Retour des Arctic Monkeys : mais à quoi s’attendre ?

Le 9 août, en Turquie, le quatuor reprendra du service.

7 avril 2019. Les Arctic Monkeys ressortent lessivés d’une tournée qui s’achève en Colombie. Nous voici désormais en août 2022, et les originaires de Sheffield sont de retour.

Quelle structure de tournée ?

Sous l’ère Tranquility Base Hotel + Casino, les quatre anglais ont honoré un peu moins de 100 dates. Pourtant, sur la tournée de AM, ce sont plus de 150 dates qui ont été faites. Pour cette nouvelle page, le choix a été fait de débuter par des festivals en août. Et cela n’est pas forcément très rassurant. Il serait possible que les salles européennes et américaines prennent le relais, puis les festivals de mars à juillet en Amérique du Sud et en Europe, et pour finir l’Océanie et l’Asie puis ce serait déjà terminé. Il s’agit là d’une structure possible, même si le quatuor change de stratégie à chaque tournée.

Quid de la promo ?

Ah, la promo. Passage obligé pour tous les artistes : or celle-ci a été bien plus minime sur la dernière tournée. Moins d’interviews, moins de sessions télé, moins de clips : l’exercice semble moins intéressé. De plus, il est vrai que toute l’atmosphère liée à ce dernier album ne semblait pas propice à de trop longs marathons afin de promouvoir le disque. Cependant, on ne peut que regretter avoir eu si peu de communication durant cette dernière ère ; mais bien évidemment, ces choix artistiques sont à respecter si telle est la volonté du groupe…

Et la France alors ?

Attention, sujet sensible. Si l’on reste sur la promo, elle fut quasi-inexistante dans l’hexagone. On est bien loin du Taratata avec Nagui, de l’Album de la Semaine, des sessions OUI FM, des plateaux télé… A se mettre sous la dent, notamment une interview chez Les Inrockuptibles.

Concernant la tournée des salles, les deux Zénith de Paris auront fait le travail. Un Bercy n’aurait pas été dans l’ambiance de cet album, et quel autre Zénith pour les accueillir ? A part Strasbourg ou Rennes peut-être, rien ne garantissait un remplissage… Sauf peut-être la Halle Tony Garnier, mais cela était impossible du fait du choix des AM de jouer aux Nuits de Fourvière en juillet.

Parlons des festivals justement. Il est vrai que cette nouvelle ère ne se prêtait pas vraiment aux festivals. Ou, du moins, les festivals à taille « humaine » comme Fourvière étaient bien plus appropriés. Oui mais voilà, il s’agissait du seul français ! De Nîmes à Carcassonne en passant par Colmar, bien d’autres auraient pu proposer leurs services. Et si on étend les recherches, étant donné que le groupe a été contrait de faire d’énormes festivals (TRNSMT, Sziget…) du fait d’une demande si forte, pourquoi ne pas avoir fait un grand festival français ? Rock en Seine, Vieilles Charrues, Eurockéennes… Les candidats auraient été nombreux, car cette demande évoquée était également très forte en France (il n’y a qu’à voir la cacophonie pour les mises en vente de ces trois maigres dates…)

Soyons optimistes pour cette nouvelle tournée donc, puisque celle-ci débute par Rock en Seine. Pour la suite, l’Accor Arena semble être incontournable, et devrait être la seule date en salle en France. Mais c’est pour la suite des festivals que les attentes sont grandes : un grand festival hors de Paris est grandement attendu. Si c’est pour revenir en juillet et faire Lollapalooza, ce n’est pas la peine… L’amour entre Paris et les AM est bien connu, mais toutes ces dates effectuées en province sur les 5 premiers albums ont constitué une « fanbase » qui espère ne pas toujours devoir se rendre à la capitale pour les applaudir.

Setlist, scénographie… A quoi s’attendre ?

Encore un sujet plus que délicat. En énonçant que les titres de TBH+C devraient quasiment tous être délaissés pour cette nouvelle tournée, nous ne prenons pas de grands risques. Ce faisant, théoriquement, nos quatre garçons n’ont plus qu’à taper dans toutes les pépites de leurs autres albums. Oui mais voilà : Matt Helders a évoqué le sujet, partageant sa lassitude de jouer les anciens titres… Cependant, certains titres semblent incontournables désormais : Dancefloor, Do I Wanna Know, R U Mine, 505… Il faudra s’avoir jonglé entre les attentes du public et les souhaits du groupe. En espérant des variations !

