15 Mar Interview : Temples
A l’occasion de la sortie de leur deuxième album, Volcano, nous sommes partis à la rencontre de James Bagshaw et Thomas Warmsley du groupe Temples.
Qu’est-ce que cela vous fait de retourner à Paris ?
James : Ça nous rend nostalgiques.
Thomas : C’est une ville superbe, ça fait du bien d’être de retour ici.
J : On y a toujours passé du bon temps.
Quand vous êtes-vous dit qu’il fallait sortir un autre album ?
J : Sans doute à la fin de l’année 2014. On tournait encore beaucoup après la sortie du premier album. On y pensait déjà mais on savait que ça n’était pas encore le bon moment pour travailler sur quelque chose de nouveau. Mais fin 2015, on avait déjà fait deux ans de tournée et on a arrêté de tourner de manière intensive. On était plus disponibles pour commencer à réfléchir sur ce qu’on allait faire et ça nous a pris un an pour le faire.
Au niveau de l’enregistrement, y avait-il beaucoup de différences entre Sun Structures et Volcano ?
T : Non, c’était assez similaire. Ça nous a pris du temps pour nous remettre dans un état d’esprit créatif et de nous réaligner sur qu’on voulait accomplir avec le nouvel album. Mais dans l’ensemble, c’était la même chose, nous avons enregistré à la maison, dans le studio de James. On a pu assister à toutes les étapes du processus. Le disque s’est peut-être construit d’une manière différente, on était partis avec une idée très solide du son de l’album, on se laissait un peu plus guider par les morceaux. Peut-être à mi-chemin de l’enregistrement, l’album a vraiment commencé à prendre forme et avoir plus de sens en tant que collection de morceaux.
On ne pense jamais à l’adaptation live pendant l’enregistrement.
Avez-vous enregistré l’album dans une optique live ?
J : Je crois qu’on ne pense jamais à l’adaptation sur scène, ce qui est dangereux. Mais dès qu’on pense à ce qu’on va fait en live avant d’avoir fini de composer ou produire un morceau, on se limite soi-même parce qu’il y a quatre membres dans le groupe. La production n’a rien à voir avec l’adaptation live. Il peut y avoir genre six couches de claviers, quatre couches de guitare, ce qui est impossible à faire sur scène. Mais pour bien du disque ça ne pose pas de problème, parce que l’album est la version définitive des morceaux. Ce qu’on va faire en live doit toujours être différent. Même avec moins d’instruments sur scène, une certaine section du morceau peut paraître plus forte que sur le disque. Mais on n’est pas ce genre de groupe indé avec une guitare classique qui peut jouer sur scène comme en studio. Certains morceaux sont plus faciles à jouer que d’autres en live, mais par exemple Oh The Saviour est une chanson très compliquée à jouer sur scène.
Comment vous sentez-vous à la fin d’une tournée ? Y a-t-il une addiction à la scène ?
J : C’est comme le dernier jour d’école ou de fac. Tu l’attendais, c’est le couronnement de tout ce que tu as fait. Mais tu as cette sorte de nostalgie, et c’est triste parce que ta petite tournée est finie. Tu sais qu’il va potentiellement y avoir une autre tournée, mais quand tu rentres à la maison, tu dois t’adapter à une sorte de normalité. Parce que ce n’est pas normal de faire des tournées, en comparaison avec un style de vie standard : tu vas dans différents endroits tous les jours, tu ne dors pas tant que ça, et tu te retrouves dans des lieux étrangers avec des étrangers. Et ce qui est bien c’est que c’est la musique qui est universelle.
Est-ce que vous tenez compte des critiques de la presse ?
J : Je n’y pense pas vraiment. Cela n’affecte pas ce qu’on fait d’un point de vue créatif. Mais c’est bien que les gens aient une opinion, qu’elle soit bonne ou mauvaise, c’est toujours mieux que l’apathie. On ne sait pas vraiment ce que les gens disent sur nous, on ne va pas nécessairement sur Google pour lire la réception journalistique. On fait simplement ce qu’on fait.
Quel est votre artiste préféré de ces 5 dernières années ?
J : Les Lemon Twigs. Tu les as vus d’ailleurs, Tom.
T : Oui, très bon groupe live.
Un remix, c’est l’équivalent moderne d’une reprise.
Vous avez remixé certains morceaux de Jagwar Ma et Jagwar Ma a fait de même avec vous. Pensez-vous que l’amitié entre les groupes est essentielle dans une vie d’artiste ?
T : C’est bien d’avoir un esprit de camaraderie entre « collègues » musiciens. Ça peut parfois tourner à la compétition entre deux groupes mais je pense que c’est bien quand les gens s’entraident et se soutiennent entre-eux.
J : C’est cool de faire ce genre de trucs (les remixes, ndlr), c’est l’équivalent moderne des groupes qui se reprenaient entre-eux. Sur scène, on ne reprendrait jamais des morceaux de Jagwar Ma, mais on est plutôt enthousiastes à l’idée de ré-imaginer leurs chansons dans un studio et ils font la même chose pour nous. C’est une forme moderne de respect en quelque sorte.
Enfin, quelle est la chose la plus folle qui vous est arrivée en tournée ?
T : Il y en a trop pour en mentionner une (rires).
J (à Tom) : Sur le bord de la scène à Coachella, Jeff Garlin.
T (à James) : Il avait un grand chapeau sur la tête (rires).
Lors de notre dernière tournée aux États-Unis, un comédien nommé Jeff Garlin, dont nous sommes vraiment fans, s’avérait être là et on a discuté avec lui. Je n’avais jamais rencontré de comédien dans la vraie vie auparavant.
J : C’est plus simple de rencontrer des gens qu’on adore et qui ne sont pas issus de l’industrie musicale parce que le seul point de référence c’est qu’il aime notre musique et qu’on aime ses comédies. C’est pas comme si on allait devenir jaloux, il n’y a pas de rivalité. Il était aussi impressionné par nous que nous l’étions par lui et c’était cool !
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