The Chemical Brothers – No Geography

Neuvième album pour le mythique duo de Manchester, nous offrant une fresque digne des grandes épopées de la musique électronique, et sans doute le meilleur effort du groupe depuis Push the Button en 2005.

Nous attendions un retour en studio depuis 2015, marquant la sortie du plutôt convenable Born In The Echoes et une tournée mondiale de grande facture. Autant dire que les anglais, fêtants leurs trente ans d’existence avec ce neuvième effort, étaient attendus au tournant par ses fans de longue date.

Peu de collaborations dans cet opus -si ce n’est avec les chanteuses Aurora et Nene- et donc forcément un retour à de la composition électronique pure et au sampling pour cet album où l’expérimentation est, comme à leur habitude, le maître-mot. Ce neuvième effort peut finalement être appréhendé dans sa totalité, notamment par d’intelligentes transitions entre les chansons.

Ouvrant sur l’efficace Eve of Destruction, le duo nous offre une réelle démonstration de force, où le son de basse si caractéristique du groupe laisse la place à divers rythmes résoluments big-beat, tantôt hip-hop, tantôt funk. L’introduction de l’efficace Bango rappellera surement aux amateurs du groupe celle de Go!, de l’album précédent. Le titre éponyme No Geography, samplant la lecture du poème Geography par Michael Brownstein, conte l’histoire d’un amour tentant de survivre à la séparation géographique. Une image trouvant tout son sens dans un Royaume-Uni tiraillé entre sa volonté de s’émanciper de l’Union européenne, et celle de continuer à en faire partie.

Got To Keep On, clippé « à la Jungle » par le réalisateur reconnu Michel Gondry, est une chanson entraînante, à l’allure résolument disco. Gravity Drops et The Universe Sent Me marquent une pause dans l’album, qui loin d’être désagréables manquent finalement d’intérêt. Le calme avant la tempête dirons nous.

Si la tempête ne se nommera pas We’ve Got to Try, rappellant avec un certain brio la musique des années 90′, ce sont Free Yourself et MAH qui déchaîneront à n’en pas douter les passions. Véritables bangers, taillés pour la scène et les jeux de lumières, ces morceaux alternent entre acid et techno. Du chaos nait l’ordre. L’hypnotique Catch Me I’m Falling conclut l’album de la plus belle des manères, invitant l’auditeur à planer sur ce qui pourrait être un titre de Gorillaz, et rappellant notamment la magnifique Surface to Air sortie en 2005.

Si No Geography a fait l’unanimité auprès de la critique, signant ce qui est sans doute le meilleur album du groupe depuis plus de dix ans, c’est en live que les morceaux prendront toute leur ampleur, comme à l’accoutumée avec The Chemical Brothers. Finalement, c’est dans un commentaire youtube que nous trouverons le meilleur résumé de cet album : « back to 90’s, and straight to the future« .

Tracklisting :

Eve of Destruction

Bango

No geography

Got To Keep On

Gravity Drops

The Universe Sent Me

We’ve Got To Try

Free Yourself

MAH

Catch Me I’m Falling

Notre sélection : No Geography, Got to Keep On, Free Yourself, MAH, Catch Me I’m Falling.

La Note : 8 / 10

No Comments

Post A Comment