Morcheeba illumine le Trianon

Emmenée par une Skye Edwards toujours aussi resplendissante et accompagnée d’un superbe jeu d’éclairages, la formation trip-hop a encore fait mouche.

Après la (très bonne) parenthèse Skye & Ross, le groupe londonnien était de retour cette année avec un neuvième album (Blaze Away). Pour l’occasion, ils étaient de passage au Trianon à Paris ce mardi 13 novembre, bien décidés à défendre leur dernier opus. Affichant complet ce soir-là, et attirant un public très hétérogène (de 7 à 77 ans), il fallait que Morcheeba soit à la hauteur de l’évènement. Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’après plus de 20 ans d’existence, la formation de Ross Godfrey et de Skye Edwards régale toujours sur scène. Retour sur une soirée où, une fois de plus, le public a été transporté.

Dès 19h30 – il ne fallait pas arriver en retard – les Français de Head on Television nous offrent une mise en bouche idéale avant le grand spectacle. Alors que la salle se remplit petit à petit, la première partie fait plus que le job et n’a aucune peine à convaincre le public parisien grâce à son electropop groovy. Après une demi-heure de set, le trio est chaleureusement (et logiquement) remercié par l’assistance.

Quelque trente minutes plus tard, les lumières s’éteignent de nouveau et les musiciens de Morcheeba s’installent pour nous livrer l’intro envoûtante de Friction et laisser Skye Edwards débarquer sur scène, toujours avec autant de grâce. Pas de temps mort, ce morceau tiré du dernier album nous plonge directement dans le vif du sujet. Ajoutez à cela un excellent jeu de lumières et c’est tout le Trianon qui est transporté dans l’atmosphère downtempo des Londonniens. Sur un rythme lent mais dansant, la salle parisienne vacille sur la basse profonde et les solos agrémentés d’une jolie réverbération. Entre la douceur de la voix d’Edwards et la virtuosité de Godfrey, le monument trip-hop a trouvé la formule parfaite pour charmer le public.

Niveau communication, la chanteuse, toujours aussi souriante, parvient à maintenir une ambiance conviviale grâce à son discours bienveillant et sincère. Les quelques interventions orales du guitariste font également sourire. Au-delà des tubes tels que le poignant Slow Down, l’entraînant The Sea ou le mystique Trigger Hippie, c’est évidemment Blindfold, taillé pour le singalong, qui fait le plus vibrer les spectateurs. Ils deviendront même acteurs lorsqu’Edwards les appellera à chanter en chœur sur le final du morceau. Et c’est cette communion quasi perpétuelle avec le public qui sublime un concert déjà d’excellente facture.

Après un très agréable Let Me See, Morcheeba rejoint les coulisses… mais pas pour très longtemps. L’assemblée, bien évidemment, en redemande et elle sera servie ! Edwards, accompagnée de son pianiste, revient sur scène pour nous interpréter un Sweet L.A. gorgé d’émotion. Là encore, le public prend part au spectacle en agitant ses téléphones ou briquets : le bon jeu de lumières se prolonge en dehors de la scène. Le reste de la formation peut maintenant rejoindre ses acolytes pour son gros tube : Rome Wasn’t Built In A Day. Ultime instant de connexion entre le groupe et l’assistance, ce titre parvient encore à faire chanter et danser tout une foule, le tout accompagné par la bonne humeur des artistes. Ces derniers peuvent enfin saluer la salle, le sentiment du devoir accompli.

Nous offrant une heure et demi de set délicieux, Morcheeba nous a encore ravis, entre la musique, toujours excellente, la générosité du groupe, toujours débordante, et un jeu de lumière, toujours bluffant. Une fois de plus, tous les voyants étaient au vert pour passer une superbe soirée.

 

SETLIST :

Never Undo

Friction

Never an Easy Way

Otherwise

The Sea

Part of the Process

Blaze Away

Trigger Hippie

Blood Like Lemonade

Slow Down

Summertime
(George Gershwin cover)

Paris sur Mer

Let’s Dance
(David Bowie cover)

Blindfold

Let Me See

—-

Sweet L.A.

Rome Wasn’t Built in a Day

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