Pitchfork Music Festival Paris, jour 1: Yellow Days laisse de marbre

Rendez-vous à la grande halle de la Villette pour cette édition 2018 du Pitchfork au line-up impressionnant. Retour sur notre première journée en territoire bobo.

La soirée démarre sur les chapeaux de roue pour nous avec les australiens de Rolling Blackouts Coastal Fever. Portés par 3 efficaces guitares et une section rythmique impeccable, le quintet délivre un rock alternatif radio-friendly efficace et plaisant, parvenant à nous accrocher tout le long de leur set grâce à un évident dynamisme tant scénique que musical. Mention spéciale à l’ultra-single Mainland, propice aux singalongs des plus efficaces. Affaire à suivre!

On a malheureusement été plutôt refroidis par le tiède set de Yellow Days. Sorte de mélange indigeste et convenu entre les mélodies d’un Mac Demarco et les vocals gutturaux d’un King Krule, l’artiste égrène d’efficaces mais oubliables compositions sans jamais chercher à s’affirmer. Les minutes passent, et force est de constater que le constat ne change pas. Reste une joie communicative qu’on ne saurait retirer au musicien.

Transition ensuite vers le cathartique set de John Maus. Premier concert depuis le tragique décès de son frère, bassiste de son groupe, sir Maus propose ici un set totalement solo, épaulé par des bandes préenregistrées et autres boîtes à rythmes. Le chanteur, lui, sprinte, saute, frappe, s’agite sans aucune interruption sur scène. Le public se retrouve alors divisé en deux camps: les fans ardus, forcément émus face à cette prestation post-punk déchirante; et les circonspects (nous), cherchant le chant de John Maus recouvert sous ses multiples bandes sonores. Au-delà de la musique, tout notre soutien va évidemment à l’artiste.

On a ensuite retrouvé le grand Étienne Daho pour un set absolument impeccable. Épaulé de talentueux musiciens, le chanteur arrive sur scène équipé d’un longiligne masque digne du cavalier au Z pour interpréter la très rock Les filles du canyon. Le dandy enchaînera alors entre nouveautés et grands classiques, en passant par l’incontournable Tombé pour la France. Pas de Week-end à Rome sur le chemin, une surprenante cover du Arnold Layne de Pink Floyd, hommage au regretté Syd Barrett, et on ne peut s’empêcher de chanter quand résonnent Épaule tatoo et l’inimitable clôture Bleu comme toi. Champion.

Place ensuite au futuriste punk rock de Julian Casablancas et ses Voidz pour le gros choc de la soirée. D’abrasives compositions tirées de leur premier effort (M.utually A.ssured D.estruction, Where No Eagles Fly) aux escapades alternatives du récent Virtue (Permanent High School, AlieNNatioN), les six musiciens ont foutu le feu à la Grande Halle de la Villette, noyant la foule dans des décibels de riffs et de percussions. Technicité et improvisation sont de mise, tandis que Casablancas erre et hurle sur scène, ponctuant les morceaux de cryptiques interventions, dégommant au passage l’industrie Pitchfork. Punk dans l’attitude, mais également dans l’interprétation, tandis que l’ultra-heavy riff du closer Pyramid of Bones achève un public conquis. Merci messieurs.

Nous assistons brièvement aux usuelles festivités de Mac Demarco: indie-pop resucée jusqu’à la moelle, facéties et partage de gnôle avec des invités sur la scène. La routine. La suite du concert le verra accueillir son plus jeune fan sur scène pour lui offrir sa guitare, entre deux On the Level et autres Ode to Viceroy. Bref, rien de bien neuf à l’horizon pour le Mac, décidément curieux choix de headline pour cette soirée.

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