Pochette album For Ever Jungle

Jungle – For Ever

Les londoniens de Jungle ont dévoilé leur second album, For Ever, ce vendredi. Quatre ans après leur arrivée fracassante sur la scène électro soul, le groupe confirme.

La musique de Jungle nous a toujours plus fait penser à la Californie qu’aux rues de Londres et c’est encore le cas avec For Ever. Décrit comme « une radio post-apocalyptique passant des chansons de ruptures » par les principaux créateurs, il nous fait plutôt l’effet d’un bon bain de soleil au beau milieu du mois de septembre. Le succès tonitruant de leur premier album et leur changement de statut qu’il aura provoqué auront nécessité 4 ans pour être complètement digérés et pour pouvoir passer à la suite de leur carrière. Qu’importe, le résultat que l’on découvre aujourd’hui en vaut largement la peine.

Les anglais teasent leur retour depuis plus d’un an, et c’est avec grand plaisir que l’on retrouve des titres déjà connus sur la très belle première moitié de l’album. Du bien nommé Smile (essayez de ne pas danser sur cette intro aux percussions) au chant parlé de Casio, c’est un sans faute. Les recettes musicales de Jungle n’ont pourtant pas changé: les harmonies vocales de Josh Lloyd-Watson et Tom McFarland, une basse et une batterie funky à souhaits et un duo guitare/synthé qui apporte la touche soul et rétro que l’on reconnaît si bien. Mais voilà, encore une fois, on ne peut pas rester insensible à l’excellent single Heavy, California qui nous raconte le rêve californien des deux songwriters ou au groove de Happy Man dont les paroles: « I’m a troubled man, changed by the things I do » ne sont pourtant pas si joyeuses.

Il faut dire que la création de cet album avait si bien commencé. L’écriture et l’enregistrement de ce deuxième album étaient prévus à Los Angeles. Entre temps, des soucis personnels pour les deux créateurs et un manque d’inspiration ont rappelé le duo à Londres, où il a été terminé. Voilà qui explique peut être le contraste entre la joie qui se dégage de la musique et les paroles, plus introspectives et nostalgiques.

La deuxième partie de For Ever laisse la place à plus d’expérimentation de la part de Jungle. Le single House in LA décrit le rude réveil d’un rêve américain qui s’est peu à peu dissipé face à la réalité de la ville. Les paroles, tristes et plus personnelles, sont accompagnées par des vagues de synthétiseurs électro et quelques accords de piano nostalgiques. Doucement, le groove du début à laissé place à une nostalgie musicale. Les titres passent et nous offrent un voyage introspectif, bien loin de nos canapés. On retiendra les arpèges pressants de piano de Cosurmyne,  l’ambiance aquatique du titre Home, jusqu’au final Pray. L’album reprend de la hauteur avec cette belle clôture: des violons omniprésents accompagnent la montée en puissance vocale du titre. Touché.

L’écoute de For Ever est un voyage dans le temps d’abord, avec un plongeon dans un groove et une soul délicieusement rétros. C’est également un voyage dans l’espace. Bienvenue en Californie, où l’on passe du rêve à la réalité, dure et décevante, le temps de 13 chansons.

Jungle sera de passage à L’Olympia le 24 février prochain, si jamais vous souhaitez aller danser avec nous.

Tracklist de For Ever

Smile

Heavy, California

Beat 54 (All Good Now)

Cherry

Happy Man

Casio

Mama, Oh no !

House in L.A.

Give Over

Cosurmyme

Home

(More & More) It Ain’t Easy

Pray

Nos morceaux préférés: Smile, Heavy California, Beat 54 (All Good Now), Home, Pray

La note: 9,5/10

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