Review : Manic Street Preachers – Rewind the Film

On pouvait s’en douter, Rewind the Film ne ramène pas Manic Street Preachers à ses premières élucubrations politico-punks des débuts.

 

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En un peu plus de vingt ans de carrière, Manic Street Preachers aura lutté contre le temps, la concurrence, les courants. Tout en traversant cela, balayant deux décennies d’une histoire riche. Passant du hard rock allié à un punk dénonciateur, à un rock alternatif un peu trop glam, les Manics ont vieilli, leurs créations aussi. Le 11e album, venant à peine de sortir, confirme que le groupe gallois a bien vieilli, s’éloignant toujours un peu plus de débuts rugueux et énergiques. Mais la bande de James Dean Bradfield le fait avec grâce, et un certain sens de la mélodie.

 

rewind the film manic street preachers

 

Rembobinez, s’il vous plaît. On aurait pu imaginer que les Manics, plutôt que de sortir un best-of après deux albums anecdotiques (Send Away the Tigers est leur seule fulgurance dans des années 2000 bien ternes), aurait revisité un répertoire sonore, tout en apposant des textes poétiques et engagés comme, finalement, ils l’ont fait avec une certaine régularité pendant leur carrière. Il y a des signes qui ne trompent pas, comme lorsque Rewind the Film (le morceau) se lance, que le leader opère une introspection de quadra pour Running Out Of Fantasy sur des paroles de son bassiste Nick Wire,  ou que la nostalgie s’installe sur This Sullen Welsh Heart et Tokyo Skyline. A toute histoire revue et corrigée, il fallait ce retour aux origines, avec Anthem For a Lost Cause qui replonge en 1984-85 pendant une grève des mineurs dans laquelle ils ont grandi, et l’histoire d’une vie avec 30-Year War.

 

 

Cet 11e opus, enregistré aux mythiques studios Rockfield (qui ont vu s’y faire les plus grands albums d’Oasis, Queen, Stereophonics ou The Stone Roses), est surtout une histoire de mélodies. Le démarrage doucement acoustique avec This Sullen Welsh Heart, le saxophone sur le single en puissance Show Me the Wonder, un duo avec Cate Le Bon pour 4 Lonely Roads, les trompettes sur Builder Of Routines… Les Manics égrènent quelques plaisirs sympathiques, bien que Rewind the Film souffre d’une certaine lourdeur, sauvé par de belles envolées comme sur As Holy As The Soil ou la langoureuse et répétitive Manorbier.

 

 

LA NOTE : 5,5 / 10

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