Interview – Slaves

A l’occasion de la sortie de leur nouvel album, Acts of Fear and Love, nous avons rencontré Slaves afin de décortiquer et analyser la bête.

Tout d’abord je voulais savoir, à l’occasion de ce retour à Paris, quelle est ta relation avec cette ville ?

Isaac Holman (batterie, chant) : On a joué certains de nos meilleurs shows en France, on est très pressés de revenir y jouer, on est très excités pour le Trabendo !

Es-tu heureux de la réception de votre nouvel album, Acts of Fear and Love ?

Isaac : Il a été très bien reçu, mieux que les précédents ! On a une expression anglaise qui nous colle au dos, « marmite band », qui veut dire soit tu adores soit tu détestes. J’ai l’impression qu’on a reçu beaucoup plus d’amour cette fois. On essaie de ne pas trop lire les chroniques mais plutôt d’écouter les fans, tout le monde avait l’air heureux, ça nous a rendu heureux aussi ! C’est bizarre de lire les critiques, j’essaie de pas trop faire ça, ce n’est pas bon. On écoute les fans, c’est à eux qu’on veut faire plaisir.

Quelles ont été les inspirations de cet album ?

Isaac : On a pris un peu plus de temps que d’habitude, le processus a été plus lent. On a eu une approche bien plus personnelle sur cet album, avant on passait notre temps à aboyer sur tout ce qui nous entourait [rires] mais ici on a essayé de trouver une solution aux soucis environnants, on a parlé de nos émotions. C’est beaucoup plus d’histoires personnelles, de choses personnelles. C’est pour ça qu’on a attendu deux ans après Take Control pour sortir Acts of Fear and Love. C’est très dur de concevoir des albums parce que tu dois vivre des expériences entre chaque pour avoir des choses sur lesquelles écrire, je pense que cette pause nous a aidé. On trouve l’inspiration en tournée et à côté, dans la vie de tous les jours, dans les paysages de Paris… [rires]


Il y avait quelques collaborations sur Take Control, et pas sur Acts of Fear and Love… Pourquoi ?

Isaac : On ne voulait personne d’autre sur cet album, juste Laurie (Vincent, guitare et choeurs, ndlr) et moi, il n’y a pas d’instruments fantaisistes ou quoi, on est revenus aux bases !

Comment arrivez-vous à vous renouveler en tant que duo ?

Isaac : On se pousse vers l’avant, on est figés avec ces instruments mais on trouve de nouvelles idées et on s’améliore, je m’améliore à la batterie, j’expérimente avec des percussions, Laurie change de pédales, de guitares… Il faut se forcer à aller de l’avant, être un peu dur avec soi-même ! Si jamais on venait à intégrer d’autres musiciens, se serait juste pendant des sessions ; Slaves ce sera toujours Laurie et moi, je pense qu’on ajoutera jamais personne, c’est notre bébé, on ne veut pas le partager ! [rires]

As-tu l’aspect live en tête au moment de composer ?

Isaac : Non, ce sont des entités séparées ! Quand on écrit en studio et qu’on se retrouve en live on est là genre « merde comment on va la jouer celle-là ? » [rires] En studio tu découpes tout tranche par tranche, et tu dois ensuite voir comment l’amener en live ! C’est quelque chose sur lequel on devrait plus travailler à l’avenir ! [rires] Chokehold par exemple est très dure à jouer en live, je dois mixer le floor tom et un tambourin… Bugs est rapide et épuisante… On a pas encore essayé trop de morceaux de Acts of Fear and Love, maintenant que l’album est sorti depuis quelques mois et que les gens ont pu se familiariser avec on va pouvoir mettre l’accent dessus, on va essayer de le jouer en entier ! J’aimerais beaucoup en tous cas ! Certains morceaux resteront peut-être de côté, mais on en jouera autant que possible !

On entend sur Acts of Fear and Love beaucoup plus de guitare clean et acoustique que d’habitude, avec Daddy par exemple en plein milieu de l’album. Pourquoi ce choix ?

