Qui es-tu ? Oli Fox

En ce début d’année, il est temps de faire le plein de découvertes musicales. C’est l’auteur-compositeur Oli Fox qui ouvre notre nouvelle liste des artistes à surveiller en 2019. Le londonien a attiré notre attention avec son premier single Cruel, morceau sombre et délicieusement pop. Nous avons eu la chance de le rencontrer lors de son passage à Paris, en première partie de la norvégienne Sigrid, une bonne façon de faire plus ample connaissance avec ce talent prometteur.

Sound Of Brit – Salut Oli, comment ça va ?

Oli Fox – Ça va bien, très bien même merci !

SOB – Ton concert est première partie de Sigrid est ta première date en Europe c’est ça ?

OF – On a joué en Irlande donc techniquement ça compte comme l’Europe mais oui, c’est ma première fois hors du Royaume-Unis.

SOB – Tu es l’une des récentes signatures d’Island Records (ndlr : filiale d’Universal Music en Angleterre) ce qui est assez dingue ! Mais avant d’en arriver à là, pourrais-tu nous en dire un peu plus sur ton parcours musical ?

OF – En fait j’ai toujours joué dans des groupes. J’ai grandi en jouant de la batterie et de la guitare dans des formations et ça ne m’avait jamais traversé l’esprit que je pouvais être un chanteur. C’est dans le dernier groupe dans lequel j’ai fait partie que j’occupais une position où je devais chanter et que mon manager actuel m’a remarqué pendant notre tout dernier concert. À ce moment là tout le monde partait à la fac mais moi je n’en avais pas envie, j’allais prendre une année de césure de toute façon. C’est ce que j’ai dit à mon manager et il m’a demandé si ça me tentait de me lancer dans un projet solo. J’ai donc commencé à écrire pour moi et pour d’autres gens aussi. Fin 2017 tout a commencé à décoller et que mon label m’a contacté.

SOB – Est-ce que c’est très différent de s’échapper solo en comparaison d’être dans un groupe ?

OF – En live je joue accompagné de musiciens et c’est un peu un moyen de me faire sentir comme si je faisais toujours partie d’un groupe. Entant qu’artiste solo on peut rapidement être isolé, mais en même temps – je parle de mon expérience personnelle – ça peut vite être déroutant d’être dans un groupe car tout le monde veut donner son point de vue et ses idées. Au final c’est plutôt sympa d’écrire tout seul la musique que je veux.

SOB – Pendant un bon moment Cruel était la seule chanson que l’on pouvait trouver sur Internet, est-ce qu’il y a une raison qui fait que ça t’a pris si longtemps pour sortir un second morceau ?

OF – Pas vraiment, de mon point de vue quand tu es un nouvel artiste, tu as besoin d’une période d’ajustement. Donc une fois que tu as sorti ta première chanson, il faut que tu la laisses progresser autant que possible sur les plateformes de streaming, etc. Je pense que quand tu sors trop de musique trop rapidement, tu perds ta consistance et ta crédibilité. Je voulais que les gens en demandent plus avant de leur donner plus.

SOB – Ton single Cruel est un tube pop mais il est aussi assez triste. C’est aussi le cas pour ton second morceau The Worrying. Est-ce que tu essayes de t’établir comme un mec qui fait de la « dark-pop » ?

OF – Je ne sais pas ! Beaucoup de mes autres chansons ne sont pas aussi sombres mais je pense que c’est juste plus simple pour les gens de s’identifier à ce genre de musique. Parfois les gens ne veulent pas écouter des chansons joyeuses. Personnellement, j’ai grandi en écoutant du Bon Iver et Elton John qui n’ont jamais vraiment chanté sur les bonnes choses qui leur sont arrivées ou sur des trucs joyeux. Ils étaient transparents et honnêtes et je tends à faire de même. À tes débuts je pense que c’est bien de montrer ta personnalité de cette façon plutôt que de dire « oui la vie c’est génial ! », parce que personne ne se sent vraiment concerné par ce genre de discours.

SOB – Est-ce qu’un EP est en cours de route ?

OF – Je l’espère ! Ma prochaine chanson est prévue pour janvier ainsi que quelques autres morceaux. Ceux-ci sont un peu plus upbeat et plus optimistes si ça peut te rassurer.

SOB – Est-ce que tu produis tes chansons toi-même ?

OF – Oui, je produis beaucoup de morceaux chez moi et puis je les apporte à des sessions où on les étoffe, où on les fait sonner plus forts. C’est un peu un procédé étrange parce que tu te retrouves à travailler avec énormément de personnes différentes et tous ont leur propre façon de faire de la musique. J’essaye de faire autant que je peux seul, comme ça quand je donne la chanson à quelqu’un d’autre pour qu’il/elle en fasse une version plus définitive, il y a toujours mon empreinte sonore qui est reconnaissable.

SOB – Du côté du live, tu viens de finir une énorme tournée anglaise avec Sigrid. La dernière date se jouait à la Brixton Academy de Londres, comment c’était de monter sur une scène si mythique ?

OF – Incroyable, j’ai toujours du mal à réaliser. J’ai grandi en allant voir tellement de concerts là bas, je pense entre 15 et 20 en tout. Brixton est ma salle préférée à Londres et de loin, c’est tout simplement immense.

SOB – C’était quoi le meilleur concert que tu aies vu là-bas ?

OF – Tu sais quoi ? J’ai été voir James Bay quand il venait juste de sortir son album et c’était l’un de ses premiers shows. Tu pouvais voir que c’était vraiment important pour lui et c’était un moment génial.

SOB – Enfin, c’est une question que l’on aime bien poser en fin d’interview, si tu pouvais recommander un artiste ou un groupe qui, d’après toi, mérite plus de reconnaissance, tu nous dirais d’écouter quoi ?

OF – Ils ne sont pas nécessairement nouveaux mais je pense qu’il n’y a pas assez de gens qui les connaissent, c’est un groupe qui s’appelle Bleachers. Ils sont américains et en Angleterre ils sont encore petits. Je les ai vus jouer l’année dernière pour leur premier concert à Londres et c’était incroyable. Jack Antonoff est un génie.

 

Le prochain morceau d’Oli Fox est prévu pour le courant janvier et vous serez les premiers prévenus. 

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