Foals, Royal Blood, Aphex Twin, dernière journée folle à Rock En Seine

Attendu depuis des mois, ce dimanche de Rock En Seine a tenu toutes ses promesses. Et presque plus…

C’est dans un mélange d’appréhension et d’excitation qu’on prépare notre programme dimanche matin. On le connaît maintenant depuis plusieurs semaines, mais on tente toujours de trouver un meilleur moyen de profiter un maximum des concerts dingues de ce dernier jour. Pour cette 17ème édition, Rock En Seine se rattrape et en particulier avec ce dimanche. Pourtant pas complet à la différence du vendredi des Cure, ce dimanche attire quand même les foules. Et pour cause !

Et c’est (encore une fois) sous une forte chaleur que l’après midi est lancée avec Mini Mansions. Les américains, de retour après leur passage au Stade de France (mais aussi à Bordeaux et au Vélodrome de Marseille) avec Muse sont de retour à Paris. Evidemment, tout le monde rêve de voir débarquer Alex Turner, grand ami du groupe. Pas pour cette fois. En dehors de cela, Mini Mansions déroule un set qui nous fera gentiment entrer dans ce dernier jour. Entre la rage de Queens of The Stone Age et la classe d’Arctic Monkeys, Mini Mansions poursuit sa progression avec un joli concert d’ouverture sur la scène de la Cascade.

Et, on ne vous mentait pas, il va falloir courir aujourd’hui puisque le trio nord-Irlandais Two Door Cinema Club prend le contrôle de la Grande Scène. A 16h… Et pour 45mins de show… Choix étonnant pour un groupe d’une telle envergure, plutôt habitué aux headlines et gros concerts qu’aux sets de milieu d’après midi. Mais ça n’a pas l’air de perturber Alex Trimble et les siens. Set raccourci oblige, Two Door nous offre un best of de tubes.

De Talk à Undercover Martyn en passant par le plus récent Bad Decisions, le trio fait danser un public luttant contre la chaleur caniculaire. 2 petits morceaux sont issus du dernier album False Alarm. Le très catchy Dirty Air fait ses preuves avec un refrain qui fait taper du pied alors que Satellite, plus expérimentale, nous marque moins. Alex, Sam et Kevin terminent leurs 45 minutes avec Sun. Hymne du groupe pour des fans qui les suivent depuis maintenant presque 10 ans. Beau retour pour Two Door Cinema Club qu’on devrait revoir à Paris en salle prochainement.

S’arrêter en si bon chemin serait une erreur, second sprint pour rejoindre la Cascade et le nouveau phénomène de l’indie rock british. Sam Fender se retrouve propulsé sur une scène majeure de Rock En Seine après un Badaboum complet. Et, lui aussi a 45 mins pour faire ses preuves. Ce sera suffisant pour l’élégant anglais. Toujours accompagné par ses excellents musiciens, Sam Fender gratifiera l’audience d’un Play God dansant avant de clôturer son set avec Hypersonic Missiles.

Une pause ? Bah, non ! Puisque Bring Me The Horizon a trimballé son show jusqu’au Parc de Saint Cloud. Sans vouloir faire offense au groupe ni à ses nombreux fans présents d’ailleurs aujourd’hui à Rock En Seine, ce n’est pas le concert qui nous marquera aujourd’hui. Mais pourquoi donc ? D’abord, car à l’arrivée du groupe et de ses danseurs, on a l’impression d’avoir affaire à une superproduction américaine. Mur d’ampli, fumée, danseuses, masques, tout y est. Certes, c’est rodé, assez visuel et plutôt impressionnant.

Mais c’est trop, et l’impression d’assister à un spectacle plus qu’à un concert est renforcée par la performance du groupe en live. Oli Sykes saute, scream souvent, growl parfois. Mais on a quand même un doute. Lors des parties chantées, le chanteur semble quand même largement assisté par un playback. Oli chante par dessus, timidement. Côté instru, de grosses séquences sont elles aussi enregistrées, même s’il faut reconnaître certaines parties très bien gérées, que ce soit au clavier ou à la guitare.