Isaac : Je suppose qu’on veut ne veut pas toujours avoir cette image de groupe agressif que les gens ont, on aime beaucoup de musiques, on aime beaucoup la musique douce… On a fait ce qu’on voulait avec cet album, on s’est fait plaisir sans penser à personne d’autre. On l’a fait très concis. J’aime bien écouter un album, arriver au bout et en vouloir plus. Notre précédent album était trop long, on avait sorti tous nos morceaux de l’époque. Pour celui-là, 2 ou 3 de nos morceaux préférés ne sont pas restés parce qu’ils n’allaient pas avec le contexte général de l’album.

C’est la première fois qu’on vous voit tous les deux sur la pochette ; pourquoi ce choix, loin d’être anodin ?

Isaac : Ça nous semblait être le moment de nous faire apparaître, on veut jouer la carte de l’honnêteté totale avec le public et les fans, plus rien à cacher ! [rires]

Vous êtes récemment passés par le Live Lounge de BBC ; tout d’abord vous avez interprété Chokehold dans une version acoustique très épurée. Pourquoi ce choix ?

Isaac : On a fait pas mal de in-store shows au moment de la sortie de l’album, plein de concerts acoustiques, ce qu’on n’avait jamais fait, donc on devait changer nos chansons, les rendre acoustiques, et on a beaucoup aimé ces nouvelles versions ! Pour le Live Lounge, tous ces gens qui y passent jouent toujours le morceau tel qu’il est dans sa version studio, donc on s’est dit « pourquoi ne pas changer un peu ? » J’aime beaucoup l’acoustique, c’est une toute autre expérience ! Quand on a composé Chokehold c’était à la guitare électrique, avec un peu de clean guitar sur le refrain, donc ces shows ont été l’occasion de déconstruire un peu nos compositions.

Vous avez également fait une cover de Everybody Wants to Be Famous de Superorganism : pourquoi ce choix ?

Isaac : On est tous les deux très fans de Superorganism, on les adore ! Je ne voulais pas trop reprendre la chanson [rires] mais on avait cette liste de chansons potentielles à jouer et c’était la seule qui me branchait, donc… [rires] Mais j’adore Superorganism ! J’aimerais beaucoup les voir en concert, je vais essayer de les choper sur leur tournée !


Est-ce qu’il y a des artistes actuels que tu aimes bien, avec qui tu aimerais collaborer ?

Isaac : On avait adoré bosser avec Baxter Dury sur Take Control, on est très fans de lui ! On n’est pas trop portés sur les collaborations en ce moment, on a été en studio avec des artistes récemment mais je peux pas trop t’en parler, c’est secret… C’est très fun de bosser avec des artistes d’autres genres, des rappeurs par exemple, pour créer des sortes de mash-ups ! Mais t’entendras parler de cette collaboration mystère très prochainement !

L’album est sorti, la tournée arrive ; qu’est-ce qui attend Slaves après tout ça ?

Isaac : On a cette grosse tournée qui nous attend, on sera en Europe, en Russie, en Angleterre… Après on a du temps off, on va décompresser, aller en vacances… Puis on s’y remettra, on écrira de nouveaux morceaux, sans doute pour un album en 2019 ! Je suis très impatient pour tous les shows de la tournée, j’adore faire des concerts… C’est toujours fun en Russie, c’est un endroit très intéressant ! Pour une raison qui m’échappe on a une très grosse fanbase là-bas ! [rires] L’Angleterre va être très fun aussi, on fait l’Alexandra Palace, qui sera notre plus gros concert à ce jour, je suis à la fois excité et nerveux ! On attend aussi la France avec impatience… Je dois bien le dire ! [rires] Le public est incroyable, je vous aime ! [rires]

Acts of Fear and Love est disponible à l’écoute partout. Slaves seront de passage au Trabendo ce 29 Octobre ; ne les ratez pas !

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