03 Mar Superorganism – Superorganism
Le super-collectif Superorganism dévoile (enfin!) son tout premier album, après une démonstration live remarquée. Écoute et critique.
L’attente fut courte, mais le niveau d’exigence est maintenant assez élevé; après une ascension fulgurante grâce au super-tube Something For You M.I.N.D., les géniaux Superorganism (au nombre de 8) ont empilé titres géniaux sur titres géniaux, le tout menant à la sortie de ce premier éponyme album, enfin disponible à l’écoute. 10 titres, une grosse demie-heure d’écoute: plongeons dedans.
Inutile de le nier, le trio d’ouverture concocté par la formation nous immerge d’emblée dans un bain sonore jubilatoire et irrésistible. Les trois singles de tête brillent donc chacun singulièrement; It’s All Good avec ses surpuissants chœurs, Everybody Wants to Be Famous avec son entêtant refrain, et Nobody Cares avec son ton glitchy et inattendu rafraîchissant.
Accordons-nous d’office: le son de Superorganism est exceptionnel, ne ressemblant à aucune autre formation actuelle. Ces trois premiers titres suffisent à le prouver: le travail des samples, des chœurs, de la guitare, des boîtes à rythme, tout culmine en un sommet d’inventivité aux multiples rupture de rythmes et inattendus détours, le tout dans un format toujours parfaitement équilibré. Et le mieux? Le groupe sait varier les plaisirs.
Ainsi, le titre Reflections on the Screen se veut beaucoup plus introspectif, nocturne et mineur, avec une superbe progression mélodique en pré-refrain immédiatement addictive. Nai’s March, elle, démarre sur les mêmes tonalités, avant de franchir en son épicentre une déstructuration électronique atypique, pour finalement mieux revenir à ses premières délicates amours. Inattendu et superbe.
De là, la machine Superorganism repart de plus belle dans un trip psychédélique hallucinant. D’abord avec le titre Sprorgnsm, fédérateur et barré, propice à de délurés sing-alongs; l’inimitable Something For Your M.I.N.D., qu’on ne présente plus; et finalement, The Prawn Song, ode aux crevettes parfaitement décalée nous enfermant dans une bulle qu’on souhaiterait ne jamais voir éclater. De long en large, la production est sublime, à la fois exubérante et délicate, mettant en lumière chacune des fragiles et complexes pièces formant l’unité et la splendeur Superorganism.
C’est logiquement après ce tour de force que Superorganism nous lâchent deux titres de conclusion bien plus posés en la présence de Relax et Night Time, amenant cet album à une délicate fin, qui ose même de façon indirecte (ou subjective?) la lier à son ouverture. A 33 minutes, on ne se fait pas désirer pour reprendre une dose de la galette.
Inutile d’épiloguer: Superorganism ont livré là un album marquant ne ressemblant à aucun autre, imposant avec fracas et justesse son style et son ambition. Multipliant les tours de force et les états de grâce, les 8 musiciens et musiciennes livrent une œuvre hétéroclite et unique, qu’on aurait peut-être juste aimer voir s’étendre quelques minutes de plus. Ne vous laissez pas berner par cette pochette monochrome: Superorganism est ce qui se fait de plus coloré, fun et intelligent sur la scène musicale actuelle.
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Tracklist
It’s All Good
Everybody Wants to Be Famous
Nobody Cares
Reflections on the Screen
Sprorgnsm
Something For Your M.I.N.D.
Nai’s March
The Prawn Song
Relax
Night Time
Nos titres préférés: It’s Alll Good, Nobody Cares, Reflections on the Screen, Sprorgnsm, Nai’s March, The Prawn Song
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