Archive à Lyon : une démonstration de 2h20 pour les 25 ans

Retour sur le concert au Transbordeur pour l’anniversaire du groupe, dans le cadre de sa tournée événement.

Il y a de ces dates que l’on note d’une grande croix dans nos calendriers. De nos jours, peu sont les formations étrangères qui font d’aussi grandes tournées dans l’hexagone, en particulier à ses quatre coins. Aucune première partie de prévue : l’anniversaire ne sera fêté qu’avec son public venu en grande masse. Ce lundi 20 novembre, le Transbordeur est archi complet, ce qui n’est pas souvent le cas.

Nous sommes donc de retour dans cette superbe salle, après le show de Charli XCX de la veille. La moyenne d’âge est plus élevée, et les quelques smartphones sortis des poches sauront se montrer discrets pour notre plus grand plaisir. L’arrivée sur scène se fit à 20h30, après une dizaine de minutes de musiques planantes, certes un peu longues mais qui font progressivement entrer dans l’univers d’Archive.

You Make Me Feel vient idéalement lancer les hostilités, et démontre dès les premiers instants des lumières terriblement synchronisées aux variations des musiques. La superbe Fuck U prend immédiatement le relais, et annonce d’ores et déjà un grand concert. A chaque chanson, c’est un nouvel univers qui s’offre au public, avec des lumières à chaque fois différentes.

A gauche, le claviériste Darius Keeler semble possédé par la musique du groupe, quitte à nous faire penser à Rammstein et nous faire un poil peur (oui vraiment !). Les rythmes sont superbement orchestrés par Steve Barnard, qui derrière ses fûts semble être comme dans son bain.

L’enchaînement des morceaux est idéal. On se réjouit de voir arriver Maria Q, tant sa simplicité fait tout son charisme, et sa voix nous aveugle. Quand elle s’absente, David Pennay et Pollard Berrier prennent le relais, pour notre plus grand plaisir. Leurs voix semblent si différentes de celles en studio, et pourtant elles ressortent encore mieux des enceintes du Transbordeur. Les trois chargés du chant se partageront même les tâches sur Remains of Nothing, fait si rare et pourtant si puissant.

Le groupe parait habité par sa musique, et transmet cette sensation de la fosse aux gradins. Pour ce qui est de la setlist, Archive a su piocher dans quasiment l’ensemble de son catalogue, retraçant les différentes étapes de sa superbe carrière. Le classique Controlling Crowds est le plus représenté avec 6 titres, chacun offrant de vives réactions dès que les premières notes sont lancées.

Durant ce concert, tous nos sens seront mis à contribution. On en prend plein les yeux, les mains sont appelées à l’interaction, les oreilles sont toutes ouïes, les cordes vocales ne peuvent résister à hurler les paroles, le nez sent la transpiration de cette foule dense, et la bouche réclame de l’eau mais ne souhaite perdre une miette… Le public fait l’office de membre à part entière du groupe, notamment sur le morceau Controlling Crowds en tapant rapidement des mains, oubliant un instant les jambes lourdes.

On ne peut ne pas insister sur les lumières, tant il est si unique d’en voir de telles. Un réel travail a été effectué pour offrir au public une expérience unique, comme le démontre l’attitude constamment sur le qui-vive du responsable des éclairages. En effet, le show semble à première vue millimétré, mais la part d’improvisation n’est pas moindre. Les deux chanteurs semblent parfois sur un coup de tête subitement prendre une guitare ou ajouter un clavier, pour rendre le morceau encore plus fort.

Le retour du rappel avec la guitare acoustique annonce la très attendue Again qui va être plus que bien accueillie. On aurait tant adoré que des violons soient présents, mais on ne va pas faire les difficiles. Car il parait important d’insister sur le fait qu’Archive a joué pendant 2h20. Qui, aujourd’hui, peut se vanter de jouer si longtemps, si bien, et de faire tant de dates ? La performance n’est pas anodine et démontre toute la grandeur du groupe, nous offrant des souvenirs qui ne sont pas prêts de quitter nos esprits.

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