Interview: Pulled Apart By Horses

Pulled Apart By Horses se sont produits à la Mécanique Ondulatoire; l’occasion de rencontrer son leader, Tom Hudson, vite rejoint par ses bandmates.

SOB : Dernière interview de la journée, tu n’es pas trop fatigué ?

Tom Hudson : Je suis fatigué, mais parce que j’ai eu une grosse soirée hier ! [rires] ! Par contre je suis toujours très heureux de discuter !

SOB : Tu es de retour à Paris pour un concert ce soir avec Pulled Apart By Horses, comment tu le sens, comment tu penses que ça va se dérouler ?

Tom Hudson : Excité, très heureux ! On s’est pointés vers genre 14 heures, on n’a même pas encore soundchecké ! Je suis un peu allé me balader, visiter quelques cafés, me griller une cigarette, juste être dans l’état d’esprit de Paris ! C’est génial !

SOB : Je voulais commencer par parler de The Haze et savoir comment est venue l’inspiration pour cet album !

Tom Hudson : J’adore comment tu dis en français avec ce petit accent, The Haze ! [rires] On a été très inspirés en écoutant de vieux trucs, Iggy Pop, les Stooges, David Bowie,  tous ces artistes qui ont toujours été là mais vers lesquels on est particulièrement revenus. Pas mal de nouvelles choses également, très garage rock, Ty Segall, Thee Oh Sees, Fuzz, King Gizzard and the Lizard Wizard, … Quand on écrivait le titre éponyme de l’album on n’avait pas de paroles pour lui, on a fait l’instrumental et on a adoré ce rythme pied au plancher ! Au moment de mixer on a préféré garder ce passage instrumental, sans parole, très efficace. Toutes ces inspirations sont un genre de mash-up bizarre, mais qui fonctionne !

« On a essayé de garder en studio une énergie, une intensité très intacte »

SOB : Cet album a une vibe très live, frappante ; comment l’avez-vous enregistré ?

Tom Hudson : Rob[ert John Lee, bassiste de Pulled Apart By Horses] est très dans le mix, l’enregistrement, … Toutes les démos ont été faites live, et en studio on essayait de garder cette énergie et intensité intacte, sans jamais surfaire les choses. Si ça nous paraissait bon, c’était bon, pas besoin de 20 autres prises.

SOB : Sur The Haze votre son a évolué, notamment depuis Blood, et je voulais savoir si cette évolution était naturelle ou voulue.

Tom Hudson : C’était naturel ! C’était sans douté caché au fond de notre esprit, cette volonté de faire quelque chose de très vivant sans trop réfléchir aux choses, aux structures… C’est ce qui s’est déroulé pour les premiers albums car on n’avait aucune pression, aucune attente. Au bout d’un moment on se laisse porter, on regarde comment ça se déroule et ce que ça donne à l’arrivée.

SOB : Quel est ton morceau préféré de The Haze ?

Tom Hudson : Je ne sais pas trop ? C’est dur comme question ! [rires] The Big What If peut-être, il fait un peu de tout. C’est un morceau qui recense un peu tout ce qu’l y a dans l’album, et ça nous a paru être le premier évident single à publier, sans hésiter. C’était un peu notre façon de balancer un « Fuck yeah, on est de retour ! » [rires]

« On a très envie de revenir en Octobre avec des potes à nous, partir à l’assaut des scènes »

SOB : The Haze est déjà le 4ème album de Pulled Apart By Horses, et je voulais savoir ce que vous projetiez de faire après toute la tournée entourant cet album ?

Tom Hudson : On espère qu’on pourra faire un peu plus de festivals que ceux déjà annoncés, un peu à l’arrache. Après cette section européenne on a très envie de revenir en Octobre, vers la fin de l’année, faire ça avec certains de nos potes, prendre un bus et partir à l’assaut des scènes. Peut-être même jouer à pile ou face pour savoir qui passera en premier ! On pourrait jouer avec Turbo Wolf, avec qui on a déjà tourné en Europe, en 2012 je crois ? Ce sont de très bons potes, ils enregistrent un nouvel album. On pourrait proposer à pas mal de nos potes, ce serait une très grosse fête !

SOB : Il y a une très grosse vibe live dans The Haze comme évoqué précédemment, et je voulais savoir comment vous envisagiez l’expérience live en elle-même, s’il y avait une réflexion précise vis-à-vis de la scène ?

Tom Hudson : De petites explosions çà et là durant le set, des poodles comme on dit, … De la danse… [rires] En répétition on joue le set d’un coup, on s’amuse à sauter partout, à transpirer, et en live on ne prévoit rien de spécifique, c’est très sur l’instant. Beaucoup d’adrénaline, constater ce qui se passe. C’est épuisant, j’ai été crevé toute la journée et là je dois être au taquet ce soir pour balancer tout l’énergie que j’ai en réserve ! Après ça c’est retour à l’état fatigué de nouveau, genre « je veux mon lit, je veux rentrer à ma maison ! » [rires]

SOB : Je vous ai vu il y a 3 ans au Zénith en première partie de Kasabian, et tu avais ce tee-shirt absolument génial qui affichait « I prefer their earlier stuff ». Je l’ai adoré, et je me suis récemment demandé : n’as-tu pas peur que ça arrive à ta fanbase ?

