18 Juil Musilac 2019 : La cure de rock à la Chartreuse
Nouvel arrêt sur la route des festivals. SOB est allé en Savoie à l’occasion du festival de Musilac à Aix-les-bains. Synthèse de nos trois jours passés sur place.
Il nous faisait de l’œil depuis trop longtemps, avec son cadre idyllique et ses affiches très souvent alléchantes. Cette année, nous avons enfin pu comprendre de notre propres yeux pourquoi Musilac est un incontournable des festivals français. -Non, ce n’est pas QUE à cause du stand de Chartreuse sur place-. On fait donc le bilan de nos 3 jours passés sur place, entre coups de cœurs -ou pas- musicaux et verres de Chartreuse.
La scène locale et française à l’honneur
Qui dit festival dit découvertes musicales. Enfin, ça c’est notre point de vue chez SOB. Alors quand on a petit à petit suivi les « plus petits » noms à l’affiche de cette édition 2019, on a d’abord un peu fait la gueule. Peu de britanniques à l’affiche et des noms parfois surprenants -un peu trop connus- sur la scène Korner: MNNQNS, Lou Doillon, Clara Luciani c’est déjà limite, mais Dionysos et Balthazar ? On repassera pour de la nouveauté donc. Il y avait tout de même quelques noms intriguant, qu’on est donc allé découvrir en espérant y dénicher de belles surprises.
Après trois jours de festival, il est donc temps de faire le bilan de la plus petite des scènes.
NB: on ne parle pas d’eux ici, mais on n’oublie pas non plus Tahiti 80, Süeur, Contrefaçon ou encore Pépite, tous passés par le Korner.
On retiendra:
- Les grenoblois d’ Arabella, parce qu’il y a tellement de références anglo-saxonnes dans leur britpop (et pas uniquement leur nom) qu’on a toute légitimité pour en parler ici. Et parce que ça dépote en live, tout simplement.
- Le groupe rock des rouennais de MNNQNS dont on connaissait déjà la qualité. Nouveau show, nouveau niveau de performance atteint. La progression est constante et rapide pour le phénomène du rock français.
On ne sait pas quoi en penser:
- Le show déjanté des locaux de Maisman. On hésite encore entre « c’est génial » et « c’est trop bizarre pour juger ». En tout cas, on a bien rigolé en les écoutant.
On ne retiendra pas:
- La performance de Claire Laffut. La pop acidulée de la belge ne nous a pas marquée. Assez imperméable à la musique de la génération d’Angèle & cie, cette fois-ci n’a pas fait exception. Les goûts et les couleurs, …
Du côté des scènes Lac et Montagne
Petit point géographie pour les parisiens du fond: Aix-les-bains se trouve en Savoie. Ici, on ne dit pas les « maïnstaïges » mais les scènes Lac et Montagne. Ah oui, on ne vous a pas dit, les raisons pour lesquelles les artistes aiment particulièrement le festival sont le lac, l’atmosphère très détendue, l’organisation parfaite et le public à fond. Enfin, surtout le lac, sa plage et son tour en bateau, on ne va pas se mentir.
Côté têtes d’affiches, on retrouvait donc au programme de ces quatre jours un cocktail d’électro (Paul Kalbrenner, Thylacine), pop (Jain, Christine and the Queens, Thirty Seconds to Mars), rock (Scorpions, Stray Cats, Franz Ferdinand), métal (Mass Hysteria), international et plutôt mainstream. Retour sur les concerts des britanniques du week-end, mais aussi ceux qui nous ont surpris et marqués.
Le charisme de Skye Edwards
Les britanniques étaient presque tous rassemblés le vendredi 12 juillet. Morcheeba, notamment, était de retour en France après un concert envoûtant au Trianon en fin d’année dernière. Programmés en début de soirée, sur la scène lac, dans une lumière déclinante, les londoniens avaient tout de leur côté pour charmer le public. Devant petits et grands, Skye Edwards a déroulé une setlist « festivals » en forme de best of de chaque album. Assez peu surprenant mais qu’importe, la communion avec le public était bien là et la magie a opéré. Son charisme et sa prestance sur scène ont conquis la foule. Ce fut une pause pleine de grâce et de poésie bien appréciée entre la frénésie d’Hyphen Hyphen et le dynamisme de George Ezra.
Paradise in Musilac
On avait donc ensuite rendez-vous avec le personnage sympathique de George Ezra. L’homme aime la France, le montre par son nombre de concerts dans l’hexagone et le déclare à chaque fois qu’il le peut. Ces retrouvailles à Musilac n’ont pas fait exception. George Ezra a visiblement été conquis par son séjour près du lac du Bourget, déclarant Musilac comme « le meilleur festival au monde ». Rien que ça.
