Fontaines D.C. – A Hero’s Death

Un peu plus d’une année après la parution de leur premier opus Dogrel (claque incontestée, classique instantané), Fontaines D.C. enchaînent avec le généralement redouté et périlleux deuxième album, baptisé pour leur part A Hero’s Death. Réussite ou déception? Spoiler alert : c’est du lourd, du très lourd.

I don’t belong to anyone, I don’t wanna belong to anyone

L’épopée musicale débute sur I Don’t Belong, une composition qui réussit non seulement la prouesse de faire cohabiter une guitare saturée dans la lignée de Joy Division et une mélodie infusée de sonorités « Smithiennes » tout en produisant un résultat final rafraîchissant. Car l’ADN du quinquet irlandais s’inscrit précisément là, au carrefour de ces deux dynamiques paradoxales : le poids de leurs influences musicales (et nombreuses elles seront sur l’album, du moins à nos oreilles : Blur, The Cure, Television,…) et une certaine férocité juvénile, une fougue ardente personnifiée sur scène par le frontman Grian Chatten. Une combinaison d’autant plus détonante et digne d’intérêt qu’elle est entreprise avec authenticité et brio.

I was not born, into this world, to do another man’s bidding

Le périple se poursuit sans encombre avec des morceaux saccadés tantôt cold wave tantôt punk qui font mouche et qui, à n’en pas douter, rendront divinement bien en live (Love is The Main Thing, Televised Mind, A Hero’s Death, Living in America) tandis que les compositions plus calmes déconcertent de par leur élégance fiévreuse (You Said, Oh Such A Spring, Sunny, No). On retiendra en particulier l’excellente et addictive A Lucid Dream, pépite britpop enragée. La prouesse des Fontaines D.C. se situe également dans la plume singulière de Chatten, percutante et parfois philosophique dont la beauté se love dans le caractère poétique quasiment universel qui laisse chacun libre d’interprétation et d’appropriation.

When you speak, speak sincere, and believe me friend, everyone will hear

Si Dogrel a beaucoup été érigé en étendard de la nouvelle scène punk britannique (point de vue discutable étant donné la pluralité des compositions), A Hero’s Death prouve que les Fontaines D.C. semblent avoir davantage fait la synthèse du meilleur du rock indé et de sa périphérie pour mieux se les réapproprier. En somme, Dogrel serait le diamant brut et fulgurant que certains premiers albums ont la chance d’incarner tandis qu’A Hero’s Death sonne empreint d’une maîtrise intensifiée et non moins terriblement séduisante. Et si Fontaines D.C. étaient le présent et l’avenir du rock indé outre-Manche? On prend les paris?

Tracklist:

  • I Don’t Belong
  • Love Is The Main Thing
  • Televised Mind
  • A Lucid Dream
  • You Said
  • Oh Such A Spring
  • A Hero’s Death
  • Living in America
  • I Was Not Born
  • Sunny
  • No

LA NOTE: 10/10

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