Muse - Marseille Vélodrome 15.07.23

Muse au Vélodrome : de la sueur et du feu

Ce n’est pas tous les jours que le rock britannique est aussi à l’honneur dans le Sud de la France, SOB ne pouvait pas manquer ça. 

Pour la dernière date française du Will of the People Tour, le célèbre trio de Teignmouth a choisi un lieu culte de la capitale provençale : le Stade Orange Vélodrome et ses 50 000 spectateurs, le 15 juillet 2023. On se souvient (si seulement) de son premier concert marseillais un soir de janvier 2000 à l’Espace Julien situé au coeur de la ville, où Muse était sûrement venu défendre son mythique premier album Showbiz devant quelques petites centaines de personnes.

Retour sur une longue soirée d’été en trois parties.

ONE OK ROCK

C’est le groupe de rock japonais One Ok Rock, formé en 2005, qui ouvre la marche. Avec ses 10 albums studio dont le dernier intitulé Luxury Disease, la formation avait largement de quoi concocter une setlist efficace pour chauffer le stade, ce qu’elle a fait. N’omettons pas une communication avec le public appréciable et donnons le mot de la fin à ce spectateur 100% Marseillais : vous nous avez régalé.

ROYAL BLOOD

On les avait découverts aux Eurockéennes de 2015 par hasard (oui) pour se prendre une grosse claque. Huit ans plus tard, le batteur Ben Thatcher et le bassiste-chanteur Mike Kerr viennent jouer sur la scène du Vélodrome des titres tels que Come on Over, Out of the Black en faisant durer l’introduction de dernier. Le public semble adhérer, en même temps comment faire autrement face à tant d’énergie galvanisée de la part de Mike qui, comme en 2015 nous offre une gestuelle et des expressions du visage singulières. Le duo fait durer les morceaux, les arrangements diffèrent des précédentes tournées tout en restant fidèles aux versions studio. Les spectateurs contemplent et encouragent Ben en tapant dans leurs mains, durant son solo de batterie sur Little Monster.

Seul incompréhension de ce show restera le tee-shirt à manches longues de Mike Kerr en ce soir de juillet…

MUSE : on prend les mêmes et on recommence !

Après une longue attente qui commençait à provoquer les huées de la Pelouse, le trio débarque comme des libérateurs après une introduction visuelle qui met en scène la pochette d’album du dernier opus du groupe : Will of the People, sorti en 2022. Pendant deux heures, Muse va respecter la volonté du peuple et interpréter 25 titres où WOP en sort gagnant avec le chiffre 7. Pas de Bliss, ni de New Born ma foi. Ils vont rapidement faire tomber leurs iconiques masques de la tournée et éteindre le feu de la scénographie, sans rien enlever à l’ambiance explosive du concert. Selon certains musers du public, le son est semblable au Stade de France, bien, sans plus. Les avis restent mitigés.

Le soleil marseillais se couche sur beaucoup de temps forts tels que Compliance, issu du dernier opus et très adapté à un concert en stade. Un véritable show à l’américaine, ou à la Muse simplement, avec un Matthew Bellamy qui comme à son habitude ne communique pas énormément par les paroles, mais davantage par son énergie, ses regards et son impossibilité à tenir en place en alternant sans cesse entre scène et podium pour le plus grand plaisir de la Pelouse. Podium sur lequel le trio sera au complet pour interpréter Undisclosed Desires, de l’album The Resistance (2009). Le public appréciera d’être tenu en haleine tout au long du show, avec Hysteria au début du concert. Certains groupes ont tendance à garder tous leurs titres cultes pour la fin mais ce n’est pas le cas de Muse.

Bellamy continue d’impressionner par sa polyvalence, alternant entre chant, guitare, piano, et même un passage d’orgue sur Toccata et fugue en ré mineur de Bach, avant que le trio ne joue You Make Me Feel Like It’s Halloween.

La batterie de Dominic Howard retentit sur Supermassive Black Hole, qui évoque une scène de baseball pour certains, et simplement un titre culte de Black Holes and Revelations pour d’autres. C’est une petite claque auditive qu’on prend. Muse finit son set avec Starlight, que nous avions entendu à la sortie du métro sur le chemin du concert à un stand de granité. La boucle est bouclée.

Le rappel est plutôt riche scénographiquement car il voit l’apparition de jets de feu et de deux géantes mains de part et d’autre de la scène. La voix de Kennedy, Kill Or Be Killed, et Knights of Cydonia constituent la conclusion d’une nuit qui, même sans Bliss restera « électrifiante » comme l’a dit le groupe sur ses réseaux sociaux.

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