Interview : Amy MacDonald

VIDEO – A l’occasion de la sortie de son 4e album, Under Stars, nous avons rencontré la pétillante et talentueuse Amy MacDonald.

 

 

5 ans, ça fait un bail. Pourquoi avoir mis autant de temps à revenir avec un album ?

Amy MacDonald : Cela n’a pas été si long que d’habitude. C’est juste que je suis quelqu’un qui aime beaucoup tourner, jouer sur scène, faire des concerts, des festivals… Mon dernier album est sorti en 2012 mais depuis je n’ai pas cessé de tourner jusqu’à 2014. Ensuite, j’ai pris un peu de temps, de distance, et puis j’ai commencé à écrire pendant le courant de l’année 2015 jusqu’à avoir assez de matériel pour enregistrer l’année dernière. Le plus long, c’est d’écrire les chansons, cela a pris plus de temps sur cet album et j’en suis contente parce que j’avais des choses à dire. Le fait de retourner à une vie normale m’a inspiré, d’être capable d’écrire des chansons qui ont chacune une histoire différente derrière elle.

 

Avec ce temps, tu es aussi revenue à quelque chose de plus terre-à-terre, avec une distance par rapport au succès que tu as eu et ces années de frénésie.

Définitivement oui ! On a tendance à s’enfermer dans quelque chose de routinier avec les mêmes choses, vous devez beaucoup voyager, vous visitez des hôtels, des salles de concert, et tout se ressemble, à Paris comme à Glasgow ou à New York. Et ce côté vide n’était pas inspirant, parce que c’est tout le temps la même chose. Donc pour moi, c’était important de retourner voir ma famille, mes amis, revenir à quelque chose d’un peu plus normal. Et comme ça a toujours le cas pour moi, c’est plus inspirant, c’est la vraie vie, écouter les histoires de vos amis, ce qui s’est passé, des choses auxquelles on ne fait pas attention parfois.

 

Cela aide de prendre son inspiration chez ses propres amis parce qu’il y a tellement de gens comme eux dans le monde, des gens qui vivent des situations similaires.

 

C’est un album qui paraît très personnel dans les textes. C’est le cas ?

J’écris des textes qui signifient beaucoup de choses, et bien que ce ne soit pas directement lié à moi ou à des choses par lesquelles je suis passée, ce pourrait être des épreuves que mes meilleures amies ont affrontées, des choses qu’elles m’ont confiées… Pour moi, il y a différents sens sur cet album, ses chansons ont été influencées par différentes situations. Je cherche à écrire des textes qui parlent aux gens, qui puissent les émouvoir. C’est ce que je cherche à faire constamment, et cela fonctionne plus particulièrement sur cet album parce que cela parle à tellement de personnes, les gens peuvent comprendre d’où qu’ils viennent et je pense que cela aide de prendre son inspiration chez ses propres amis parce qu’il y a tellement de gens comme eux dans le monde, des gens qui vivent des situations similaires.

 

 

Il y a aussi beaucoup d’optimisme dans cet album. Tu parles notamment de vivre ses rêves jusqu’au bout, qu’importe ce que les gens en disent…

J’essaie d’être positive, en particulier dans ma musique. Il y a des chansons qui sonnent positives et qui pourtant ne se sont faites dans un contexte positif. C’est quelque chose que Bruce Springsteen avait mentionné, que ses fans trouvaient sa musique vibrante, excitante, mais qu’il avait dû souffrir pour en arriver là. C’est quelque chose qui me parle. J’ai des chansons qui sonnent très joyeuses, optimistes et heureuses mais qui ne proviennent de ce genre d’endroit. J’imagine qu’avec la vie que j’ai, c’est plus facile de voir les choses en positif plutôt qu’en négatif, donc j’essaie de voir le bon côté.

Dans mes précédents albums, j’ai tout fait moi-même, à m’enfermer dans une pièce, seule, et à ne pas en sortir tant que je ne serais pas satisfaite de ce que j’ai fait.

 

Tu les écris seule, tes textes ?

Il y a des chansons que j’ai écrites moi-même, et d’autres avec mon groupe. Dans mes précédents albums, j’ai tout fait moi-même, à m’enfermer dans une pièce, seule, et à ne pas en sortir tant que je ne serais pas satisfaite de ce que j’ai fait. Après dix ans comme cela, je me dis que je pouvais changer cela, donc j’ai commencé à écrire avec mes musiciens. Certains d’entre eux sont là depuis le premier jour, je les connais depuis plus de 10 ans, mais ça restait une étrange expérience de faire cela avec eux parce que c’était nouveau, cela pouvait être difficile au début de partager des choses très personnelles, ouvrir ton esprit à d’autres idées, de demander l’avis d’une personne. Puis d’un coup ça a pris forme. On a écrit des chansons géniales, on a gardé de beaux souvenirs à travailler de la sorte, ce qui est à l’opposé de ce qu’on vit quand on écrit seul, parce que c’est juste toi et une pièce, donc il ne se passe pas quand grand-chose, ce n’est pas un processus très inspirant. C’était bien de bouger des choses après dix ans.

