Le show monstrueux de Peter Hook

Ce vendredi 3 mai, 20h30, le bassiste emblématique de Joy Division et de New Order est venu enflammer l’Epicerie Moderne de Feyzin durant 2h20.

27-28 chansons. C’est le tarif habituel qu’offre Hooky à ses fans, pour moins de 25€. On arrive alors dans la petite ville située à une quinzaine de kilomètres de Lyon avec des rêves plein la tête. Aussi imprévisible que déjanté, le bassiste change sa setlist chaque soir, même si les grands classiques sont bien souvent joués. Le set est divisé en deux parties : une première New Order, une seconde Joy Division.

Pas de première partie, mais les portes à peine ouvertes que le hall se remplit déjà bien vite. Le concert affiche complet, et les fans ont sorti leurs tee-shirts des deux groupes mythiques. On sent une grande excitation dans l’air, comme si le concert semblait être une date exceptionnelle. Pourtant, Peter Hook n’est pas du genre à bouder la France, notamment la province : sa tournée comprend 9 dates sur nos terres. De plus, New Order vient d’annoncer une venue aux Nuits de Fourvière cet été. Mais qu’importe pour le public, l’électricité dans l’air ne fait que monter.

Les lumières s’éteignent alors, la fosse hurle. Les hostilités démarrent avec ICB et Chosen Time, qui n’ont pas été jouées depuis 2017. Quelques regards sur son porte-vues truffé de paroles, des cris à la fin des couplets pour chauffer la salle, et voilà que Ceremony sonne le début des pas de danse. The Light, groupe de scène fidèle depuis des années, maîtrise son sujet. On s’étonne de voir un autre bassiste, épaulant Hook lorsque celui-ci préfère se concentrer sur sa voix. Mais dès lors qu’il laisse le micro, l’imposant musicien reprend ses droits.

Après de brèves salutations, le festival commence alors, et les classiques sont enchaînés. Temptation, Blue Monday, Confusion mais encore State Of The Nation font tomber les jeunes comme les plus âgés dans les belles heures de la new wave. Même si certains tubes sont parfois difficiles à réaliser, Peter Hook & The Light font au mieux pour offrir une bonne expérience à l’Epicerie Moderne. Comme avec New Order, Hooky n’hésite pas à faire sonner sa guitare et taper hystériquement sur son pad.

1h30 que le show a commencé et voilà que cette première partie se clôture avec Bizarre Love Triangle et True Faith. Et dire qu’à ce même moment de nombreux artistes/groupes de nos jours auraient déjà retrouvé le tour bus, ne se sentant pas capable d’enchaîner deux dates car trop épuisant ! A cela, l’originaire de Manchester pourrait répondre qu’il enchaîne Montpellier et Marseille sans jour de repos. 5 minutes de pause, et l’acte deux débute.

On sentait quelque chose de différent. Comme si on avait changé de salle, de public, voire de siècle. On pourrait en amont se dire qu’il serait plus pertinent de mettre le set New Order après celui de Joy Division afin de finir sur une note plus dansante. Grosse erreur. Ceux qui étaient assez discrets précédemment commencent à se trémousser, ceux qui bougeaient un peu la tête et chantonnaient s’agitaient grandement, et les déjà excités sont désormais incontrôlables. A peine No Love Lost puis Heart and Soul sont lancées que déjà un fan monte sur scène et ose toucher le bassiste : grossière erreur qui offrit au français une jolie chute dans la fosse par la sécurité.

Les nombreuses personnes qui s’étaient frayées un chemin à l’entracte le plus proche de la scène n’étaient pas là par hasard. Les pogos commencent, les musiciens maîtrisent encore mieux leur sujet, et on n’entendrait presque plus Peter tellement les fans hurlent les paroles. Un set plus court que le premier, mais encore plus riche en efficacité dans la reprise des tubes de Joy Division, et une énergie sur scène comme dans la fosse incroyable. Les plus vieux redeviennent les jeunes insouciants qu’ils étaient autrefois, et ceux qui n’ont jamais connu Curtis démontrent que ses paroles sont connues sur le bout des doigts.

Love Will Tear Us Apart vient alors clôturer cette soirée folle, Peter Hook laissant une foule s’achever les cordes vocales. Après remerciements et bagarres pour les setlists, on se presse à la navette, avec des souvenirs plein la tête.

Les photos ont été faites deux jours après au Cabaret Aléatoire de Marseille.

SETLIST

ICB

Chosen Time

Ceremony

Everything’s Gone Green

Temptation

Blue Monday

Confusion

Thieves Like Us

The Perfect Kiss

Subculture

Shellshock

State of the Nation

Bizarre Love Triangle

True Faith

No Love Lost

Heart and Soul

Twenty Four Hours

Warsaw

Leaders of Men

Digital

Autosuggestion

Transmission

She’s Lost Control

Incubation

Dead Souls

Atmosphere

Love Will Tear Us Apart

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