
02 Avr Interview – Jean-Michel Dupas, Directeur artistique du Printemps de Bourges : « L’émergence de nouveaux talents, cela a toujours fait partie de l’essence même de ce festival »
À l’approche du célèbre festival du Printemps de Bourges, du 15 au 20 avril, rencontre avec Jean-Michel Dupas, Directeur artistique du Printemps de Bourges.
La 49ème édition du Printemps de Bourges ne fera pas exception cette année encore ! Plusieurs artistes britanniques sont à l’affiche et c’est l’occasion d’échanger avec Jean-Michel Dupas.
SOB : Jean-Michel Dupas, vous êtes à la programmation du Printemps de Bourges depuis une vingtaine d’années et vous en avez aujourd’hui la Direction artistique. Comment s’établit la programmation de ce festival ?
J.-M Dupas : Chaque année, nous essayons de respecter les mêmes proportions, c’est-à-dire environ 20% d’artistes étrangers et 80% d’artistes français. J’avoue que je n’ai pas fait le ratio des artistes spécifiquement d’Outre-Manche. On aimerait avoir plus d’artistes britanniques, mais entre ce qu’on aimerait et la réalité, il y a malheureusement une grande différence...
SOB : Et quel est le frein qui explique cela ?
J.-M Dupas : Depuis le Brexit, le coût des artistes britanniques a explosé. Malheureusement, beaucoup ne rentrent plus dans l’économie de notre festival, c’est de plus en plus difficile de les avoir.
La jauge du W est de 9 000 places, et c’est la plus grande jauge de notre festival. Nous ne sommes pas sur des jauges de 30 000 ou 40 000 places. C’est de plus en plus difficile pour nous.
Cette année, Fat Boy Slim fait donc figure d’ovni car c’est une tête d’affiche emblématique !
SOB : C’est un peu la marque de fabrique du Printemps de Bourges d’avoir de jolies têtes d’affiche, mais également de nombreux talents émergents…
Oui c’est vrai. Cela nous permet aussi de découvrir et de faire découvrir des artistes comme cette année les groupes de rock Famous, ou Knives. Chloé Slater peut aussi être une des belles surprises cette année… Nous avons la chance de pouvoir répartir les spectacles sur une douzaine de salles, avec des jauges allant de 80 à 9 000 places.
C’est la 49 ème édition et cela a toujours fait partie de l’essence même de ce festival.

SOB : Comment se sont passées la préparation et la programmation des artistes anglo-saxons ?
J.-M Dupas : La programmation se fait beaucoup sur le terrain. Beaucoup en Angleterre. On fouine, on creuse, on écoute, on va sur d’autres festivals comme le Early Festival à Brighton. L’Eurosonic, aux Pays-Bas, en janvier, est également un festival où beaucoup d’artistes émergents se produisent, où l’on peut donc dénicher des talents qui pourront ensuite venir se produire à Bourges.
Ensuite, il y a des artistes vraiment inscrits dans le paysage musical. Le double plateau avec Richard Thompson et Peter Deaves en est le parfait exemple. Richard Thompson, c’est une légende du folk, et c’est donc un public de connaisseur qui va venir l’écouter.
Richard Thompson a une carrière immense, il a été repris par des artistes comme REM, ou Robert Plant mais il continue de jouer dans des petites salles. Il rentre parfaitement dans le cadre musical et économique de notre festival.
Quant à Peter Deaves, il vit depuis quelques années en France, c’était plus facile pour nous pour qu’il rejoigne Richard Thompson sur cette programmation. Ce double plateau britannique est une belle attraction, car la folk reste ancrée. Leur soirée affiche d’ailleurs déjà complet !

SOB : Et Victor Ray qui est un peu la cerise sur le gâteau car c’est une étoile montante ?
J.-M Dupas : Victor Ray va apporter une touche de modernité dans la musique R&B et pop. On a pu profiter de sa petite tournée en France et l’intégrer ainsi à notre programmation. On essaie au maximum de surfer sur l’actualité des artistes et il y a aussi une grande part de feeling.

SOB : Un dernier mot pour nos lecteurs et les festivaliers de Sound Of Brit qui feront le déplacement à Bourges ?
J.-M Dupas : Ce que je peux dire, c’est que même s’ils ne sont pas encore connus, venez voir les artistes britanniques cette année encore. Nous avions programmé Idles à leurs débuts, sur la petite scène de notre salle « le 22 », et quand on voit ce qu’ils sont devenus aujourd’hui…
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