02 Mar Bring Me The Horizon & A Day To Remember – La Suisse subjuguée
21 février 2023. Les natifs de Sheffield ont enflammé la ville de Bâle aux côtés de Static Dress, PoorStacy et A Day to Remember. L’un des line-up Metalcore de l’année a tenu toutes ses promesses.
Après deux dates assurées en France en 2022, à la Halle Tony Garnier de Lyon et au Hellfest à Clisson, Bring Me the Horizon démarre 2023 par une tournée européenne de 18 dates dans 11 pays différents. L’unique date française de cette tournée était au Zénith de Toulouse le 14 février. Une semaine plus tard, ils étaient de passage à la St. Jakobshalle de Bâle, on a décidé d’aller y faire un tour, autant dire qu’on n’a pas été déçu.
Une affiche coupée en deux. Les groupes émergents Static Dress et PoorStacy ouvrent le bal, puis place à deux tauliers du style A Day to Remember et Bring Me the Horizon qui tournent depuis plus de 15 ans. De la découverte, puis des confirmations, ce line up était superbe, la salle l’était également. Le concert est organisé par l’association Good News Production qui offre des affiches toutes aussi exceptionnelles les unes que les autres.
Static Dress, une énergie fédératrice.
Groupe originaire de Leeds et formé en 2018, Static Dress développe un style assez atypique à la frontière entre le Post-Hardcore, le Metalcore et le Néo-Metal un peu old school. Cette tournée est l’occasion pour eux de changer de dimension en performant dans de très grandes salles d’Europe. Et ils assument complètement ce statut.
18h00. Il est tôt, mais bon nombre de fans sont déjà amassés devant les barrières. La grande majorité patiente au premier rang pour Bring Me the Horizon, mais le public répond très positivement à Static Dress. En remplacement de Lorna Shore par rapport au line-up initial, les Anglais ont assuré et n’ont pas mis plus de deux morceaux avant de fédérer le public. L’énergie du chanteur Olli Appleyard est très communicative, et les demandes de circle pit, mosh-pit et autre wall of death sont admirablement exaucées.
Les backings vocal du bassiste sont de très bonne facture et complètent bien le chant saturé de leur frontman, parfois un peu poussif. J’en attendais pas mal de ce groupe découvert il y a peu avec leur excellent premier album Rouge Carpet Disaster dans les meilleurs albums Metal UK de 2022. Pari réussi, la setlist était définitivement trop courte, mais ils ont réussi à mettre le public d’accord en seulement 6 morceaux, ce qui est une honorable performance. Mention spéciale à Courtney, Just Relax et Di-sinTer qui ont particulièrement motivé les foules.
PoorStacy, surprenant mais décevant.
18H50. La salle continue de se remplir et c’est au tour de PoorStacy de fouler la scène. Pour un artiste catégorisé come Hip-hop/Rap, le début du concert sonne pourtant plus Heavy Metal. Agréable surprise, mais de courte durée car le set du chanteur américain ne prend pas vraiment.
La musique est assez catchy et le mélange entre des sonorités Hip-hop et Metal est assez intéressante, mais l’interaction avec le public est inexistante ce qui gâche un peu le show. Le succès d’une première partie de groupes ayant la notoriété d’ADTR et BMTH dépend beaucoup de la communion avec le public. Malheureusement ce n’est clairement pas la spécialité de PoorStacy.
Le jeu de scène des musiciens était malgré tout assez captivant et tenait un peu la performance en haleine. En bref, 9 sons et puis s’en va. Rien d’incroyable, mais le très lourd arrive doucement.
A Day to Remember, les maitres du Happy Hardcore au firmament.
L’impatience se fait sentir, l’arrivée des floridiens est imminente. 12 ans après les avoir vu pour la première fois et 6 ans depuis la dernière, les retrouvailles avec ADTR commencent à se faire attendre, mais ça valait le coup.
