The Order HMLTD

HMLTD Presents The Order : un concert dont on se souviendra

En avril 2021, HMLTD annonçait son seul concert londonien de l’année : The Order. Il devait avoir lieu en novembre au Heaven. Avec les restrictions covid, il fut déplacé en février 2022, puis finalement au 25 octobre 2022.

Un concept atypique et intriguant

Sur la billetterie, le groupe expliquait que The Order serait un concert avec des éléments de théâtre immersif. Le thème de la soirée est un état totalitaire, inspiré du livre La Vague, de l’expérience de la prison de Stanford et de la théorie de la personnalité authoritaire d’Adorno. Le principe : HMLTD crée un mini état totalitaire qu’il dirige, The Order, au sein de la salle de concert. En achetant un billet, on doit choisir si l’on souhaite faire part de l’autorité ou des sujets. Ce rôle nous donne des responsabilités et des privilèges différents.

Peu de temps avant le concert, les choses se précisent. Le public sera divisé en quatre catégories. Il y a l’autorité qui est la classe dominante profite de privilège donné par l’Etat (par exemple couper la queue aux bars) et souhaite que les choses restent telles quelles. Elle travaille avec la police secrète qui s’assure que l’ordre est respecté et que personne ne se révolte. Les sujets quant à eux obéissent à la Machine (une sorte de Big Brothers qui dicte des ordres et observe le peuple) qui en retour leur garantie la sécurité. Enfin, il y a les agitateurs de classe, qui ne souhaitent qu’une chose : renverser cet état totalitaire. Chacun aura son rôle à jouer, et pour être encore plus immergé, le groupe nous permet de générer des cartes d’identité indiquant qui nous serons ce soir là.

HMLTD en profite aussi pour mieux expliquer le concept, en précisant que ce concert, comme tous les autres, est un safe space. Il est important de ne pas dépasser le cadre divertissant et de respecter l’intégrité d’autrui. Il explique aussi que bien qu’il met en scène un état totalitaire, il ne souhaite absolument pas faire l’apologie de ce genre de régimes et qu’au contraire, cela permet de les questionner.

The Order prend enfin place

Le fameux soir de l’Order, deux files se forment devant la salle : une pour les sujets et une pour l’autorité. On nous distribue un flyer nous rappelant notre rôle et comment nous devons agir pendant la soirée. Les autorités reçoivent un capuchon qui les distinguent des sujets. Dans la salle, au bar réservé pour les membre de l’autorité, on y retrouvent quand même quelques sujets rebelles. Rapidement la première première partie arrive sur scène : Kirin J Callinan. Seul, il nous capte par sa présence magnétique et son talent indéniable. Genie Genie le rejoint sur scène déguisé en prêtre pour une chanson quelque peu effrayante. Ensuite arrive Walt Disco, qui électrise la salle par son énergie sur scène. Le changement de plateau se fait assez rapidement. Alors que sur les écrans un oeil nous observe, une voix robotique annonce que HMLTD va arriver sur scène.

Les leaders arrivent sur scène


Montent alors, tout de noir vêtus, Seth Evans au clavier, Achilleas Sarantaris à la batterie, Duc Peterman et Theo Spark (de Wooze) aux guitares, Nico Mohnblatt à la basse et de nouveau Kirin J Callinan. Ils entament une reprise de In The Flesh de Pink Floyd. A la fin, Henry Spychalski, le chanteur arrive, remplace Kirin J Callinan, et commence avec la première chanson de leur album éponyme The West Is Dead.

Tout le long du set, l’écran LED situé derrière le groupe et les écrans sur les côtés dans la salle diffuseront des images en rapport avec leurs chansons (des vers pendant Wyrmland, des musiciens et musiciennes pendant Music, etc.), ponctuées par des ordres écrit en rouge. Ainsi, lorsque qu’Henry Spychalski interprète Satan, Luella and I avec sa partenaire Abigail, « The Machine » exige que le public les éclaire avec leur téléphone. Sur la nouvelle chanson Wyrmland, il doit se dandiner comme un vers, danser sur Mikey’s Song et chanter sur Music!.

Après Stained, tous les membres du groupe quittent la scène, sauf le fontman. L’écran commence à bugger, et Henry Spychalski annonce que l’ordre a été renversé grâce aux agitateurs. Pour célébrer cela, il invite les citoyens à monter sur scène. Une grande partie de la salle se retrouve donc de l’autre côté pour crier ensemble « The world is ours and the world is a blank slate« . Le concert se termine ainsi dans l’euphorie générale.

Encore une fois HMLTD montre sa volonté de vouloir intégrer le public dans sa création. Il y a quelques mois, il sortait Leaving, un projet de NFT où l’on peut acheter et modifier différentes pistes pour créer une chanson nouvelle à chaque. Cette fois-ci, les fans sont encore une partie intégrante du projet, sans leur participation, il ne peut exister. Le groupe a une volonté de décliner cette forme de concert sur plusieurs dates. On espère qu’il le fera, puisqu’on sent que son potentiel peut être encore plus exploité, avec une immersion encore plus importante. On est en tout cas ravi de suivre la carrière de ce groupe qui est de plus en plus créatif et qui ne cesse de remettre en question les carcans de l’industrie musicale.

Setlist :

In The Flesh (Pink Floyd)
The West Is Dead
Music!
Proxy Love
Loaded
Kinkaku-Ji
Satan, Luella and I
Wyrmlands
Where’s Joanna
Death Drive
Flex
Mikey’s Song
The End Is Now
To the Door
Stained
Blank Slate

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