Years n’est même pas terminé (ah, l’éternel déchirement de ne pas pouvoir regarder certains sets en entier). La voix profonde de Tom Smith, les accords de guitare déchirantes, les paroles sombres et torturées des morceaux forment un contraste drastique avec le set précédent, mais pas mauvais pour autant.
Le chanteur semble complètement habité par sa musique, seul dans sa bulle. Le groupe jouera à peine plus d’une dizaine de morceaux, mais les fans seront tout de même heureux d’entendre quelques titres phares, comme Munich, Sugar ou encore Papillon. Alors que la nuit commence à tomber et que certaines personnes commencent à retraverser le Main Square pour avoir un aperçu du concert d’Odesza, la plupart des festivaliers sont soit en backstage, les yeux rivés sur le match, soit au milieu de la Main Stage, trépignant d’impatience en attendant les Insus.
Alors que celle-ci termine de se remplir complètement, à tel point que les gens doivent se hisser un peu partout, y compris sur les stands de merchandising et d’informations, le groupe fait une entrée fracassante, sur le coup des 22h. C’est parti pour deux heures de set dans la joie, la bonne humeur et la nostalgie. Les fans du premier rang se disputent pour la meilleure place, certaines personnes dans le fond se mettent à pleurer dans le fond, et le groupe tient tout le monde au courant des résultats du match, ce qui participe encore plus à l’enthousiasme général. Aubert et Bertignac semblent avoir pris une sacrée dose de caféine avant de grimper sur scène, car leur fougue semble à son paroxysme.
Pour notre génération, qui n’a pas eu l’occasion de voir Téléphone en live au somment de sa gloire, c’est un véritable honneur de pouvoir reprendre les titres qui ont accompagnés notre enfance et adolescence, comme Hygiaphone, Cendrillon, La Bombe Humaine, Le Jour S’est Levé, New York Avec Toi… De quoi convaincre les derniers réfractaires de retourner les voir à la rentrée ! (Le groupe passera notamment à Paris les 21 et 22 octobre prochains, ainsi qu’au Zénith le 12 novembre, on a hâte!)
A minuit, c’est la tête dans le cosmos et les yeux pleins d’étoiles que les Festivaliers patienteront en masse, en attendant de pouvoir sortir des embouteillages habituels. Merci le Main Square !
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