Côté prestation, là encore, une setlist retraçant les singles de ses deux albums. De Shotgun, en passant par Pretty Shining People et Barcelona, tous les tubes du chanteur anglais ont été repris avec plus ou moins d’entrain par la foule. Peu de choses ont changé depuis son concert à La Cigale. Son énergie et sa bonhomie habituelles sont toujours là, son bonheur d’être sur scène est toujours aussi palpable. Pourtant, il aura manqué un supplément d’âme, cette fois-ci, pour être totalement charmé. Le cadre moins intimiste que la salle parisienne -mais plus joli- et l’accumulation des dates ont sûrement rendu le show un peu moins spontané.
La revanche de Franz Ferdinand
Le moins qu’on puisse dire, c’est qu’ils avaient été déçus de ne pas pouvoir se produire l’année dernière. Ils étaient programmés le dimanche et dernier jour de festival. La liesse populaire suite à la victoire de la France à la Coupe du Monde de Football avait vite tournée court à cause d’une soudaine et violente tempête balayant le site du festival. Résultats: une scène endommagée, un écran à terre et la soirée de Dimanche annulée. Ils avaient promis de revenir, et c’est donc chose faite.
C’était avec un goût de revanche et beaucoup d’envie que le groupe a investi la scène en fin de soirée ce vendredi 12 juillet. A coups de tubes dansants et rock’n’roll à souhaits de leur discographie (No You Girls, Do You Want To, Take me Out, The dark of the Matinée, …), les écossais ont fait danser et sauter la foule compacte. Sûrement par envie de couper avec leur dernière tournée défendant Always Ascending, le groupe a surtout puisé dans leurs albums les plus anciens, au plus grand plaisir des fans. Joueurs, complices sur scènes et très en forme, les musiciens de Glasgow ont assuré un superbe show. On avait encore les jambes qui remuaient après leur set, avec une envie très prononcée d’y retourner. Bref, les FF sont en festivals pour s’éclater et ça s’entend.
Mais aussi …
Malheureusement, le contingent irlandais et britannique était assez restreint cette année. Et alors, des artistes qui ne viennent pas de nos îles préférées (non, on ne fait pas de discriminations en festivals), qu’en a-t-on retenu ?
Macklemore, Glorious
Le jeudi soir, c’était le star system américain qui avait la lourde tâche d’assurer les premiers rôles. Nous avons assisté aux premières loges au show gigantesque de Thirty Seconds to Mars. Flirtant un peu trop souvent avec les limites du ridicule, Jared Leto nous est plutôt apparu comme un gourou de secte que comme un rockeur. On n’a pas du tout accroché. Macklemore a aussitôt enchaîné sur la scène connexe. Comme à Rock en Seine 2018, le rappeur a livré un show explosif (chaud devant avec la pyrotechnie sur Firebreather !) et très dynamique. Well done !
La french pop au sommet
Nous n’avons pas mis longtemps pour comprendre qu’ Hyphen Hyphen n’étais pas venu pour faire semblant. Le trio français a livré un set frénétique, dynamitant le public présent en nombre en ce début de soirée. Nous venions sans trop d’attente, on est reparti sonné mais conquis par l’énergie scénique du groupe. La chanteuse, Santa, s’est même payé le luxe de faire un aller-retour sur la régie son, en crowd surfing s’il vous plaît.
En plus de la tribu britannique, Chris(tine) and the Queens était tout en haut de l’affiche pour le vendredi 12 juillet. On a beau de ne pas accrocher avec le dernier projet musical de la chanteuse française, il faut admettre que le spectacle qu’elle offre sur scène est exceptionnel. Au programme: de la danse, des lumières et de l’intensité émotionnelle. On se laisse facilement emporté dans son univers.
Une cure de rock
Le samedi, c’est cure du rock à Musilac ! Avec des têtes d’affiches comme Stray Cats, Rivals Sons et des artistes comme Yarol dès le début de l’après-midi, on a été bien servi. Les guitares et la batterie ont raisonné haut et fort, de Boogie With You endiablé de Yarol, en passant par Back in the Woods de Rival Sons ou encore Rock this Town des Stray Cats pour finir la journée.
On en a d’ailleurs profité pour souffler les 40 bougies de la carrières des Stray Cats. De belles noces d’émeraude avec la scène pour le trio, qui a prouvé qu’ils avaient toujours de l’énergie à revendre et une folle envie de partager leur passion avec le public. Les spectateurs étaient d’ailleurs au rendez-vous, avec des pas de danse explosifs dans les premiers rangs qui valaient le détour !
Un beau melting pot musical
Avant de venir sur cette 19ème édition de Musilac, on était un peu déconcerté par la diversité et l’absence de parti pris dans la programmation. (Et du peu d’anglais à l’affiche, mais ça, c’est la touche SOB qui parle). Finalement, le public a su tirer parti de ces multiples styles de musique représentés pour assurer une présence et une atmosphère chaleureuse à toute heure de la journée, sur les 4 jours. Le festival a su s’adapter aux goûts de plus en plus éclectiques des spectateurs pour en faire sa force. Le succès était au rendez-vous c’est bien ça le principal.
A l’année prochaine, donc ?
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