02 Fév The Strypes séduisent La Gaîté Lyrique
En 2013, The Strypes assuraient la première partie d’Arctic Monkeys au Zénith de Paris. Ils n’avaient alors qu’une quinzaine d’années et, tant par leur attitude assurée que par leurs compositions léchées, promettaient d’éclore dans les années à suivre. C’est donc par une pluvieuse soirée de janvier que rendez-vous était donné à La Gaîté Lyrique pour vérifier nos prédilections faites 5 ans plus tôt…
Alors bien sûr, prendre des nouvelles des Strypes en chair et en os n’était jusque-là pas bien difficile puisque les lascars se produisent en France assez régulièrement. Néanmoins, après leur dernier opus en date Spitting Image paru l’an passé, une mue semble avoir opéré, passant d’un rock garage vintage et ultra accrocheur à une pop anglaise qui fleure bon les Kinks, tout en s’attachant à leurs fameux riffs bluesy. Et force est de constater qu’en live ils sont très bons, et c’est peu dire.
Mais avant le plat de résistance, Max Meser et son groupe avaient pour mission de chauffer la salle. Avec ses faux airs de Paul Weller époque Jams, le néerlandais a su distiller une atmosphère sixties et enchanteresse avec classe. Très vite néanmoins l’impatience se fait ressentir…
Devant une foule hétéroclite composée de jeunes gens qui esquissent quelques pogos solitaires et un public plus mur qui n’a pas hésité à s’approcher de la scène, les Strypes ouvrent le bal avec la reprise de Hambone Willie Newbern Rollin’ and Tumblin’ qui, dès le début, met tout le monde d’accord. L’ensemble est impeccable, du solo de batterie d’Evan Walsh (comme échappé des Clash avec sa crête platine, son pantalon en cuir et son veston léopard) aux œillades complices entre les membres qui, au gré des oscillations électriques de la guitare , se confrontent.
Le plus appréciable, à mes yeux, est de voir l’engouement du public plus âgé : leurs visages sur lesquels se dessinent une expression de satisfaction quand la guitare hurlante de Josh McClorey répond à Ross Farrelly et son harmonica ébouriffant, le sentiment peut-être de retrouver un son pur, une sorte de soulagement de voir la flamme du rock précieusement maintenue, aussi fringante qu’à la grande époque, par une poignée de jeunes hommes. Ce même engouement fait sourire lorsque après une heure et demie de concert mené tambours battants, les Strypes viennent saluer les fans au stand de merchandising. On ne peut alors que penser à un effet de quasi Beatlemania en voyant les membres du groupe, un à un, dédicacer des places de concert, des t-shirts, des clopes et même des bottines en nubuck (pour les plus hardies d’entre nous qui ne semblent prêter guère attention à l’allure de leurs souliers). Leur sincérité, leur apparente humilité et leur accessibilité font, cela dit, chaud au cœur à l’ère où certaines rockstars font tout pour éviter le contact.
Enfin, une seule chose semble prévaloir sur les événements de la soirée. Cette dichotomie entre leur professionnalisme et leurs bouilles encore juvéniles ne fait que nous confirmer que les Strypes sont des perles rares.
Setlist:
Rollin’ and Tumblin
Eighty-Four
Cruel Brunnette
(I Need a Break From) Holidays
Black Shades Over Red Eyes
Hometown Girls
Grin and Bear It
Freckle and Burn
Easy Riding
Angel Eyes
Get Into It
Behind Closed Doors
Great Expectations
Mystery Man
What A Shame
Still Gonna Drive You Home/Psycho Killer
Scumbag City
Rappel:
Heart Of The City
Blue Collar Jane
Retrouvez ici les photos du set!
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