Montreux Jazz Festival : du pur son british avec Damon Albarn et Michael Kiwanuka

Notre aventure au festival suisse s’est conclue le jeudi 17 juillet pour l’un des meilleurs concerts de nos amis britanniques.

Michael Kiwanuka au Montreux Jazz Festival par Lionel Flusin

L’auditorium Stravinski n’est pas encore plein lorsque Michael Kiwanuka commence son set. Dommage, car l’artiste nous offre un concert touchant, sympathique et tranquille. Aux côtés d’un batteur et d’un bassiste, Michael nous parle de son idole, Jimi Hendrix, auquel il s’identifie car il est lui aussi « une légende de couleur qui fait du rock ». Bien-sûr, le « légende » est à prendre au second degré- les points forts de Michael Kiwanuka sur scène sont sa simplicité, son sens de l’humour et son aisance au chant et à la guitare. Il s’essaie aussi au piano, bien qu’il avoue lui-même ne pas être à l’aise. Et pourtant… La magie opère.

 

Damon Albarn au Montreux Jazz Festival par Lionel Flusin

Damon Albarn au Montreux Jazz Festival par Lionel Flusin

Après une demi-heure de pause, la salle est bien remplie et Damon Albarn commence son show. Le public Suisse, réputé pour son manque de réaction, perturbe d’emblée l’artiste, qui le fait remarquer « Come on, you don’t wanna have that reputation » (Allez, vous ne voulez pas avoir cette réputation), ce qui réveillera (un peu) les esprits. Le set de Damon est riche de tous ses projets, de son album Everyday Robots à Blur, en passant par Gorillaz. De ce dernier, il interprétera des chansons des anciens albums comme Tomorrow Comes Today, Kids With Guns et une magnifique version de Don’t Get Lost In Heaven, accompagné par son chœur, les Heavy Seas. Quant à Everyday Robots, nous auront droit entre autres à Lonely Press Play, Everyday Robots, Mr Tembo et Heavy Seas Of Love. Sur toutes les chansons, Damon chante incroyablement bien. Quand il n’est pas au piano ou au mélodica, il se balade de droite à gauche sur la scène histoire de garder le public en poche. Du côté des musiciens, le niveau est assez élevé. En face de nous sur la droite, le guitariste Jeff Wootton s’amuse comme un fou. Entre poses pour les photographes, solos de guitare, clins d’œil aux filles des premiers rangs et rires complices, ce dernier assure le show. Le concert atteindra son apogée vers la fin, où Damon interprétera les légendaires Clint Eastwood, Mr Tembo et une chanson de Blur, End Of A Century. Pour ce titre, Damon et seul au piano tandis que le public l’accompagne au chant. A la fin du concert, le groupe invite le staff à sortir des coulisses pour venir faire la révérence sur scène tous ensemble, ce qui est un geste très touchant et très rare au Stravisnski…

C’est avec ce concert que se conclut l’aventure soundofbrit au Montreux 2014, c’est à dire près de deux semaines de concerts dans un cadre magnifique. Le problème avec le Stravinski, c’est que la place coûte en moyenne 90 francs suisses… Ajoutez à cela le coût du transport, et il devient difficile pour les jeunes de venir voir les concerts dans cette salle financièrement parlant. Du coup, le public est plus âgé ; presque tous les artistes que nous avons vu jouer au Stravinski (de Damon Albarn à Robert Plant) ont fait remarquer l’attitude très calme du public, mais vu la tranche d’âge, c’est normal. Les jeunes n’étaient presque jamais en majorité au Stravinski, mis à part pour les superstars comme Pharrell Williams et Robin Thicke… Tandis que dans le Montreux Jazz Lab, un peu moins cher, l’ambiance était tout de même plus conviviale. A méditer.

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