La violence maîtrisée d’Autobahn s’abat sur le Supersonic

Le quintet de Leeds était au Supersonic ce mardi pour venir défendre son deuxième album, The Moral Crossing. Ils nous avaient conquis avec la version studio, qu’en est-il du passage au live ?

Autobahn étaient donc enfin en France, à Paris pour être exact, quatre mois après la sortie de leur deuxième album. On se dirige vers le Supersonic pour aller les voir, et le bar est bien rempli : que ce soit en connaissance de cause ou non, les spectateurs sont là pour assister à un concert réussi.

Vers 22h le groupe monte sur scène pour s’installer. Réglage des pédales, branchements des instruments, les cinq garçons se préparent sous les yeux des spectateurs qui n’attendent plus que le début du set. Celui-ci démarre finalement au bout d’un quart d’heure : l’ambiance change alors pour s’acclimater à Autobahn. C’est en effet Prologue et Obituary qui ouvrent le bal, pour un début semblable à The Moral Crossing. Les guitares et la batterie prennent le temps de s’installer, la basse suivant le mouvement, et au vu des effets de pédales et du son saturé, on se croirait presque devant un groupe shoegaze. C’est sans compter sur Craig Johnson, qui vient dévoiler le post punk du groupe avec son chant profond et énergique. Les instruments suivent et l’accompagnent dans cet énergie brutale, pour un accord parfait de hargne tout de même contenue. C’est qu’Autobahn ne s’éparpille pas dans des cris lancinants ou des solos de guitare à tout va; loin d’un post punk bordélique, toute l’énergie du groupe semble être rassemblée et contenue pour ensuite être mieux redirigée vers le public.

Le groupe alterne les chansons de leurs deux albums pendant le set, et force est de constater que l’électro amenée sur le second permet de rafraîchir leur son, de faire bouger un peu plus le public sans pour autant casser l’enchainement des morceaux. Future par exemple est un vrai régal, prenant une vraie ampleur par rapport à la version studio. Le relai est assuré par Low / High, qui permet une pause dans le set. Le morceau est en effet beaucoup plus doux, du moins au départ, ce qui calme un peu l’auditoire avant de l’emporter totalement quand la chanson décolle et atteint un sommet de puissance sur sa fin.

Après encore quelques chansons, Autobahn joue la chanson éponyme de The Moral Crossing, pour clore leur set en beauté. Maîtrisé de bout en bout, sans aucun moment de faiblesse, celui-ci était un beau moment, puissant et juste, offert au public du Supersonic. Si Autobahn viennent un jour jouer près de chez vous, surtout, ne les manquez pas : ce serait franchement dommage.

Pour retrouver toutes nos photos du concert, c’est juste ici.
Une interview du groupe sera également bientôt disponible.

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