The Libertines au Motocultor Festival le 18 août 2022

The Libertines à quelques doigts de son Zénith

Récit d’une soirée événement pour les amoureux du rock anglais.

Toutes les photos ont été prises au Motocultur Festival et à la Check In Party.

21 février 2022. The Libertines lâche une petite bombe dans le paysage musical britannique en annonçant une tournée événement pour les 20 ans du premier effort incontournable Up The Bracket. Les 4 lads voient alors les choses en grand, puisque le Zénith de Paris est réquisitionné pour l’occasion, avec des places à 60€ tout de même pour la fosse.

Arrivés dans la salle, quelques premières inquiétudes surviennent : une partie des gradins est fermée, les deux premières parties bien (trop) connues des suiveurs des Libs se succèdent sans conviction (Pregoblin et Trampolene, comme une évidence) et la scène finale se présente simplement avec 6 projecteurs hollywoodiens et un affichage XXL de la cover de l’album.

21h30 arrive alors, et le quatuor se présente face au public parisien en toute simplicité avec Jungle Boogie de Kool & The Gang. Assurément, les hostilités s’ouvrent avec Vertigo, alimentant malheureusement nos craintes. Le son est (très) mauvais, les voix s’entendent à peine dans un pareil brouhaha ; à croire que les balances n’ont pas été faites. Et le chien de Pete se balade…

The Libertines @ Check in Party

Les titres s’enchaînent alors rapidement (trop même), suivant le tracklisting de l’album. On tente d’oublier ces problèmes de son sur un Time For Heroes dédié aux peuples ukrainien et iranien, avec ses lumières synchronisées sur la caisse claire de Gary Powell. Sa gestuelle iconique va alors faire deviner l’arrivée de Boys In The Band, jumelée à l’arrivée d’un son enfin acceptable.

Pete Doherty nous parle alors : « Ladies and gentlemen, we are The Libertines! » avant d’enfourcher sa guitare acoustique pour Radio America. On notera également un bon solo de batterie avant Begging, mais aussi des chœurs collectifs sur The Good Old Days. Après ces 12 titres (36 minutes sur disque, 45 sur scène), Powell hurle « PARIS ! » au micro et les quatre britishs quittent la scène.

Après de bien longues minutes, les voici de retour. Le public se remet vite dans le bain, reprenant pogos et crowdsurfing ; un verre sera d’ailleurs jeté sur la tête de Carl Barât, qui préférera s’en amusant d’un regard au ciel. Bien évidemment, les Libertines ne sont pas venus que pour jouer l’intégralité de ce cher Up The Bracket, et vont proposer un best-of aux petits oignons.

The Libertines au Motocultor Festival le 18 août 2022

Celui-ci va commencer par Gunga Din et You’re My Waterloo, rappelant qu’un nouvel album ne serait franchement pas de refus. Pour ce dernier titre mentionné, la lumière sera d’abord dirigée uniquement sur Carl derrière son piano, puis sera redistribuée pour nous faire découvrir un John Hassall derrière le micro central. Véritable bijou, cette version live fut un des temps forts ce soir.

What Katie Did se rajoute ensuite à la fête telle une madeleine de Proust dont on ne se lassera finalement jamais, tout comme Music When The Lights Go Out et ses lumières bleues (évidemment, mais ça change des rouges des premiers titres !) Poursuivant, What Became of the Likely Lads nous fait finalement comprendre tout l’intérêt de ses six projecteurs parfaitement synchronisés.

The Libertines au Motocultor Festival le 18 août 2022

Toutes les têtes se tournent alors vers John, de marbre comme à son habitude, et son bien beau costume des grands soirs. Sa ligne de basse fait démarrer le monstre Can’t Stand Me Now, clôturée par un jet d’harmonica par ce cher Doherty. En toute logique, Don’t Look Back Into The Sun sonne le temps des adieux, pour le plus grand bonheur du public du Zénith.

Après de chaleureux remerciements, Gary jette ses baguettes et nous dit maladroitement… « à demain » ? Mais ne serait-ce pas finalement le résumé de cette soirée libertinienne ? Un anniversaire qui semblait avoir du plomb dans l’aile, mais qui finalement parvient à retourner la soirée pour la rendre mémorable ? Un de ces tours de passe-passe que seuls The Libertines ont le secret…

4 Comments
  • Vincent
    Posted at 14:26h, 25 octobre Répondre

    Une tournée qui existe juste pour faire tomber de l’argent dans l’escarcelle de Doherty, (qui n’est plus que l’ombre de lui-même) et consorts. C’est le principal intéressé qui l’a dit en interview. Des places hors de prix pour un concert fantomatique et médiocre dont personne ou presque ne voulait, preuve s’il en est la grande partie des gradins fermé. Ça n’intéresse pas grand-monde de voir les tristes restes d’un groupe qui était déjà moyennement bon il y a 20 ans. Arrêtons les frais et gardons le souvenir sympa d’un petit groupe de potes qui voulaient marcher dans les grands pas des Strokes début 2000 et d’un premier petit album plein de fraicheur. Le reste est très dispensable.

  • Elodie
    Posted at 20:46h, 29 octobre Répondre

    Permettez moi de ne pas du tout partager votre vision. Hormis les problèmes de son du début, le groupe s’est montré brillant, jeu et voix bien en place, soudé, créatif dans l’interprétation et les transitions entre les chansons. Carl et Pete ont bien mûri et sont maintenant bien plus à l’aise pour communiquer avec le public (sachant que chez les britanniques c’est bien moins culturel qu’en France).

    Rappelons que depuis 2002 ils ont sorti 2 autres albums salués par le public et la critique. Je vous invite à juger de l’évolution en écoutant, si vous ne l’avez pas fait, ‘Anthems for the doomed youth  » de 2016…

    Que vous n’ aimiez pas leur style, c’est votre droit. Mais porter des jugements de valeur comme si vous étiez le porte parole d’une majorité, ça c’est triste.

    • Augustin Gobs
      Posted at 19:10h, 31 octobre Répondre

      Bonjour Elodie,
      En effet chacun est libre de se faire son propre avis. Notre rôle est simplement d’apporter notre vision d’un évènement et de mettre en lumière la musique UK.

      « Anthems for the doomed youth » est en un excellent album mais c’était il y a 6 ans et leur prestation scénique n’est pas au niveau…
      Vivement leur prochain album ! 😉

  • Elodie
    Posted at 09:51h, 01 novembre Répondre

    J’ai tendance à penser que notre patience puisse être récompensée. Let’s wait & see…

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