Alt-J en concert à l'Accord Arena Paris Bercy, à Paris, le 11 janvier 2018

Le trio alt J éblouit la Coopérative de Mai de Clermont-Ferrand

Dans le cadre d’une petite tournée française de quelques dates entre Coachella et autres festivals démesurés, les anglais s’accordent du bon temps dans nos salles françaises, et notamment en Auvergne. Retour sur un concert d’une efficacité glaçante à une Coopérative de Mai sold out.

(Aucun photographe de Sound of Britain n’étant présent lors de ce concert, les photographies utilisées proviennent d’autres dates du groupe couvertes par le média, au Lolapalooza Paris ainsi qu’à l’AccorHotel Arena.)

Le duo français Holy Two ouvre le bal, qui après plusieurs années de tournées sortira son premier album le 25 mai. Des paroles le plus souvent en anglais, une bonne guitare, une petite touche pop mystérieuse, le groupe a tout pour échauffer le public auvergnat. On regrette l’absence d’un batteur, beaucoup de sons enregistrés sont envoyés à la suite, mais on garde un bon espoir pour la suite. Depuis les premiers concerts les foules restent sans voix face à celle de la chanteuse, assez impressionnante d’efficacité et qui ne faiblit pas.

Un changement de plateau assez efficace et revoici le décor que les français avaient déjà pu voir dans le cadre de la tournée du dernier album, Relaxer, qui était notamment passée par le Lolapalooza Paris. A peine arrivé, Thom Green se place devant son set de batterie et lance le rythme lancinant de Deadcrush, extrait de ce dernier effort. Le public s’agite bien vite, Gus Unger-Hamilton se positionne aux claviers, et c’est enfin enfin au tour de Joe Newman, avec son âme de frontman, de lâcher les premières paroles.

Alt-J en concert au festival Lollapalooza Paris, à l’hippodrome de Longchamp, le 22 juillet 2017

Le groupe originaire de la ville de Leeds semble apprécier ce retour en France, et le fait savoir. Gus dans un français plus que convenable interagit très vite avec le public, la soirée s’annonce bonne. Il faut dire que des plus petites salles sont appréciables après avoir joué devant des dizaines de milliers de personnes dans les plus grands festivals mondiaux. On connait l’amour de la France et de la langue française du groupe, que l’on retrouve régulièrement dans les paroles.

Le set avance et confirme bien une chose : tant de progrès ont été faits depuis les débuts, avant la sortie du monstre An Awesome Wave. La voix n’est plus hésitante, la qualité sonore au rendez-vous, il suffit de fermer les yeux pour se demander si on n’écoute pas la chanson originale ! Mais le trio nous fait vite mentir en ajoutant de nombreuses variantes : on apprécie les solos de guitare arrangés, les changements d’instruments avec le clavier, et les rythmes du batteur toujours dans un renouveau proche de la perfection.

A chaque nouvelle chanson, le public hurle, les sourires ne quittent les visages, les tubes s’enchainent : Fitzpleasure, Something Good, Nara… On se demande comment nos cordes vocales tiendront jusqu’au bout après tant de paroles hurlées. On reste ébloui devant l’agilité des claviers, la douceur des voix, la tranquillité à la guitare comme à la basse et surtout le travail accompli par le batteur. Les trois membres semblent tous avoir la même importance dans le groupe : il suffirait du départ d’un seul pour que cet équilibre ne se rompe.

Après un passage composé de belles chansons plus calmes comme alt J sait si bien les faire (Ripe & Ruin, Tesselate, Intro du second album, Every Other Freckle, Hunger of the Pine, Bloodflood…), le groupe passe à la vitesse supérieure. L’iconique Matilda arrive enfin. Le groupe demande au public de l’aider à chanter les paroles et la Coopé, complète depuis bien longtemps ne se fait pas prier. On retiendra que Clermont-Ferrand est sans doute la seule ville de France a avoir réussi à remplir sa salle pour la venue du groupe, alors qu’il était encore possible d’acheter des places pour Marseille ou Nîmes à quelques minutes de la représentation. Joe Newman, n’ayant plus besoin de chanter le refrain, offre alors son plus grand sourire, au plus grand bonheur des fans du groupe présents dans la salle. L’énergique Dissolve Me est alors lancée, pour s’enchainer par Pleader, Taro et Left Hand Free. Les trois albums sont mélangés, les chansons s’imbriquent parfaitement entre elles, la setlist semble avoir été plus que bien façonnée.

Alt-J en concert au festival Lollapalooza Paris, à l’hippodrome de Longchamp, le 22 juillet 2017

Après 1h15 de concert les anglais quittent alors la scène, les fans sont conquis, mais en redemande ! Trois minutes à peine écoulées et les revoici déjà, relançant la sauce avec Intro du premier album. C’est comme si le concert repartait de zéro, et voilà alors que les premières notes de la belle 3WW font frissonner la salle clermontoise. Enfin, on s’y attend bien, le tube Breezeblocks se lance, tel une messe populaire, pour le plus grand plaisir de tous.

Arrive la fin du set, et malgré de grands sourires sur les visages de Gus et Joe, Thom semble absent comme il l’a été durant l’ensemble du concert. Après un bref salut il quitte vite la scène, obligeant ses compères à faire de même. Véritable empreinte de la sonorité alt J, on espère qu’il n’est pas lassé et qu’il nous réserve encore ses rythmes fous au sein du groupe.

On ressort de cette si belle soirée avec des étoiles pleins les yeux, des chants dans la tête, des souvenirs gravés, et un fort sentiment que tant de chemin a été fait depuis les débuts. Qu’une seule envie, les revoir, et vite !

 

SETLIST DE ALT-J @ COOPERATIVE DE MAI  (17/05/2018)

Deadcrush
Fitzpleasure
Something Good
Nara
The Gospel of John Hurt
In Cold Blood
Ripe & Ruin
Tessellate
Intro (This Is All Yours)
Every Other Freckle
Hunger of the Pine
Bloodflood
Matilda
Dissolve Me
Pleader
Taro
Left Hand Free
ENCORE :
Intro (An Awesome Wave)
3WW
Breezeblocks

No Comments

Post A Comment