The Jesus And Mary Chain – Damage And Joy

2017 marque la résurrection de The Jesus and Mary Chain, prêt à dépoussiérer et raccorder les guitares pour le plaisir des fans de mélodies et de distorsions. Leur dernier flambeau Damage And Joy porte finalement bien son nom ; à mi-chemin entre la joie de réentendre ces dinosaures de la noisy pop et le scepticisme lié au bien-fondé de ce retour.

A l’origine d’un genre musical ayant influencé Pixies, My Bloody Valentine et consors, The Jesus And Mary Chain se décide de sortir des oubliettes pour replugger les instruments et jouer à nouveau de la réverbération. Il aura fallu le temps d’un album Psychocandy sorti en 1985 pour voir ces banlieusards de Glasgow produire un mur du son parsemé de mélodies pop et dès lors s’élever au rang de fers de lance d’un rock alternatif saturé. Provocateurs jusqu’au bout des doigts, Jim et William Reid se forgèrent une solide réputation de rock n’ roll stars avec ses frasques, ses légendaires bagarres et ses tumultueux concerts tournant à l’émeute.

Après Munki accouché dans la douleur en 1998 et malgré des apparitions éparses dans divers festivals (Coachella, Rock en Seine, Meltdown Festival… en 2007), il aura donc fallu attendre 19 ans pour réentendre nos écossais. Comme pour toutes reformations, des doutes peuvent subsister sur la pertinence de ces retrouvailles. Ultime envie de remplir le compte en banque ou véritable come-back inspiré, cet opus revêt tout d’un pari osé pour ces têtes brulées. Notre verdict…

Dès l’introduction, les deux frangins rentrent dans le vif du sujet avec Amputation. Il suffit de quelques bons vieux accords nerveux associés à une rythmique synthétique pour reconnaître leur marque de fabrique. Par la même occasion, l’auditeur se retrouve projeté en 1991, époque où Primal Scream (avec Bobby Gillespie, leur ancien batteur) sévissait avec Screamadelica. Pas forcément novateur aux premiers abords, cette ouverture devient plus convaincante au fil des écoutes, tout comme Get On Home aux allures très Beach Boys, et l’histoire peut reprendre son cours là où elle s’était arrêtait il y a presque 20 ans.

C’est avec franchise et plaisir que le groupe va dérouler son savoir-faire telle une bonne recette avec son lot de surf-pop (Amputation, Get On Home), des titres plus conventionnels et pêchus (All Things Pass, Simian Split), le lo-fi Mood Rider ainsi que ses ballades efficaces (Song For A Secret, Los Feliz (Blues and Greens)).

De ces quatorze compositions homogènes, il se dégage le mélodieux The Two Of Us, le psyché War On Peace, le déjanté Presidici (Et Chapaquiditch) et Facing Up To The Facts avec des consonances rappelant Black Rebel Motorcycle Club. D’ailleurs aux sonorités de ces morceaux, le choix du single Always Sad peut paraître vraiment discutable avec son caractère trop gentillet et lisse.

Construit autour de matériel non exploité (la moitié des pistes était destinée à d’autres projets), cette résurrection ne sombre pas et apporte finalement plus de joie que de peine. Assagis par le poids des années, les deux frères réussissent un retour honorable ne demandant qu’à se bonifier. Certains pourront reprocher le manque de fougue ou de surprise mais Damage And Joy permet surtout d’envisager un futur du rock n’ roll avec la fratrie Reid.

Tracklisting :

Amputation

War On Peace

All Things Pass

Always Sad

Song For A Secret

The Two Of Us

Los Feliz (Blues and Greens)

Mood Rider

Presidici (Et Chapaquiditch)

Get On Home

Facing Up To The Facts

Simian Split

Black And Blues

Can’t Stop The Rock

 

Nos morceaux favoris : War On Peace, The Two Of Us, Facing Up To The Facts

LA NOTE : 7/10

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