25 Sep Ça donne quoi les IDLES en concert à Montréal ?
A l’occasion de leur tournée Love is the Fing le groupe de punk-rock britannique s’est produit samedi 21 et dimanche 22 septembre au MTELUS à Montréal. Retour sur une soirée remplie d’amour, de bienveillance et de revendications.
Samedi 21 septembre, nous étions présents à la première montréalaise de la Love is the Fing Tour, la tournée 2024 des IDLES. Leur première partie était assurée par English Teacher, un groupe britannique qui a fait parler de lui en remportant cette année le Mercury Prize.
L’arrivée de Joe Talbot, accompagnée par des cris de joie des fans, était aussi énergique qu’attendue. En sautant, il faisait tournoyer le micro au-dessus de lui tandis que la batterie commençait à jouer IDEA 01. Un « Salut Montréal, comment ça va » ouvrait alors officiellement leur performance.
Le chanteur des IDLES a d’ailleurs fait des efforts pour communiquer en français avec le public, ponctuant ses interprétations par des « merci beaucoup » ou encore « cette chanson s’appelle (…) » .
Le concert s’est composé de 17 chansons dont 8 (IDEA 01, Roy, Gift Horse, POP POP POP, Grace, Dancer, A Gospel, Jungle) étaient tirées de TANGK, leur dernier album. L’énergie légendaire de Joe Talbot était au rendez-vous et a su combler tous les fans du groupe durant plus de 1h45 de show.
On peut retenir de leur prestation au MTELUS leurs revendications qui font l’identité même du groupe. « Viva Palestina » a été hurlé à quatre reprises après deux chansons différentes ainsi que « Fuck the King » que Joe Talbot a fait répéter une dizaine de fois au public juste avant d’enchainer par un « Fuck the police » avant l’interprétation de Dancer.
Mais on retient aussi et surtout la bienveillance des messages dégagés par le chanteur envers son public. Après avoir interprété 1049 Gotho dont les paroles font écho à sa propre histoire (My friend is so depressed / He wishes he was dead) et à son combat contre l’addiction et les pensées suicidaires, il livre un message : celui de parler, de partager ses sentiments avec les autres quand on se sent seul et de toujours croire en soi.
Avant de chanter Scum, Joe Talbot partageait aussi avec nous l’importance selon lui de s’accepter et de ne pas accorder d’importance au regard de l’autre. Beaucoup de messages bienveillants ponctuent le concert et rendent le groupe plus accessible et authentique à son public.
Le fait que Joe Talbot se confie aussi ouvertement à travers ses chansons, mais aussi directement à la foule en fait un messager, défenseur de la différence identitaire, des accidents de parcours de vie et des classes sociales aliénées et opprimées par les plus dominants comme l’illustre si bien leur emblématique chanson Mother. Il a confié à ce propos à Dominic Tardif dans une interview à La Presse : « Chaque fois que je danse, je danse à la barbe de tous mes traumas, je danse à la barbe de la mort. Ma mère a été ma première partenaire de danse et elle est toujours un peu là, avec moi, chaque fois que mon corps se laisser happer par la pureté du mouvement libre. »
Cette ambiance cathartique, qui explore les thèmes de la vulnérabilité, de la solidarité et de la résistance souligne aussi une véritable communion entre les fans et le chanteur qui avait déjà été remarquée par notre rédaction durant leur date au Zénith de Paris le 10 mars dernier.
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