Tom Hudson : C’est un peu un coup de gueule contre cette mentalité, face à tous ces connards qui sont genre « Haaaaan j’adore leurs premiers albums, j’ai le premier single en 7’’ han », c’est une façon de se foutre de la gueule des élitistes ! C’est un de nos potes qui l’a réalisé, et pour SXSW, qui est un évènement très pointilleux et élitiste, il a réalisé ce tee-shirt, et il en a fait un autre avec marqué « I don’t care what band you’re in », dans le même style !

SOB : Tu l’auras compris j’aime beaucoup The Haze, et j’aime également beaucoup son artwork. D’où vient-il ?

Tom Hudson : Rob, Tommy [Davidson, batteur de Pulled Apart By Horses] et moi avons tous les 3 étudié du graphic design, l’art des illustrations. On est très impliqués dans tous ces délires d’artwork et de clips. Pour The Haze on a été en contact avec Neil Krug, un artiste de Californie. On avait cette liste de personnes  avec qui on aimerait bosser et ce gars était en tête de liste, il est derrière des artworks de Tame Impala, Foals, mais on n’osait pas lui demander, on avait peur du prix ! En checkant notre liste personne ne pouvait, puis Tommy a décidé de contacter Neil malgré tout ; et il nous a répondu ! Ce n’était pas trop cher, et il nous a envoyé un set de photos parmi lesquelles on devait choisir, c’était parfait ! Pour le format physique de The Haze on a préféré garder l’impact de la photo sans rien rajouter dessus, elle se suffit à elle-même. Ça nous a évité de perdre des heures sur Photoshop !

SOB : Avec quels artistes, groupes aimeriez-vous collaborer ?

Tom Hudson : Des tas !

Robert John Lee : On a beaucoup écouté la scène de San Francisco, Thee Oh Sees, Ty Segall, de grosses inspirations pour cet album. Ils sont très DIY, avec une grosse communauté où ils s’aident tous, on adorerait bosser avec eux ! Mais ça parait être une forteresse imprenable, impossible de collaborer avec eux !

Tom Hudson : On adore Queens of the Stone Age, bosser avec eux serait un rêve absolu. J’attends avec impatience leur nouvel album. J’ai eu un peu de mal avec … Like Clockwork au début, puis au fur et à mesure il s’est révélé être une évidence.

SOB : Quels albums écoutez-vous en ce moment, sur la tournée ?

Tom Hudson : Le nouvel album de Ty Segall, incroyable. Ce sont de nouveaux morceaux, mais c’est presque un best-of pour lui !

Robert John Lee : On dirait qu’il collecte tous les aspects de sa musique et les compile sur cette galette, c’est fort !

Tom Hudson : J’ai beaucoup écouté le Velvet Undeground, je m’y suis enfin vraiment mis ! Toujours Iggy Pop, parfois merdique, parfois absolument génial. J’ai adoré Post Pop Depression ! C’est bizarre car Josh Homme, par exemple, il était dans une position bizarre ! Il a dit qu’il était absolument fan d’Iggy Pop, et d’un coup il bosse avec lui ! Pareil pour Matt Helders, il a dû paniquer ! Josh Homme a dû rester super cool et sérieux de l’extérieur, mais au fond de lui il devait être genre « Aaaaaah mon dieu ! » [rires]

« On est très fatigués mais on finit quand même dans des bars à danser sur Cotton Eye Joe »

SOB : Quels sont vos meilleurs souvenirs de la tournée ?

Robert John Lee : Quelques nuits dont on ne se souvient pas ! [rires]

Tom Hudson : On a joué avec de vieux potes hier soir, et même si on était très fatigués on est allés à pas mal de bars, on a fini dans un bar disco à écouter Cotton Eye Joe ! En Suisse on est allés à une salle bizarre, une ancienne base militaire équestre, une sorte de ferme géante qui est devenue une salle.

Robert John Lee : Plusieurs personnes la géraient, et il y avait tout ce qu’il fallait pour loger, comme une seconde maison !

Tom Hudson : Ils nous ont totalement acceptés ! Ils sortaient la grande table, nous préparaient à manger… Il y avait Carmen, une sorte de mère de substition qui nous proposait nourriture, café, qui répondait à tous nos besoins !

Robert John Lee : En tournée on se repose sur tous ces cercles de connaissances, avec le temps on reste plutôt dans des hôtels, des salles plus sophistiquées, là ça nous a fait un retour en arrière très agréable, c’était génial !

Tom Hudson : L’hospitalité européenne est fantastique, il y a un sens de donner sans concession qu’on ne retrouve pas en Angleterre où c’est beaucoup plus mécanique. Pas toutes, mais la majorité.

Robert John Lee : En Europe les gens accordent plus de valeur à la musique et aux artistes, c’est beaucoup plus agréable !

Tom Hudson : Pour un groupe, aller en Europe c’est excitant, on est beaucoup mieux traités. Tout est plus ouvert d’esprit. Les gens sont plus cools à Paris, plus détendus. A Londres, les gens sont là genre « Putain, je dois aller travailler ! Putain, je dois sortir ! Putaiiiiiiiiiiin ! »

 

The Haze est disponible sur toutes les plateformes d’écoute et dans vos disquaires préférés, en attendant un retour du groupe en territoire français.

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