Foals @ Les Eurockéennes

INTERVIEW – Rencontre avec le guitariste de Foals, Jimmy, pour parler de leur album, Life is Yours, des festivals et de Townes Van Zandt

Juste avant qu’ils ne montent sur scène aux Eurockéennes, nous avons rencontré l’un des membres de Foals, Jimmy. Nous avons pu évoquer avec lui des détails sur leur récent album, Life is Yours, leurs meilleurs souvenirs de festivals ou encore le retour de leur bassiste Walter dans le groupe.

Sound of Brit: Notre première question est au sujet de votre retour ici, aux Eurockéennes. Vous deviez jouer l’année dernière, mais le concert a été annulé à la dernière minute. Êtes-vous heureux de pouvoir revenir et d’enfin jouer ici ?

Jimmy: On est très très contents d’être ici. L’attente n’a fait que renforcer notre envie de jouer ici !

Est-ce la première fois que vous jouez à Belfort ?

Non. Je crois que c’est la troisième fois que l’on joue ici ? En tout cas, cela fait longtemps que nous ne sommes pas revenus.

[Ils ont en fait déjà joué en 2010 et 2016]

Foals @ Les Eurockéennes

On a aussi vu passer la nouvelle du retour de Walter dans le groupe. Quelle est l’histoire derrière son retour ? [Walter Gervers a quitté le groupe en 2018 et est revenu en Mai, cette année] 

Il est parti il y a environ 7 ans. À l’époque, il venait d’avoir des enfants et les départs en tournée étaient compliqués à gérer. Il avait donc décidé de prendre du recul sur sa vie de musicien pour profiter de sa vie de famille. Évidemment, on a bien compris pourquoi, il n’y avait aucun souci. À ce moment là de notre carrière, on tournait énormément, on était tout le temps sur les routes.
On a donc continué sans lui. Depuis, deux joueurs de basse sont venus compléter le groupe en tournée, Jazz et Jack. Ils ont été incroyables.
Et puis, Walter nous a recontacté et nous a dit « vous savez quoi, les enfants ont un peu grandi, j’aimerais revenir, je ne veux pas avoir à regretter cette opportunité ». Évidemment, on a dit oui. C’est vraiment cool qu’il fasse à nouveau parti du groupe, son retour s’est fait très naturellement.

Vous tournez en ce moment pour faire la promotion de votre récent album, Life Is Yours. Avez-vous une préférence entre jouer dans des petites salles blindées ou de (très) gros festivals ?

Les deux, évidemment. Dans une petite salle, tu peux créer une énergie folle. C’est assez facile et rapide de faire monter la tension entre le groupe et la foule et d’avoir un concert bouillant.
Mais c’est aussi sympa de jouer devant un très large public et dans des endroits insolites comme un parc, ou comme ici. C’est cool, et surtout très différent.
C’est cette diversité qui rend la tournée intéressante. On n’aimerait plus ne faire que des petites salles par exemple. On l’a déjà (assez) fait.

À l’écoute de votre nouvel album, Life is Yours, on s’est fait la réflexion qu’il était plus orienté dance et pop. Est-ce que vous partagez ce ressenti ?

Oui totalement ! L’album est clairement plus « poppy ». On avait besoin d’un truc pour se remonter le moral après les deux dernières années assez sombres.

Est-ce que les fans et le public réagissent de cette façon aussi aux nouvelles chansons ? Les gens dansent plus facilement ?

Je pense oui ! Les gens ont instinctivement compris ce que l’on a voulu transmettre dans l’album et partagent ce besoin de positivité dans leur vie.

Foals @ Les Eurockéennes

La prochaine question est plus compliquée. Parmi tous vos albums, est-ce que tu as, personnellement, un favoris ?

Aaaah, je ne pourrais pas choisir. C’est injuste, c’est un peu comme si vous me demandiez de choisir mon gamin favori. Ils ont tous leurs propres qualités.

Et une chanson ou un album préféré.e.s à jouer live ?

Non pas vraiment. Encore une fois, je les apprécie tous, différemment. Evidemment, parfois notre ressenti évolue avec le temps, c’est plus facile de se dire qu’on a trop joué certaines des vieilles chansons, mais dans l’ensemble, pas de préféré.e.

Est-ce qu’il y a certaines chansons qui sont plus difficiles à jouer en live ? Récemment, on pense par exemple à Neptune qui n’est pas facile à caser dans un set de festival.

Ouais, elle fait 10 minutes ! On a du mal à la prévoir dans une setlist parce qu’on pourrait par exemple la remplacer par 3 autres chansons.
J’ai toujours eu comme projet d’avoir un support pour jouer Neptune. Par exemple, on pourrait avoir des visuels en video un peu trippy en même temps, et garder ainsi l’attention des fans. Elle n’est pas difficile à jouer techniquement, mais il faut se rappeler d’une chanson de 10min, ce qui reste pas évident.
En plus, elle a une atmosphère un peu calme au milieu, qui contraste avec le reste de la chanson. Si on n’arrive pas à capter l’attention des gens et que l’atmosphère commence à se déliter, c’est dommage.

À propos des festivals, quels y sont vos meilleurs souvenirs en tant que musiciens, ou festivaliers ?

Il y en a eu tellement au fil des années ! Je dirais quand même Glastonbury. Notre passage à Glastonbury l’année dernière est assez haut sur la liste, un peu comme la toute première fois où on y a joué, aussi.

Question simple, quel est ton groupe préféré ?

Radiohead. Évidemment, j’en ai plusieurs, mais si je devais n’en choisir qu’un seul, cela serait eux.

Dernière et traditionnelle question sur Sound of Brit. As-tu un artiste ou un groupe à nous recommander, à devourer ?

Justement, je l’ai ré-écouté aujourd’hui. C’est un gars plutôt connu, Townes Van Zandt. Je crois qu’il est décédé maintenant quand même…. ouais, si, vraiment il n’est plus de ce monde. C’était un gars qui faisait de la country, un peu old-school. Il a écrit certains des plus beaux textes de chanson que je connaisse. Je crois même que Bob Dylan a dit de lui qu’il était son compositeur favori, ou un truc du genre. Gros respect.

Il a une chanson qui s’appelle Pancho and Lefty. Il en a plein des chouettes, mais sa plus connue c’est celle-ci. C’est une sorte de comédie à propos de deux bandits. C’est très beau. Après les choses s’assombrissent un peu, il y a aussi une chanson qui s’appelle Waiting Around to Die. C’est tout simplement l’une des plus belles chansons jamais écrites, je cite, et c’est magique.
Il y a quelques vidéos sympas sur Youtube, mais cela va jusqu’à faire pleurer un adulte, haha. Je regardais ça ce matin, vraiment je vous conseillerai ça. Il y en a une en particulier au Houston Old Quarter, sur Youtube, elle est super.

Interview par Claire D & Timothée L. 
Propos modifiés parfois pour améliorer la clarté de l’interview

Immense merci à Ephelide pour l’organisation de l’interview.

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