19H40. Une intro instrumentale pour l’arrivée de Jeremy McKinnon et ses musiciens, puis les premières notes de The Downfall of Us All démarrent, et c’est parti pour 1h de bonheur.
La salle se transcende en une fraction de seconde, on est au milieu du pogo et les gens autour chantent les premiers refrains à l’unisson. La setlist est superbement équilibrée, 5 albums différents sont représentés avec notamment 4 musiques d’Homesick (le meilleur, soyons honnête !) et 3 de What Separates Me From You. L’annonce de « musique un peu plus lourde » ne se fait pas attendre, c’est la fantastique 2nd Sucks qui retentit et s’ouvre alors un mosh pit bien animé.
Les 2 guitaristes Neil Westfall et Kevin Skaff sont intenables et traversent la scène de bout en bout, morceaux après morceaux. S’enchainent alors les excellents Right Back at It Again, Rescue Me et Have Faith In Me qui ne prennent pas une ride avec le temps. Le visuel est impressionnant, le jeu de lumière est très bien utilisé et les canons à CO2 font toujours leur petit effet.
Un dernier petit tour sur Homesick avec la balade bien connue If It Means a Lot to You puis on termine magnifiquement sur All Signs Point to Lauderdale.
Voilà, après 13 musiques le groupe nous quitte, on a pris une sacrée claque. Vivement les retrouvailles pour une 4ème expérience !
Bring Me the Horizon, un océan d’émotions.
21h00. On n’est même pas encore remis de l’aventure sensorielle qu’on vient de vivre, que les lumières s’éteignent pour laisser place aux tant attendus Bring Me the Horizon. Tout comme à Lyon 8 mois plus tôt, une introduction, entrée des musiciens, puis Can You Feel My Heart qui démarre. Et tout comme à Lyon, on est complètement scotché par la puissance sonore dégagée par les premiers accords. Cette intro est définitivement bien choisie et bien rôdée.
S’enchainent alors les titres Happy Song, Teardrops et Mantra. Que des tubes, et il n’aura pas fallu attendre plus de 2 sons pour voir le pit s’ouvrir au premier wall of death. Au cas où on ça ne serait pas assez explicite, l’écran géant nous fait un petit rappel :
Ce qui est bien avec BMTH, c’est que la setlist est savamment pensée pour qu’à aucun moment le soufflé ne retombe. Des titres catchy de Sempiternal, puis des plus mélodiques de That’s the Spirit et des puissants du très bon Post Human: Survival Horror, il y en a pour tous les goûts. C’est d’ailleurs par ces 3 albums que l’on termine la soirée avec un rappel pour Obey, Sleepwalking et Throne. Toujours aussi épique comme outro.
Pour finir, quelques mots sur la performance vocale. Bien lointaine est l’époque où Oli Sykes avait la voix détruite au bout de trois morceaux et mettait une note sur deux à côté. C’est même là où la différence est la plus saisissante. Le chanteur maîtrise sa voix, ne va pas chercher ce qui est peu trop haut sur album mais fait le boulot de manière impeccable.
Le show est même finalement relativement minimaliste. Ok, l’écran géant est incroyable et le jeu de lumière impressionnant, mais c’est vraiment la qualité du son et le choix des musiques qui font 95% du spectacle.
En résumé, c’est avec maitrise, puissance et expérience que les Anglais nous ont emmené dans un monde de couleurs, d’émotions et de breakdowns ! Cette tournée offre probablement les meilleures performances du groupe, n’en déplaisent aux fans de la première heures (dont je fais intégralement parti !).
Setlist :
Can You Feel My Heart
Happy Song
Teardrops
MANTRA
Dear Diary
Parasite Eve
sTraNgeRs
Shadow Moses
Itch for the Cure (When Will We Be Free?)
Kingslayer
DiE4u
Follow You
Drown
Obey
Sleepwalking
Throne
Nous les retrouveront le 6 juin prochain à l’Accor Hotel Arena de Paris, avec très grande hâte !
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