Two Door Cinema Club au Casino de Paris : fusée sonore

Une salle comble pour Two Door Cinema Club. En pleine tournée pour son troisième album Gameshow, le trio a défendu ses morceaux au Casino de Paris, accompagné d’une mise en scène travaillée et grandiloquente. Récit.

« It’s been a while » murmure Kevin Baird, basse à la main. Pendant que le public acclame le groupe phare de cette soirée en faisant trembler le Casino de Paris, on se permet un léger retour en arrière…

Outre le très bon amuse-bouche Parcels, le concert s’est toutefois réveillé aux notes de Blaenavon. Le groupe 100% britannique (preuves : l’accent et les vibes) débute son concert sur le grisant Take Care. Le public, étrangement réceptif, semble déjà transporté. Le temps d’une présentation très pro, le groupe assure son mini-concert en enchaînant My Bark is Your Bite et Into The Night comme des chefs. Le power trio fonctionne ici parfaitement et le son de la batterie est délicieux. Reste la suite de la setlist, composée notamment du nocturne Let’s Pray, qui laisse couler d’eau source l’envoûtant Orthodox Man. La fin se fait alors sentir, la satisfaction se lit sur les yeux du groupe anglais, tandis que les premiers rangs font rugir leurs mains. Le final, porté par le très bon morceau Prague, permet à Blaenavon de se lâcher davantage. Une révérence et puis s’en va, la suite ne peut s’annoncer que meilleure.

Les lumières s’éteignent, cette fois-ci pour les tant attendus Two Door Cinema Club. Un son électro typé des années 90 commence à se faire entendre, faisant vibrer les basses. « It’s been a while » murmure Kevin Baird, basse à la main, tandis que le groupe s’installe au clair d’une ambiance tamisée. Premier coup de poing ou presque, celui du culte Cigarettes In The Theater. Même si le leader Alex Trimble semble confortable dans ses chaussures, le son semble encore timide, mal ancré. Heureusement, ce genre de soucis ne dure que très peu de temps. Le raisonnement de la batterie se dessine un peu plus, les guitares s’assemblent davantage. C’est parti ! Sans un mot, le groupe déchaîne les passions avec Undercover Martyn. Etonnés, certains fans en profitent pour parcourir la fosse afin d’atteindre au plus près la scène. Même histoire pour Do You Want It All et le single ultra-efficace This Is The Life, Two Door Cinema Club semble totalement possédé par ses sonorités. Certainement, ce début de concert fut marqué par un hommage fort aux premiers morceaux du groupe. Des racines au fleurissement.

« We’re Two Door Cinema Club », déclare le frontman, alors que cinq écrans au fond de la scène commencent à briller de milles feux. Débarque Changing Of The Season qui défoule les jambes du public de par son aspect propulsant. La mise en scène du concert commence alors à changer de facette : un visuel bien connu apparait sur les écrans. C’est celui du troisième opus de la formation, GameshowDe bon augure, le morceau Bad Decision explose à nos tympans. Les lumières s’emballent, la machine semble parfaitement huilée. La scène n’aura jamais été aussi belle que pour Lavender. Le morceau fleuve du dernier album a forcément su conquérir le public. Le refrain, au rythme changeant, donne au concert une allure vintage décomplexée. Two Door Cinema Club s’assume alors comme un groupe ancré dans un autre temps, tout en restant tellement moderne. Merci aux son et lumières, encore une fois, pour représenter le contemporain entre ses rayons (un peu) aveuglants mais si jouissifs.

Passés Next Year et Come Back Home, la formation continue de défendre le troisième de sa discographie avec Ordinary. Ce qui s’avérait être le meilleur morceau de l’album demeure ici plus en retenu. Toutefois, le plaisir y est toujours, c’est dire que la passion du groupe pour sa musique se transmet au public comme lettre à la poste. Le dernier tiers du concert débute avec une fougue incroyable. Certains spectateurs, dans l’ombre des gradins, commencent à se lever, à se dandiner, voire même danser. Something Good Can Work en faisait languir beaucoup. Le groupe, composé de deux musiciens additionnels sur scène, laisse place à ses ambitions les plus folles en terme de jeu scénique. Le Casino de Paris s’illumine totalement, les murs tremblent. La foudre s’abat d’autant plus lorsque sonnent les premières notes d’Are We Ready ? (Wreck) (qu’on aurait néanmoins aimé avoir un peu plus tôt dans la setlist). Sans aucun doute, Gameshow n’aura pas été mis de côté ce soir. Sur scène, la performance de l’éponyme prouve que le groupe a su définitivement inclure les petits derniers dans le scénario. D’une douce folie, la recette des trois morceaux finaux que sont I Can Talk, Eat That Up It’s Good For You et Sun obtient une ovation générale. Et méritée.

Evidemment, un rappel était nécessaire. Sous le tonnerre d’applaudissement, Two Door Cinema Club surgit à nouveau sur scène, les bras tendus, le sourire aux lèvres. Pour remercier les fans, Someday est offerte et les derniers sceptiques ne peuvent plus résister. Le rideau se dessine concrètement quand le groupe commence à jouer What You Know, que le public joue aussi fort que lui. Après cet épilogue prolongé d’une puissance saisissante, Two Door Cinema Club rejoint pour de bon les coulisses. Un concert extrêmement bien maîtrisé, pas une minute en trop, pas une minute de retard. Il nous tarde déjà de retourner danser dans ce cinéma à deux portes, que l’on pousserait sans hésiter.

Two Door Cinema Club au Casino de Paris (27/02/17) – Setlist

Cigarettes In The Theater

Undercover Martyn

Do You Want It All ?

This Is The Life

Changing Of The Season

Bad Decision

Lavender

Next Year

Come Back Home

Ordinary

Something Good Can Work

Are We Ready ? (Wreck)

Gameshow

Sleep Alone

I Can Talk 

Eat That Up It’s Good For You

Sun

Someday

What You Know 

Photo du concert de Two Door Cinema Club, par ici !

Photo du concert de Blaenavon, par ici !

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