Jungle Nuits de Fourvière 2022

Jungle convie l’été aux Nuits de Fourvière

Retour sur le concert de Jungle dans l’antre du festival lyonnais des Nuits de Fourvière.

Nous ne dirons pas que Jungle est à l’origine de l’épisode caniculaire qui s’abat actuellement sur Lyon. Sans doute n’est-il pas totalement étranger à cet événement ? Pourtant, le théâtre romain de Fourvière en a connu des canicules, au cours de ses 2000 et quelques années d’existence.

21h00. La première partie locale de la soirée, Cavale, fait son entrée sur scène avec ses deux musiciens de scène. De Cavale – entendez cette fois-ci le personnage joué par Patti Smith dans la pièce Cowboy Mouth auquel la lyonnaise rend hommage -, notre artiste en a au moins la fougue, et partage sans doute également les désillusions. Contrairement à la dernière expérience de l’auteur aux Nuits de Fourvière en 2018, aucun match de la Coupe du Monde n’est venu empêcher le public d’être pleinement attentif à la première partie – un contrecoup de l’organisation de l’événement au Qatar. De quoi laisser l’artiste distiller une musique raffraichissante, mélangeant les genres avec une certaine aisance, rappelant parfois Christine and the Queens ainsi que Billie Eilish.

Jungle Nuits de Fourvière 2022

22h03. Difficile de ne pas entendre la conversation des spectatrices derrière nous, qui se demandent qui sont réellement les deux frontmen de Jungle. Il est vrai que les deux multi-instrumentistes sont avares d’informations. Pas le temps de leur indiquer qu’ils étaient étonnamment, avant Jungle, dans le groupe de britpop shoegaze The Verve-esque Born Blonde, que la musique d’ambiance s’intensifie. Le concert s’apprête à commencer.

22h05. Une sirène retentit dans le théâtre antique. Point d’attaque aérienne ou de catastrophe naturelle pour cette fois, mais bien le son caractéristique du groupe originaire de Londres. Le public n’a pas vraiment le temps de faire connaissance avec les nouveaux musiciens de scène que Keep Moving est lancée, et avec elle une bien étrange obsession poussant tout le monde à danser. Il faut dire que Love in Stereo, dernier album du groupe en date, a comme tous les autres efforts du duo son lot de tubes sur lesquels swinger.

Au cours de ses différentes tournées, le duo a toujours eu un rapport privilégié avec la France, pays où il a réalisé ses premières expériences. Et il aime à le rappeler dans ses échanges ainsi que dans sa générosité. C’est inscrit dans l’ADN du groupe, J. Lloyd est davantage venu au contact du public que Tom McFarland, d’un tempéramment plus réservé. De quoi permettre de mieux comprendre les premières heures du groupe, où les musiciens étaient plongés dans l’anonymat, ainsi que l’orientation générale du groupe : assez discrète mais pourtant très communicative lors de ses concerts.

Avouons le, il n’est pas aisé de respecter le peu de distanciation sociale que l’on s’impose encore avec des musiques aussi entraînantes. Millimétrées, les prestations de Jungle l’ont toujours été, tout comme la production de leurs albums. Ce n’est pas pour rien, d’ailleurs, que Noel Gallagher qualifiait leur essai éponyme de « Fucking amazing!« . Rien que ça.

Sorte de revival new wave de la funk, de la disco et de la soul, les prestations de Jungle poussent au respect : chaque chanson laisse entrevoir le talent des musiciens, forcément multi-instrumentistes, ainsi que leur flow naturel (de la jalousie ? Peut être un peu…). Rarement, également, nous n’aurons pu écouter ces dernières années une musique aussi énergisante, nous ramenant avec nostalgie dans une époque que la majorité d’entre nous n’avons pourtant pas vécu.

SETLIST :

Keep Moving
All of the Time
Talk About It
The Heat
Beat 54 (All Good Now)
– Version courte
Problemz
Romeo
Bonnie Hill
Julia
Happy Man
Smile
Cherry

Casio – Avec un extrait de Stayin’ Alive
Good Times
Truth

Rappel :
Fire
What Do You Know About Me
Time
Busy Earnin’

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