The Prodigy

The Prodigy – No Tourists

Et de sept pour The Prodigy, qui avec No Tourists enraye quelque peu la machine, frayant le démodé… C’est l’heure du bilan 

Si depuis le début des années 90 – soit la sortie d’Experience, le premier album de ce fameux groupe venu des contrées d’Essex – la situation semblait sous contrôle ; tout est ici à remettre en question. De nos jours, n’importe qui est en droit d’attendre le renouvellement, ou une sorte de révolution, changeant à même la moelle d’une formation, pour mieux repartir sur de bonnes bases. The Prodigy ne l’a peut-être pas (encore) adopté, cette révolte. Est-ce un mal ? Il y a du pour, comme du contre.

Ce nouvel opus, No Tourists, toujours né des fourneaux de BMG, reprend exactement là où nous avait laissé le précédent – The Day is my Enemy, sorti en 2014. Jouant de ses arrangements chargés à bloc, la méthode Prodigy fonctionne ici à toute allure, et s’en est presque son point faible majeur. En à peine 40 minutes, le disque enchaîne les bangers comme s’il était dans l’urgence, dans une course contre la montre. L’auditeur, naturellement, suit la cadence ; mais qu’en retient-il ? Tandis que son grand frère parvenait à reprendre son souffle avec des morceaux comme « Invisible Sun », il n’y a point de trêve ici. No Tourists détient malheureusement de la fureur son aspect le plus abrupt, donc le plus assommant, en long terme.

De « Need Some1 » au final « Give Me a Signal » avec Barns Courtney, tout n’est évidemment pas à jeter. L’honnête ouverture permet de directement nous plonger dans le bain, où l’on est vite électrifié, sans trop pouvoir bouger. « Light Up the Sky », « No Tourists » et « Timebomb Zone » déboulent sans parvenir à marquer, contrairement à « We Live Forever » qui tente habilement un raccourci et embrasse la foule. Fédérateur et délicieusement insolent, le morceau « Champions of London » malaxe les voix comme bon lui semble et expérimente (enfin) vers un retranchement que nous n’avions jusqu’alors jamais emprunté.

Malgré ces quelques moments de bravoure, No Tourists n’a ni la rage, ni l’impact épique de ses prédécesseurs et trompe ses propres intentions. Faute à une production bien trop figée, bien trop synthétique, qui malgré tout n’enterre en rien nos espoirs vis-à-vis de la dimension live. Puisque The Prodigy demeure avant tout un mastodonte punk dont l’ambition scénique est encore et toujours miraculeuse.


Tracklisting

Need Some1

Light Up the Sky

We Live Forever

No Tourists

Fight Fire with Fire (feat. Ho99o9)

Timebomb Zone 

Champions of London

Boom Boom Tap

Resonate

Give Me a Signal (feat. Barns. Courtney) 

Nos + : We Live Forever, Champions of London… 

La note : 4/10

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