 

As-tu une chanson dont tu es peut-être plus fière par rapport aux autres ?

Je suis fière de tout mon album, j’aime toutes ces chansons qui viennent de différents lieux avec une histoire unique à eux. Mais il y a un morceau intitulé « Down By The Water », qui veut dire beaucoup pour moi parce qu’il m’a coûté beaucoup d’efforts et de temps pour l’avoir tel qu’il est actuellement. C’est un texte que j’ai écris très vite et facilement, il y a comme quelque chose de magique qui en ressortir, mais une fois passé à l’enregistrement, il avait perdu de son tranchant et sonnait complètement différemment. Mon album était fini mais je me devais d’aller voir mon label en leur demandant si je pouvais la ré-enregistrer. Dieu merci, ils ont compris et ont accepté, du coup je suis retournée en studio, j’ai effacé le morceau et j’ai recommencé. Maintenant que j’entends cette chanson, j’apprécie mieux la peine et le temps que ça m’a pris afin qu’elle sonne comme telle, et c’est pour cela qu’elle veut dire tant pour moi.

 

 

Qu’est-ce que tu écoutes quand tu es en studio ?

A vrai dire, je n’écoute pas grand-chose quand j’enregistre ou même quand j’écris. J’ai plutôt tendance à écouter encore et encore mes chansons pour les améliorer, ce qui doit être changé, ce qu’on doit faire avec ça ou ça… En revanche, vous pouvez tirer de l’inspiration d’artistes que vous écoutez régulièrement, et en ce qui me concerne, c’est Bruce Springsteen. Je pense que c’est un musicien génial, un artiste incroyable qu’un moment ou à un autre, je finis par écouter de temps en temps.

 

On parlait de l’optimisme qui règne dans ton album, de ce que tu veux faire véhiculer et les formes de conseils que tu donnes à travers tes chansons… Quel est le meilleur conseil que tu aies reçu ?

Le meilleur conseil m’est venu de ma maman. Il y a une chanson sur cet album qui s’appelle « Prepare To Fall », et qui a été écrite à partir de ce conseil de ma mère. D’aussi loin que je me souvienne, depuis que je suis toute petite, ma maman disait constamment à ma sœur que si elle pouvait composer avec le pire scénario, elle pouvait tout faire, ce que j’ai toujours essayé d’appliquer, de me ressaisir dans le pire des moments, et que si j’arrivais à me ressaisir comme ça, je pourrais tout faire. C’est de là que « Prepare To Fall » vient.

 

Si je pouvais retourner en arrière, j’en profiterais beaucoup plus

 

Il y a dix ans, tu sortais This Is The Life, avec tout le succès qu’il y a eu, l’engouement, la frénésie. Tu avais seulement 19 ans. Est-ce qu’aujourd’hui, tu vois les choses différemment avec le recul ?

J’étais tellement jeune. J’étais une adolescente quand j’ai commencé à écrire sur l’album. Je n’avais aucune idée de ce qui allait se passer, je ne connaissais rien sur l’industrie. On l’a sorti et ça s’est bien passé. Et pour moi qui n’avait rien pour le comparer, j’ai commencé à me dire que tu sors ta musique, ça le fait et tout est facile alors qu’évidemment non. J’ai juste été extrêmement chanceuse avec le succès de cet album, en sachant que l’industrie semble constamment en difficulté ces dernières années, et avoir un album qui a bien marché, même à cette époque, ce n’était pas rien. Alors si je pouvais retourner en arrière, j’en profiterais beaucoup plus, car c’était vraiment quelque chose de spécial. Je suis très fière de cet album, fière de tout ce que j’ai réussi à faire, et je pense que ça rend la chose encore plus spéciale au regard de la fille de 14-15 ans que j’étais dans ma chambre.

 

Tu joues à Paris ce mois de mars, mais pour l’heure c’est la seule date de tournée. Vas-tu revenir, notamment cet été dans les festivals ?

J’ai eu la chance de jouer dans plusieurs festivals l’année dernière et j’ai été à vrai dire bluffée par ces publics incroyables et leurs soutiens. J’ai très hâte de revenir dès cet été. 

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