28 Août Rock en Seine 2016 : Le set glacial de Massive Attack, la surprise Tricky
Alors que Rock en Seine vivait sans doute la soirée la plus chaude de l’année, Massive Attack a, comme à son habitude, refroidi l’atmosphère. Et ce pour notre plus grand bonheur.
2016 marquait le grand retour du collectif, monument de la trip-hop, avec la sortie de l’EP Ritual Spirit, ainsi qu’une tournée avec entre autres deux dates au Zénith. Après les salles, 3D, Daddy G et leur troupe devaient maintenant se frotter aux festivaliers, eux qui ne sont pas réputés pour être la formation la plus « festive » du circuit. Pourtant, à Rock en Seine, ce fut un réel plaisir de les voir, après une journée assez pauvre en adrénaline.
23h, les lumières s’éteignent sur la Grande Scène et la batterie se fait entendre. Au milieu de l’estrade, la légende du reggae Horace Andy est en place pour entonner le sublime Hymn of the Big Wheel sur fond de questions existentielles (A quoi sert la vie ?…) et devant des spectateurs relativement amorphes. S’ensuit l’électrique United States of Snakes, agrémenté de visuels percutants, alors que le glacial Risingson nous ferait presque oublier le record de chaleur de ce week-end. L’assemblée paraît congelée et certains fuient déjà la Grande Scène : le sombre univers de Massive Attack ne fait pas l’unanimité dans un festival où des formations plus dansantes sont à l’affiche. Toutefois, il est rare de voir se déchaîner ce public, pas réputé pour être le plus folichon de France. Alors ce set collerait presque avec l’ambiance générale…
Mais faisons abstraction de la foule et plongeons-nous dans l’univers de la tête d’affiche de la soirée. Malgré un son qui laisse à désirer, il n’est pas difficile de se laisser porter par la musique et, grâce à un jeu de lumières et des visuels bluffants, nous sommes complètement immergés. Certains morceaux prennent une dimension encore plus épique sur scène, à l’image de Future Proof et son pont saisissant. Autre grosse surprise de la soirée, le retour de celui qui a contribué à la renommée de Massive Attack au milieu des années 90 : Tricky ! Ce dernier accompagnera le reste de la formation pour Take It Here, avant de repartir. Ce sera ensuite au tour de Deborah Miller de monter sur scène pour l’excellent Safe From Harm. Après deux minutes d’outro explosives, nous restons sonnés alors que la troupe quitte les planches pour la première fois.
L’assemblée tente aussitôt de la faire revenir, tout en acclamant la liste des « Je suis… » (Paris, Beyrouth, Orlando, Nice…) à l’écran. Car même pendant le rappel, on retrouve l’engagement politique de 3D qui avait, plus tôt, fait un court speech sur son indignation par rapport au Brexit. Ainsi, Massive Attack ne cherche pas vraiment à nous rappeler que nous sommes en festival : les messages sur les écrans vont titiller notre zone de confort et, au grand dam des spectateurs, pas de Teardrop ou de Paradise Circus. Peut-être Unfinished Sympathy en clap de fin viendra leur mettre du baume au coeur ?
Après une heure et demie de set, Massive Attack a rendu une excellente copie, même si elle peut paraître un peu hors sujet par rapport au reste des prestations du festival. Car ce soir, le collectif s’est parfaitement tenu à son univers glacial et si particulier. On n’aurait pourtant pas craché sur un petit Teardrop…
Setlist :
Hymn of the Big Wheel
United Snakes
Risingson
Man Next Door
Ritual Spirit
Girl I Love You
Future Proof
Eurochild
Pray for Rain
Angel
Inertia Creeps
Take It There (with Tricky)
Safe From Harm
——–
Unfinished Sympathy
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