En dehors de cela, notons les variations et changements d’ambiance impressionnants dont est capable BMTH. De la très très pop Mother Tongue, à la violente Shadow Moses, Bring Me The Horizon passe par tous les styles. Le finish avec le tube Throne finira d’achever un public bien plus conquis que nous.

Petit changement de chemin puisqu’on zappe la Cascade pour aller à la scène Firestone découvrir le nouveau groupe dont tout le monde parle : The Murder Capital. On voit d’ailleurs Yannis Philippakis se balader sur le côté, grand fan du groupe. Le quintet est en pleine bourre, adulée par la critique, il emprunte une voix déjà large creusée par Shame, Idles ou Fontaines DC ou plus anciennement par Joy Division. Des morceaux anxiogènes, presque apocalyptiques, qui transporte l’auditeur entre panique et jouissance. Le public de Rock en Seine est d’ailleurs venu en masse pour écouter les Irlandais. James McGovern finira d’ailleurs dans la foule, ou plutôt sur la foule pour la libératrice Feeling Fades, premier single du groupe. Comme quoi, c’est vraiment que le début…

Et là, presque inespérée, une pause de 30 mins nous permet de reposer nos esprits et nos oreilles, un peu retournés par tout ce qu’on vient de voir. Rock En Seine nous aura vraiment gâté pour ce troisième jour. Parce que le trio d’artistes qui arrive promet de nous faire transpirer, voyager, pogoter.

D’abord avec Royal Blood et son concert de retour phénoménal. Après 2 ans d’absence à Paris, le duo était de retour à Rock en Seine pour faire parler la poudre. Setlist best of des 2 albums, nouveau morceau qui promet une version studio sulfureuse. Tout y était, de la bonne humeur de Mike et Ben jusqu’au son et un public assez calme mais plongé dans le concert. On reviendra très vite sur ce concert dans un article spécial !

On reviendra aussi sur le concert magistral de Foals sur la Cascade. L’un des groupes les plus attendus de cette édition de Rock en Seine a répondu présent. Et de quelle manière. Après leur concert incroyable au Bataclan, Yannis Philippakis a encore prouvé que son groupe était l’un des meilleurs groupe du moment. Si ce n’est le meilleur. Une heure de rock pur, de riffs, de sauts et de pogos. Mais surtout une heure d’un set maîtrisé et décousu. Une heure de bonheur et de joie. De là à dire que Foals est le meilleur groupe de rock de sa génération ? Pas loin.

Et pour finir cette journée dinguissime, c’était l’un des paris du festival parisien cette année, la venue de la légende britannique Aphex Twin après plus de 7 ans d’absence sur le sol français. Derrière un mur d’écran, le compositeur de musique électronique de 48 ans a confirmé les attentes des programmateurs. Un show visuel de grande ampleur. Mais surtout un set d’une intensité rare. Après une intro quasi expérimentale de presque 20 minutes, Richard David James de son vrai nom monte en puissance. Toujours précis, Aphex Twin parviendra même à faire rire le public parisien avec une séquence vidéo incroyable. Que ce soit musicalement ou visuellement, les sets d’Aphex Twin demandent un travail de titan. Et le voir en live permet de mieux comprendre la légende qu’il est.

Une question subsiste, est-ce que Rock en Seine est l’endroit le plus adapté pour ce genre de live. Probablement pas. Cependant, ce sont les seuls qui ont réussi à ramener le très rare génie anglais. Et rien que pour ça, bravo à eux.

Finalement, Rock en Seine aura largement relevé la pente après une édition 2018 très controversé. Le public parisien a répondu présent cette année face à une affiche bien plus attractive. On retiendra ailleurs des concerts marquants. Les légendes The Cure et Aphex Twin auront confirmé les attentes. Foals et Royal Blood ont pu rappelé que le rock est toujours d’actualité. Rock En Seine a su mettre en avant des découvertes plus ou moins confirmées avec Jorja Smith en co-headline ou encore les jeunes The Murder Capital. A l’année prochaine, Rock En Seine !

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