10 Sep The Murder Capital – When I Have Fears
La claque de cette rentrée a un nom : The Murder Capital. On s’y frotte, on y plonge et on n’en revient pas.
“I am the underworld, the one you want to leave”
Après avoir découvert ces cinq cavaliers de l’apocalypse il y a quelques mois il nous tardait de mettre la main sur leur premier album sur lequel leur lyrisme lugubre se fait, sans surprise, foudroyant. S’ils ont été comparés tantôt aux mythiques Joy Division tantôt à leurs compatriotes dublinois de Fontaines DC, The Murder Capital et leur post-punk bien à eux nous évoquent plutôt les Mancuniens de MONEY ou l’élégance cabalistique de Nick Cave et ses Bad Seeds…mais bon il faut bien l’avouer, surtout et violemment Joy Division !
Sur When I Have Fears (vers directement emprunté au poète irlandais John Keats et son sonnet When I have fear that I may cease to be… de là à voir The Murder Capital comme une bande de mélancoliques poètes punk, il n’y a qu’un pas que nous franchissons gentiment) les notes de basse sont instillées avec une précision chirurgicale, la batterie frappe là où ça fait mal, de manière obsessionnelle, et le chant y est effronté et bouleversant. La voix justement c’est celle de James McGovern, dont la présence captivante, presqu’animale, transcende sur scène à chaque performance (la dernière en date dans nos contrées étant celle donnée à Rock en Seine il y a quelques semaines, sublime).
“Let’s dance and cry”
Si la viscérale Green & Blue retient l’attention pour des raisons évidentes (suffit de l’écouter à vrai dire), on s’arrête également sur For Everything et Don’t Cling to Life empreintes toutes deux d’une urgence éperdue, Slowdance I et Slowdance II, diptyque pénétrant, On Twisted Ground et How the Streets Adore Me Now éminemment intimes ou encore la clôture avec Love, Love, Love et ses pluies de guitares sépulcrales.
When I Have Fears c’est aussi une ambiance dont on ne sort pas indemne (son producteur n’est autre que l’Anglais Flood qui compte déjà Foals, PJ Harvey ou New Order dans ses rangs), à la fois atmosphérique et sombre mais de laquelle une certaine exaltation, une fureur de vivre émane (chaque composition est inspirée peu ou prou par un des amis du groupe qui s’est ôté la vie) rendant cet ensemble paradoxal saisissant.
On n’échappe pas à Murder Capital.
Tracklist:
- For Everything
- More is Less
- Green & Blue
- Slowdance I
- Slowdance II
- On Twisted Ground
- Feeling Fades
- Don’t Cling to Life
- How The Streets Adore Me Now
- Love, Love, Love
LA NOTE : 9/10
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