Côté scénographie, l’étonnement fut grand de voir les musiciens de scène aux côtés du quatuor, ce qui a inévitablement brouillé les rôles. Reste à savoir s’ils seront plutôt mis de côté ou non, ou qui sait peut-être totalement absents (mais cela serait bien étonnant). Pour ce qui est des visuels et de la pyrotechnie, les AM sont toujours restés assez sobres (mis à part un petit AM en flammes par exemple), et les habitudes ne devraient pas trop être bousculées. Mais sait-on jamais avec eux…

Dans quel état d’esprit sont-ils ?

Peut-être le point le plus inquiétant. Nous avons vu ci-dessus les paroles peu rassurantes de Matt Helders. Sur scène, ce dernier ne semblait pas pris d’un grand épanouissement, tant par ses parties du dernier album dans lesquels un certain Turner s’est glissé, mais aussi par les partages avec les musiciens de scène à qui il fallait bien laisser de quoi se mettre sous la dent… Pour ce qui est de Jamie Cook et Nick O’Malley, les deux musiciens n’ont pas montré de signes inquiétants : notre bassiste semblait même de plus en plus heureux avec une basse qui prend encore plus d’importance sur les derniers écrits.

Comment ne pas parler de Monsieur Alex Turner désormais. Ce dernier album, c’est son bébé. Celui dans lequel il a pu développer ses prestations vocales, un poil délaissé ses guitares, et revenir à ses claviers. Sur scène, le frontman pouvait certes paraître nonchalant, alcoolisé parfois, mais il semblait véritablement vivre les titres de ce dernier album. Quant aux anciens tubes, avec des versions parfois discutables (manière de chanter, paroles modifiées), Turner semblait plus s’amuser à faire des reprises qu’à véritablement vouloir nous raconter une histoire. Et on ne s’attardera pas sur le rythme ralenti de titres comme Crying Lightning, qui doit bien décevoir Matt Helders

Que nous réserve ce nouvel album ?

Serait bien malin celui qui aurait la réponse à cette question. La tendance serait de dire que l’on pourrait rester dans une production avec des facettes de TBH+C, et continuer à s’éloigner des premiers albums. Mais les Arctic Monkeys sont imprévisibles : chaque album est finalement assez différent des autres, mis à part pour les deux premiers qui ont bien des similitudes. Reste à voir si des titres seront joués dès août en festivals… Mais est-ce le bon choix ? D’un côté, cela permet de voir la réaction du public. Mais de l’autre, forcément, les fans vont se ruer sur les vidéos amateurs prises pour avoir des informations, et vont tomber sur des morceaux des titres avec une mauvaise qualité comme ce fut le cas au début de la tournée AM, ce qui gâche un peu l’oeuvre travaillée pendant des mois et des mois…

Quel public pour les Arctic Monkeys en 2022 ?

Il ne vous aura pas échappé que durant cette pandémie, une application du nom de TikTok a fait des ravages. Et les Arctic Monkeys n’y ont pas échappé : bien des titres du groupe ont tourné, notamment 505. La hype (vous avez la ref ?) lancée durant AM s’était certes calmée sur TBH+C, mais la voici repartie désormais. Il n’y a qu’à voir les nombres d’écoutes sur les plateformes : 885 millions pour Why’d You Only Call Me When You’re High? Avec de tels chiffres, le Zénith de Paris sera bien trop petit…

Ce faisant, les fans « de la première heure » s’inquiètent : la crainte d’un public qui ne connait que 3 tubes est grande. En effet, dans la foule, pas tout le monde ne chantera Cornerstone (enfin, si celle-ci est toujours jouée…) Mais ne faut-il pas se réjouir que les Arctic Monkeys ont de plus en plus de fans en 2022 ?

Rendez-vous donc à Rock en Seine pour obtenir des éléments de réponse, et pour les impatients sur les réseaux afin de récupérer quelques informations sur les premières dates…

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