27 Juin Enter Shikari incandescents dans la fournaise du CCO Villeurbanne
Après un passage époustouflant au Bataclan en mars dernier, Enter Shikari continue de tourner dans les petites salles et les festivals pour leur album The Spark. Le Hellfest, Bordeaux, les voici maintenant en terres lyonnaises.
21h30. Villeurbanne, à côté de Lyon. 40°C dehors, ressenti +50°C à l’intérieur du CCO, rempli par 300 personnes à la sanité d’esprit discutable. Mais voilà, Enter Shikari est si bon que cela vaut bien quelques heures de déshydratation intense. Récit d’une soirée irréelle.
La confirmation d’Oakman
Oakman investit la scène pour ouvrir la soirée sur les coups de 20h30. Les lyonnais avaient déjà ouverts pour le groupe anglais en mars, au Bataclan. Aux anges d’être encore là ce soir, sur scène (parce qu’ils nous ont précisé que s’ils n’avaient pas été sur scène, ils auraient été dans la fosse, avec nous), ils ont assuré. Un show de 40 min qui a encore pris en assurance, qualité et précision depuis le Bataclan, il y a 3 mois. La setlist a logiquement alterné entre leur deux EP : Plastic World et Water. Mention spéciale pour la chanson Plastic World, interprétée par la chanteuse Marine, en duo guitare-voix magnifique. Par ailleurs, le trio est allé enregistrer 4 chansons en Californie ce printemps, aux côtés de Sam Pura (Basement, The Story so Far,…). On a hâte d’entendre leurs futures sorties !
Une célébration avec les fans, à plus de 40°C
Rou entre sur scène quelques instants après Rob, Rory et Chris, sous les cris et applaudissements très enthousiastes. Le groupe est fermement attendu à Lyon. Après avoir lancé son habituelle phrase d’intro : « Bonsoir, formes de vie composées de carbone. Nous sommes Enter Shikari, nous sommes d’Europe, et nous utilisons la musique et la lumière pour manipuler vos émotions » le groupe se lance aussitôt dans The Appeal & The Mindsweep. Ce soir, changement de setlist, la soirée est une célébration de l’entièreté de la discographie du groupe. Forcément, l’enchaînement avec Destabilise et Sssnakepit rend la fosse complètement folle. Les pogos, qui n’avaient pas attendus bien longtemps avant de démarrer continuent de plus belle. Tout le monde a (beaucoup trop) chaud, mais qu’importe. Le groupe donne tout, la fosse donne tout. Il pourrait faire 20°C, ça serait pareil.
Comme un écho aux conditions climatiques actuelles du pays et présentes dans la salle, le groupe se lance ensuite dans un Arguing With Thermometers survolté. A Flash Flood of Colour est visiblement mis en avant ce soir, pour le plus grand bonheur des fans. On est plutôt de la vieille école ES à Lyon, visiblement.
Les premières notes joueuses de Rabble Rouser retentissent, marquant le passage à l’ère The Spark… ou presque. Le concert a démarré sur un rythme complètement fou et le groupe ne montre pour l’instant aucun signe de ralentissement ! Au contraire, Rou se lance frénétiquement dans l’intro de Juggernauts sur Sparky, pour une interlude Common Dreads. Complètement hallucinant quand on voit les conditions du concert de ce soir. On a du mal à suivre de notre côté, mais on apprécie !
Comme une pause avant le déchainement à suivre, le piano est de sortie pour l’interprétation de Airfield juste après Undercovent Agents. Une courte pause mais pleine de grâce. C’est la magie de ce groupe aux multiples facettes musicales -du métal alternatif au duo piano-voix pop- dont la seule constante est leur capacité à faire passer des émotions fortes au public.
C’est ensuite l’heure du fameux Quickfire Round. 4 chansons en 8 minutes (même si on a failli avoir 5 chansons en 6 minutes, sur challenge de Chris), le tout dans un déferlement apocalyptique. Le quatuor se lance quasi immédiatement dans un classique Sorry, You’re Not A Winner, enchaîné avec No Sleep Tonight, The Last Garrison et … Meltdown. A ce point là, on est aussi pas loin du meltdown, ou de la combustion instantanée suivant le point de vue. Mais on ne manquerait ce spectacle pour rien au monde.
Enter Shikari disparaît quelques instants, le public n’ayant pas vraiment bougé, dans l’attente du rappel. Rob lance en plaisantant « Vous ne bougerez pas tant qu’on aura pas jouer de vieilles chansons, hein ? ». Finalement, nous aurons droit à deux classiques pour la fin du concert: Mothership et Live Outside.
On sort de la fournaise qu’est devenue la salle un peu sonnée, complètement euphorique de l’énergie dégagée pendant ce concert et ravie d’avoir passé 3h à plus de 45°C. C’est la magie Enter Shikari.
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