Hozier - Wasteland, Baby!

Hozier – Wasteland, Baby!

On n’en pouvait plus d’attendre, mais la consécration a enfin eu lieu: Hozier vient de donner naissance à Wasteland, Baby!, son deuxième album. Presque 5 ans après son premier opus, le roi du rock indépendant/rhythm & blues/folk (on pourrait continuer mais la liste est longue) reprend son trône et son règne s’annonce très long.

Wasteland, Baby! démarre en force avec Nina Cried Power (tiré de l’excellent EP du même nom, tout comme Shrike, que nous avons eu le plaisir de décortiquer il y a quelques mois) et enchaîne directement avec un morceau plus enjoué: Almost (Sweet Music). Les paroles de ce dernier rendent hommage aux plus grandes voix du jazz et aux morceaux qui ont construit Hozier en tant que musicien. En effet, elles sont composées d’un tas de clins d’œil à des titres de chansons que l’irlandais chérit (voici une playlist contenant toutes les références présentes dans le morceau).


Hozier – Almost (Sweet Music)

L’album se poursuit avec le gigantesque Movement, qui est à coup sûr l’un des piliers de ce nouvel effort. Alternant entre une voix douce et délicate sur les couplets et des éclats de force sur les refrains (le tout enrobé de délicieuses harmonies), Hozier offre une superbe performance qui garantit une montée de frissons à chaque écoute. D’ailleurs, le danseur (Sergueï Polunin) qui est comparé à la grâce de son/sa partenaire dans les paroles est aussi celui qui voltige dans le clip.

 
Hozier – Movement 

Si certains morceaux peuvent nous rappeler les exploits de son premier projet (Nobody, Sunlight ou le Ben Howard-esque Would That I), Wasteland, Baby! présente toutefois une certaine évolution chez l’auteur-compositeur, notamment au niveau de la production. Effectivement, ce nouvel opus (produit par Hozier lui même en collaboration avec Markus Dravs, Ariel Rechtshaid et Rob Kirwan) sonne beaucoup plus profond, notamment grâce à l’utilisation d’orgue, de synthés et de lourdes percussions. Toutefois, son style de guitare bien à lui reste omniprésent et les morceaux sont toujours aussi authentiques: on reconnaît bien là sa signature, et c’est tant mieux.


Hozier – Dinner & Diatribes

Pour ce qui est de son écriture, Hozier reste fidèle à lui même et nous bombarde (entre 2-3 sous-entendus NSFW) de références mythologiques (Talk) et de métaphores bucoliques. Cette particularité de son songwriting, qui diffère assez largement de ce qui se fait généralement actuellement, fait sa force en tant qu’artiste et présente Wasteland, Baby! comme étant un album intemporel et éternel. La magie qui s’en dégage est d’une pureté rare et nous transporte dans son univers tout droit sorti d’un autre espace-temps (qui est sans aucun doute localisé dans une forêt aux arbres fournis et imposants, infesté de libellules et d’autres créatures mystiques).


Hozier – Talk 

Ce nouveau projet s’achève avec Wasteland, Baby!, morceau qui reprend le titre de ce dernier et qui résume finalement assez bien l’atmosphère qui pèse autour des morceaux. En effet, cette douce balade traite de la fin du monde, qu’il compare et lie au fait de tomber amoureux.se. Pas très joyeux à priori mais vous commencez à connaître l’animal : Hozier saurait rendre n’importe quelle apocalypse poétique. Ce « wasteland » et cette idylle naissante ne sont pas vus comme une finalité tragique, mais plutôt comme un renouveau salvateur vers toutes les belles choses qui n’ont pas encore été vécues. Et puis après 4 minutes, comme dans un dernier souffle, on l’entend murmurer « that’s it » : c’est ainsi que son chef d’œuvre se termine. C’est tout, tout simplement.


Hozier – Wasteland, Baby!

Wasteland, Baby! est une énorme claque (qu’on avait grandement anticipé mais pour laquelle on tend l’autre joue avec plaisir) et une expérience quasiment religieuse. Hozier et sa voix profonde qui semblent avoir tout vu et vécu pendant des milliers d’années nous offrent pourtant quelque chose de frais et unique. Si son premier album était brilliant, celui-ci confirme absolument tous les avis et toutes les attentes que nous avions envers l’artiste. C’est à couper le souffle. 

Tracklisting:

Nina Cried Power (feat. Mavis Staples)
Almost (Sweet Music)
Movement
No Plan
Nobody
To Noise Making (Sing)
As It Was
Shrike
Talk
Be
Dinner & Diatribes
Would That I
Sunlight
Wasteland, Baby!

Nos morceaux favoris: Almost (Sweet Music), Movement, Dinner & Diatribes, Talk, Sunlight

LA NOTE : 10/10

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