Jake Bugg hypnotise l’Elysée Montmartre

De retour en France pour défendre son troisième album, On My One, le bellâtre Jake Bugg a parcouru le meilleur de sa discographie pour en faire un live propre, honnête et sensible. 

Mais avant le gros du spectacle, place à l’amuse-gueule. En middle name ce soir, Blossoms fait bonne figure. Passée une arrivée énergique sur scène, le groupe enchaîne efficacement les morceaux, qui fonctionnent d’emblée avec un public -pour le moment- tiède. Le chanteur, Tom Odgen, se dandine à la Alex Turner (Arctic Monkeys) et tient sa guitare comme un Kevin Parker (Tame Impala). Le son qu’il défend, par contre, est totalement personnel, parfois mélancolique, souvent détonant. Une première partie qui a chauffé le parquet de l’Elysée Montmartre, pour l’instant bien trop propre.

Blossoms

A 21h00 tapantes, les lumières s’éteignent. Un petit homme vient se poser au centre de la scène sous le tonnerre d’applaudissement. Jake Bugg est seul, à moitié dans la pénombre, guitare sèche l’enlaçant. Le morceau éponyme On My One retentit dans une salle silencieuse (dans le bon sens du terme). L’ambiance se prolonge, le set acoustique aussi avec la folk Strange Creature et la nouvelle The Love We’re Hoping For. « Ce sera le dernier morceau acoustique avant que le reste du groupe vienne me rejoindre« , glisse jovialement Bugg. Le public est ravi. Ainsi, Simple As This clôt ce beau moment figé dans le temps. Quoi de mieux pour ouvrir un concert qu’un crescendo instrumental ?

Puisque la suite est beaucoup plus rock, beaucoup plus sonore. Jake Bugg, cette fois-ci accompagné de quatre autres musiciens, pose l’ancre scène. Le son est remarquable, énorme. De Two Fingers à Me And You, le groupe passe forcément du côté des nouveautés. Certes, sur l’album, les morceaux semblaient étrangement parsemés, nous étions restés sur notre faim. Sur scène, le tout prend une dimension bien différente. Bitter Salt est la première vague de chaleur du concert, solide refrain oblige. Vient le single Love, Hope and Misery. Jake Bugg pousse vers les aigus et se permet quelques solos bien placés, atténués dans l’interlude Me And You. 

Jake Bugg

Le set prend une tout autre ampleur dans sa deuxième partie. Le mythique Messed Up Kids fait guise de ras de marée où les voix du public surplombe largement celle du chanteur, sourire au lèvres. Plus péchu, le concert invite même à la danse. Au slow tout d’abord, avec Never Wanna Dance où la voix nasale de Jake Bugg glisse doucement à travers les instruments. Le rock spaghetti de Trouble Town précède au plus contemporain de Put Out The Fire et sa ligne de batterie percutante.

Les performances se densifient. Même si le jeu de lumière reste, il faut le dire, convenu, ce manque de grandiloquence fait naturellement parti des choix de son créateur. La formation, sur sa lancée, propose les puissantes Slumville Sunrise et Simple Pleasures. Toutes deux, connues sur le bout de doigts par une poignée de fans du premier rang, permettent au frontman de donner de son jeu de guitare une force indéniable. Les braises s’enflamment sur Gimme The Love, propulsée par une basse hallucinante. Le question-réponse parfait des instruments tâte le silence un moment, puisqu’un léger retour à l’acoustique surgit avec la magnifique Broken. Le concert connait alors ses meilleurs applaudissements, qui se fondent dans le final puissant Lightning Bolt. En à peine 1h30, Jake Bugg, bien introduit par ses compères Blossoms, aura réussi à faire de son concert un beau moment de rock anglais, ni trop pompeux, ni trop sage. On en redemanderait presque un petit peu…

Jake Bugg

Setlist

On My One

Strange Creatures

The Love We’re Hoping For

Simple As This

Two Fingers

Bitter Salt

Seen It All

Love, Hope and Misery

Me And You

Messed Up Kids

Never Wanna Dance

Trouble Town 

Put Out On Fire

Kingpin

There’s A Beast And We All Feed It

Taste It

Slumville Sunrise

Simple Pleasures

Gimme The Love

Broken

Lightning Bolt

Le reste de la tournée de Jake Bugg ici.

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