01 Nov Pour sa seconde soirée à l’Olympia, Wet Leg livre un set intense et sans fausses notes

En tournée pour assurer la promotion de son nouvel album, Moisturizer, Wet Leg a donné deux concerts à l’Olympia, les 27 et 30 octobre derniers, à guichet fermé. Récit de cette seconde soirée lors de laquelle le public n’a pas boudé son plaisir de danser sur les nombreux tubes du groupe de l’Île de Wight.

C’est avec un certain plaisir que l’on admire les célèbres lettres rouges de l’Olympia, ce jeudi 30 octobre. Et pour cause : la rédaction de Sound of Brit a adoré les deux premiers albums de Wet Leg ainsi que les prestations du groupe au Festival Beauregard et au Cabaret Vert cet été.

Pour cette seconde soirée, les festivités commencent bien avec Faux Real, duo art-pop franco-américain, qui transforme instantanément la salle en une sorte de discothèque futuriste avec leurs titres aux sonorités eighties. Les deux frères alternent chorégraphies, acrobaties et jeux de lumières aussi bien sur scène que dans la fosse et le concert se termine comme il a commencé : avec Elliott Arndt et Virgile Arndt dansant avec, et au milieu, des spectateur⸱ices. 

Un début de concert sur les chapeaux de roues

Lorsque, peu après 21h, les lumières s’éteignent à nouveau, la foule exulte. Un épais nuage de fumée envahit alors la scène, dévoilant peu à peu une silhouette : celle de Rhian Teasdale qui pose, poings levés face au public, et se lance aussitôt dans Catch These Fists. Le ton est donné, les tubes ce soir vont s’enchaîner. Après Wet Dream, deuxième titre de la soirée, Teasdale lance un « Bonsoir » sous un tonnerre d’applaudissements.

À peine le temps de reprendre son souffle et c’est reparti avec Oh No, titre issu de l’album éponyme du groupe. La prochaine respiration arrive à la fin de Supermarket, lorsque Rhian Teasdale prend le temps de remercier, toujours en français, les spectateurs « d’être ici ce soir » . Encore un peu timide lorsqu’elle s’adresse au public, elle démontrera son talent de frontwoman tout au long de la soirée, occupant tout l’espace sur cette scène qu’elle arpente de long en large afin d’échanger des gestes et des regards avec les fans du premier rang, mais aussi avec les autres membres du groupe, notamment avec Hester Chambers, désormais plus en retrait en raison de son anxiété sociale.

Une salle acquise à Wet Leg

Lorsque Wet Leg s’apprête à entamer Ur Mum, Teasdale nous prévient : il faudra que la salle crie le plus fort et le plus longtemps possible. Et s’empresse de nous rassurer : « You’re pretty lively tonight, so you should be fine. » Effectivement, quand le top est donné, l’Olympia hurle d’une seule voix pendant près d’une minute et ne s’arrête que lorsque la musique reprend le dessus. Un moment terriblement grisant pour l’ensemble du public. Résultat, le titre à peine terminé, l’inimitable poooooo po-po-po-po poo poooo de Seven Nation Army retentit dans la salle. Rhian Teasdale se met alors aussitôt à danser, tout sourire, avant de remercier la foule pour ce moment inattendu.

Les deux albums de Wet Leg sont plutôt bien représentés, même si c’est bien entendu Moisturizer qui est mis à l’honneur avec 12 titres sur les 20 interprétés ce soir. Un disque qui comporte beaucoup de chansons d’amour, comme l’indique dans un rire Teasdale, avant de se lancer dans Pokemon. L’occasion pour elle d’encourager, toujours en riant, le public à s’asseoir, avant de le sommer de se re-lever comme un seul homme. Un petit jeu régulièrement mis en place par les groupes, à l’instar de Franz Ferdinand, mais qui fait toujours son petit effet dans la fosse.

Avec 11:21, le temps se retrouve soudain comme suspendu. Mais ce calme n’est que de courte durée puisque le groupe embraye avec Pillow Talk. Les guitares grondent, la batterie se fait plus puissante que jamais et la fumée enveloppe à nouveau la scène. Seul problème, la voix de Teasdale est alors peu audible. Mais peu importe, le public répond une nouvelle fois présent. Quelques instants plus tard, invité à reprendre en chœur le refrain de U and Me at Home, il s’exécute avec le même enthousiasme, pour le plus grand plaisir de Rhian qui court, d’un bord à l’autre de la scène, alors que des bulles de savons flottent dans les airs. À l’issue de ce titre, on entendra d’ailleurs pour la première fois la voix d’Ellis Durand, le bassiste du groupe, qui lance un « That was some good singing ! » en direction du public.

Sans surprise, c’est bien Chaise Longue qui est repris le plus fort par la salle, suivi de près par CPR. Et pour cause, on sent la fin approcher, mais on ne veut pas y croire. Quand Rhian, dans un murmure, presque comme pour s’excuser, glisse que le prochain morceau, Mangetout, sera le tout dernier de la soirée, le public de l’Olympia rugit de plus belle. Mais lorsque le dernier Get Lost Forever retentit et que le groupe quitte la scène, un sentiment de trop peu parcourt une partie de la salle. Wet Leg va bien revenir pour un rappel ? Non, le set est bel et bien terminé. Et si celui-ci n’a duré « qu’une » heure, le groupe a pourtant joué 20 titres ce soir, offrant une très belle setlist au public parisien. Difficile de faire beaucoup plus avec seulement deux albums à son actif.

Si certain⸱es ressortent donc de l’Olympia en restant un peu sur leur faim, de notre côté, on retrouve l’air frais parisien le sourire aux lèvres et avec l’envie de vite pouvoir revoir Wet Leg sur scène. Qui sait, le groupe sera peut-être à l’affiche de festivals français cet été ?

Photos prises lors du passage de Wet Leg à l’édition 2025 du Festival Beauregard.

Setlist :
Catch These Fists
Wet Dream
Oh No
Supermarket
Liquidize
Jennifer’s Body
Being in Love
Pond Song
Ur Mum
Don’t Speak
Davina McCall
Pokemon
11:21
Pillow Talk
U and Me at Home
Too Late Now
Angelica
Chaise Longue
CPR
Mangetout