Metronomy à Lyon : 1h40 d’excellente pop pour mettre tout le monde d’accord

Pour les 20 ans du groupe, le quintet anglais sillonne les routes et en profite pour défendre son sixième album, Metronomy Forever.

Le 13 septembre, Metronomy a dévoilé l’album pop de la rentrée. Démontrant admirablement toutes les facettes du groupe, nous lui avions donné la belle note de 9/10. Autant dire que nous avions hâte d’entendre ces nouveaux titres en live, mêlés aux grands classiques.

Tout commence avec audiobooks, un tout nouveau duo originaire de Londres. Il nous aura certes fallus un peu de temps pour entrer dans l’univers du groupe, mais force est de constater que les claviers nous facilitèrent la tâche. La complémentarité est bonne et les morceaux prometteurs. A suivre !

Le moment tant attendu arrive, et les lumières de l’amphithéâtre Salle 3000 s’éteignent un peu après 21h. Lately est lancée, premier single du nouvel album. Un « Bonsoir ça va ? » de Joseph Mount est alors adressé, à une salle hélas pas complètement remplie. Une basse monstrueuse rugit soudainement : The Bay vient d’entrée annoncer la couleur, de quoi mettre bien vite en jambe le public lyonnais.

On continue avec Whitsand Bay, extrait du dernier album. Une version réarrangée est proposée, avec pour Oscar Cash un usage honnête du vocodeur. Olugbenga Adelekan ne cesse de sautiller, le show est véritablement lancé. Michael Lovett endosse alors une guitare acoustique, et Everything Goes My Way vient pointer le bout de son nez. La lumière se focalise sur Anna Prior et les garçons s’effaçant dans l’ombre. Les guitares ont même été repensées pour nous offrir une version encore plus douce.

C’est au tour de Wedding Bells de démontrer toute la force de Metronomy Forever. De superbes lumières bleues et roses apparaissent, et les deux chargés des synthés (Oscar et Michael) font le show, tant par leur synchronisation que par leurs talents communs de chanteur et de danseur. Joseph nous révèle alors qu’Oscar est un jour tombé malade à cause d’un homard en terres lyonnaises, de quoi détendre encore plus l’atmosphère.

The English Riviera continue d’être joué, cette fois-ci avec Corinne, dans une version bien plus rock : on passe à deux guitares électriques. Michael est alors présenté, pour le voir se lancer dans un solo réarrangé et ô combien maîtrisé. Puis, She Wants va offrir un beau jeu d’ombres, dans une ambiance plus sombre, mais toujours avec une basse terrible d’Olugbenga et un bel apport avec le rajout de la voix d’Anna.

Un petit rescapé de Summer 08 survient, voici Night Owl. Probablement une des chansons les plus sous-côtés du groupe, elle semble apporter un réel plus au set. Sur la fin, Oscar nous démontrera toute la qualité de son doigté. Au tour d’Insecurity de démontrer ce qu’elle vaut, et autant dire qu’elle fut l’une des meilleures de la soirée. L’illustration superbe de la réconciliation de Joseph et sa guitare pour nous offrir de belles sonorités rock.

Michael est de nouveau présenté, et lance les premières notes de Reservoir. Le temps d’une chanson, batterie et guitare seront laissées de côté, alors que l’on peut voir Joseph danser comme dans le clip de Walking in the Dark. Comme par hasard cette dernière est la suivante, et Michael démontre à son tour une belle coordination de ces mains.

Place aux morceaux instrumentaux, avec Boy Racers pour commencer. Un fond bleu nous pousse à entrer dans un tout autre univers, démontrant la grande force du groupe dans ce genre d’interludes, et ce depuis les débuts (et Forever). Le public se met alors à danser, dans une salle qui a déjà bien donné depuis le début du set.

Joseph demande une « ambiance countryside » avec des cris d’hiboux, ce qui n’avait pas à être répété deux fois au public lyonnais. I’m Aquarius est alors commencée. Les paroles sont très bien connues, démontrant le succès de Love Letters. Après un début calme, basse et batterie vont bien vite reprendre leurs droits.

The End of You Too et son petit côté techno va ravir les tapeurs de pied en cette ville des Nuits Sonores. Basse et guitare sont bien à leur aise, offrant un petit pogo de quelques personnes face à Olugbenga qui ne cessait de leur donner de l’énergie. Oscar se démarque en usant de deux synthés, ce qu’il pourrait faire les yeux fermés tant ça lui parait si facile.

Au tour de Old Skool et son univers rouge. Un synthé plus sombre, et on continue à chauffer le dancefloor. Anna apporte encore une fois un vrai plus avec sa voix, et Oscar nous offre un solo imitation scratch au synthé. Le public scande les classiques « ya ya ya ya » et Michael ne semble même pas fatigué après cette répétitivité produite.

Des lumières arc-en-ciel poussent Salted Caramel Ice Cream à se révéler, marquant un retour à une vraie pop, pure produit de Metronomy. Et voici que le si attendu The Look commence, entraînant une soudaine levée de smartphones. Celle-ci est prolongée, les membres sont de nouveaux présentés, comme s’ils allaient nous faire croire que c’était la fin.

Petit retour sympathique de On Dancefloors dans la setlist, démontrant que cette tournée est un véritable best of de tous les albums du groupe. Cet été, nous avions notamment évoqué avec le groupe la conception de la setlist. Joseph attrape un tambourin, et les fans sentent venir Love Letters.  »A Nantes ils ont dit qu’à Lyon ils ne savent pas chanter » est énoncé en bon français, ce qui est bien vite contredit. Le groupe quitte alors la scène, mais pour mieux revenir.

Upset My Girlfriend vient prendre le relais, sans bassiste ni batteuse, en mode acoustique. Les paroles sont déjà connues dans le public, pourtant il ne s’agit pas d’une chanson qui se fait remarquer dans ce dernier effort. Les feux et flashs sont de sortie, pour une version qui pourrait être la première en live sauf erreur.

Radio Ladio va alors avoir la lourde tâche de remettre l’ambiance, ce qu’elle fera bien facilement. Toujours aussi efficace, elle entraîne avec elle toute la salle sur le refrain. On finit avec Sex Emoji, idéale pour terminer la soirée. Un rythme de batterie tout craché d’Anna (avec sur la caisse claire écrit Anna Forever), pour peut-être également une première version live (Nantes, on veut la setlist bon sang !)

Avec du recul, que retenir de ce concert ? Metronomy démontre une expérience bien rare de nos jours, et n’est pas regardant sur la durée du set. Tout comme le dernier album, ce nouveau spectacle est une réussite, regorgeant des meilleures chansons du groupe. C’est un plaisir immense de voir aujourd’hui le quintet faire autant de dates dans les salles françaises, avec une bonne humeur inégalable. Désormais, plus qu’une hâte : pouvoir les applaudir encore et encore, Forever.

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