Un Bicep un poil trop mou au Zénith de Paris

Retour sur cette soirée du jeudi 27 octobre.

A l’annonce d’une tournée de Bicep, nous ne pouvions qu’être ravis. Quand on a su que le Zénith de Paris était prévu pour l’occasion, un double-constat. Le premier est indéniable : musique électronique et grandes salles ne font pas bon ménage. Le second, quant à lui, est le résultat d’une logique des choses : les autres salles parisiennes sont devenues trop petites pour le duo. Et pour preuve : en pleine semaine, les guichets sont fermés, preuve d’un engouement qui fait plaisir à voir.

Quelques jours après avoir visité cette superbe salle située au coeur de La Villette pour le concert anniversaire de The Libertines, nous voici donc déjà de retour. Devant, l’ambiance est bon enfant : on parle, on rigole, on boit un verre… Et on se presse pour une première partie prévue à 19h30 précises. Ouf, c’est tôt ! Swoose est chargé de nous accueillir, avec très peu de lumières. Derrière son installation très simpliste, le britannique va commencer à faire monter la sauce.

Oui mais voilà. Le londonien va jouer pendant 1h30, ce qui s’avérera être bien trop long. L’ambiance met trop de temps à monter, et on finit par s’impatienter : heureusement, le DJ va amener son audience à une très bonne fin de set, nous redonnant confiance en cette soirée. Mais, qui dit première partie, dit transition. Et, malheureusement, l’ambiance redescend trop rapidement, et trop longtemps. Et la musique dans les enceintes n’aide pas : un piano bien trop calme raisonne dans tout le Zénith.

21h30 arrive alors, soit plus de 2 heures après notre entrée dans la salle. Les Bicep font leur apparition, et démarrent en douceur (comme si celle-ci n’avait pas suffisamment été au programme ce soir) avant d’ajouter petit à petit basses et rythme. On tente alors de se remettre petit à petit dans le bain, et on ne peut ne pas admettre que les lumières, les écrans et l’installation scénique vont y contribuer aisément. La fosse est bien chargée, les gradins sont bien garnis : le show peut commencer.

Côté setlist, le dernier Isles est logiquement représenté : X, Atlas, Hawk, Rever, Saku ou encore Sundial sont au programme. Les classiques sont également de sortie : Aura, Opal, Just, Meli (II)… Pour ce qui est de l’interprétation, les nord-irlandais ne se contentent pas de cracher la version studio : chaque titre est repensé, retravaillé, renouvelé. Alors oui, une bonne partie était déjà sûrement dans les valises, mais ce travail de réarrangement est à noter car bien appréciable de nos jours.

Mais, finalement, il semblerait que le problème soit là. Les titres magiques de Bicep sont certes revus, mais il ne parait pas scandaleux de dire que ces versions lives s’éloignent parfois trop de celles que nous connaissons par coeur, au point de ne pas les reconnaître. Et nous ne sommes pas les seuls à avoir ce point de vue : nombreux furent les présents à partager ce constat. A contrario, d’autres fans étaient ravis, comme des représentants nord-irlandais venus encourager leurs poulains.

Le concert se terminera sur un rappel composé de Glue et Apricots. Ce premier choix, qui est une véritable pépite, fut bien trop adoucie, alors que l’on espérait une version live un poil plus piquante pour le lancement de ce sprint final. Le set s’arrêtera presque trop brutalement après Apricots, et le public parisien resta finalement sur sa fin, alors qu’il est dans la salle depuis 4 heures. Lumières et disposition scénique auront finalement vite eu raison de nous, un poil limité pour un Zénith.

Trois jours après le concert, avec du recul, on ne peut qu’admettre un trop plein d’exigence collective. D’un côté, un duo comme Bicep, qui déconcerte toute la scène musique électronique mondiale. De l’autre, le Zénith de Paris. Les deux réunis, le public s’attendait à un show XXL, mémorable ; les attentes étaient peut-être un peu trop grandes. Malgré tout, le moment fut bon, les pas de danse se sont enchaînés, et la musique de qualité : le Bicep fut certes un brin mou, mais reste un plaisir à contempler.

Toutes les photos à retrouver par ici.

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