Les Courteeners célèbrent leur premier album au Royal Albert Hall

Maintenant 10 ans que les Courteeners ne cessent de nous charmer avec leur rock indé des plus réjouissants et fédérateurs. 10 ans. Une prouesse de longévité pour un groupe formé sur les bancs de l’école dans la banlieue de Manchester par de jeunes lascars fascinés par Oasis, les Smiths, les Stone Roses, James et j’en passe. Une belle preuve de détermination et de courage aussi. Car si les Courteeners en sont là aujourd’hui, sur la prestigieuse scène du mythique Royal Albert Hall de Londres, c’est grâce au soutien inconditionnel de leurs fans. Un soutien indéfectible qui les voit tourner dans toute l’Angleterre à guichets fermés à chaque tournée et il n’est pas rare que l’obtention du précieux sésame pour les voir en chair et en os soit laborieuse. 10 ans que les Courteeners cavalent. Cinq albums au compteur, des centaines de dates dont Castlefield, Heaton Park et plus récemment Old Trafford à Manchester devant 50 000 personnes. Un concert salvateur puisque donné quelques jours après l’attentat au MEN Arena qui a su redonner force et espoir dans la ville endeuillée (on se souvient des frissons provoqués par l’arrivée sur scène de Liam Fray vêtu d’une parka immaculée récitant le poème de Ryan Williams ‘And the bees still buzz’).

Old Trafford le 27 mai 2017. 

 

En cette année 2018, la joyeuse bande fête donc les 10 ans de son premier opus St Jude, probablement son meilleur encore à ce jour. Et puisqu’ils sont connus pour toujours faire les choses avec grande classe ils ont décidé non seulement de ressortir ledit album dans une version réarrangée (sortie prévue le 6 avril) mais aussi de donner quatre concerts exceptionnels pour jouer St Jude dans son intégralité. Un vrai cadeau pour les fans. Car dans la lignée de leurs idoles les Courteeners ont su s’ériger comme un groupe de cœur, adoré par certains fans ultra fidèles comme détestés par d’autres qui ne trouvent rien de mieux à faire que de s’en prendre à eux farouchement via tweets virulents interposés. En ce qui nous concerne, nous avons choisi notre camp puisque nous voici devant la célèbre salle londonienne en cette soirée plutôt fraîche et humide de mars. La météo elle aussi s’est pliée au style de Manchester on dirait bien…

La soirée se déroule dans le cadre de l’association Teenage Cancer Trust qui offre une aide et un soutien admirables aux jeunes malades et organise tous les ans une série de concerts au Royal Albert Hall pour soulever des fonds. Ainsi, l’animatrice Katie Lawler est chargée de la présentation de la soirée et introduit la première partie qui n’est autre que Blossoms. Les pimpants jeunes hommes tout droit débarqués de Stockport déboulent sur leur dernier single en date I Can’t Stand It, une entrée en matière rafraîchissante même si la suite est bien plus savoureuse puisqu’issue de leur premier album (le très addictif Blossoms). Le set ne durera qu’une vingtaine de minutes et même si le public était étonnamment calme, le final sur Charlemagne a mis tout le monde d’accord. Néanmoins pour savoir si Blossoms a su transformer l’essai il faudra attendre le 27 avril prochain et la sortie de Cool Like You

L’ambiance à la fois chaleureuse, électrique et suintante qui précède chaque concert des Courteeners est une fois de plus au rendez-vous et s’intensifie quand le Morning Glory d’Oasis se fait entendre dans les amplis (une habitude du groupe depuis quelques années) et sur lequel, tube intemporel oblige, tout le monde s’égosille. Le groupe fait alors son apparition et sans plus de présentation entonne Aftershow suivi de près par la b-side assez excellente Kimberley (pas jouée sur scène depuis fort longtemps). Si la joie et l’excitation se font ressentir dans la voix de Liam Fray quand celui-ci raconte comment lui et ses potes ont toujours rêvé de jouer sur la scène qu’ils foulent désormais, on ne peut nier une certaine fierté chez les fans présents pour attester de l’événement. Ceux qui les ont vus grandir, évoluer, se prendre parfois des revers pour finalement s’épanouir.

St Jude sera donc joué dans son intégralité mais pas dans l’ordre et entrecoupé par d’autres tubes du groupe (et on ne peut bouder notre plaisir à leur écoute live). Un vrai condensé de leur carrière puisque chaque album sera représenté sauf Falcon malheureusement qui n’est que trop rarement mis en valeur (Are You In Love With a Notion ?, Summer, Small Bones et Modern Love entre autres). Entre jets de bière et jetées de roses (Liam Fray, déjà affublé d’une sublime chemise ample non sans rappeler celles qui furent portées par un certain Johnny Marr dans les 80s ne laissera bien évidemment pas passer ce moment très Smithien en accrochant une des roses à sa Gibson dans un geste d’une extraordinaire poésie), la foule s’époumone sur chaque morceau, les spectateurs plus mûrs tout comme les plus jeunes. Un vrai triomphe et un sentiment d’accomplissement se dégagent de cette soirée. Les Courteeners cavalent depuis 10 ans et, on l’espère ardemment, n’ont pas fini de le faire !

 

Setlist

Aftershow

Kimberley

Cavorting

Acrylic

Bide Your Time

Please Don’t

No You Didn’t, No You Don’t

If It Wasn’t For Me

Kings of The New Road

Fallowfield Hillbilly

 

*Liam solo*

How Come

Yesterday, Today & Probably Tomorrow

Smiths Disco

 

Are You In Love With a Notion?

Lose Control

Summer

No One Will Ever Replace Us

Small Bones

The 17th

Modern Love

Here Come The Young Men

Not Nineteen Forever

What Took You So Long?

 

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