The Smile donne le sourire au Festival de Nîmes

Retour sur la venue du trio dans les Arènes.

Quelques jours après être venus pour Gorillaz, nous revoici au Festival de Nîmes. Nous vous avions prévenu : les grands artistes sont présents cet été, et nous ne pouvions nous contenter d’une seule date dans ce cadre unique des Arènes. Aujourd’hui, nous sommes de retour pour The Smile, qui vient présenter un superbe premier album. Si ce nom ne vous dit rien, peut-être n’est-ce pas le cas pour les membres : Thom Yorke, Jonny Greenwood et Tom Skinner.

A peine arrivés, nous voici accueillis par un DJ Set. Rien de sensationnel me direz-vous, mais en fait… si. Car à y regarder de plus près, ça n’est pas n’importe qui derrière les platines : sa majesté Thom Yorke a le plein contrôle des commandes, au côté de Tom Skinner. Un artiste qui fait sa propre première partie en DJ Set, c’est du rarement vu ! Le set fera danser bon nombre des festivaliers, comme un amuse-bouche 5 étoiles avant que les choses sérieuses ne commencent.

Mais avant The Smile, la scène est laissée à Robert Stillman, artiste multi-instrumentiste qui saura créer le temps de quelques minutes une ambiance toute particulière. Armé de son saxophone, l’américain va faire redescendre la pression après ce fameux DJ Set où Yorke ne tenait déjà pas en place, communicant toute son énergie si particulière au public de la ville des crocodiles. Chaleureusement remercié, 22h30 arrive alors et annonce la tête d’affiche.

Les trois musiciens arrivent et entament Pana-Vision, faisant entrer en un instant toute l’arène dans son rock ultra pointu. La scène est un véritable terrain de jeu pour eux, avec du matériel de haute volée qui en ferait trembler tout bon musicien qui se respecte. Il y a des instruments de partout, et pas n’importe lesquels : des guitares que l’on a pu voir sur les tournées de Radiohead, ou les petits joujous de Sons of Kelmet.

Côté setlist, le premier album du projet A Light For Attracting Attention est défendu, don ant une seconde vie à ces superbes titres qui ont mis tout le monde d’accord. Les versions live sont percutantes, envoûtantes, surprenantes ; on ne regrette pas d’être présent en ce lundi 11 juillet. Les lumières habillement parfaitement la prestation, avec un écran de LED derrière les musiciens qui accentuent l’atmosphère créée.

En ce soir, Thom Yorke est déchaîné. Il partage sa manière de vivre ses titres, comme si son corps souhaitait nous parler. Mais surtout, l’originaire d’Oxford semble être totalement épanoui sur scène, a contrario des tournées XXL devant des dizaines de milliers de personnes avec Radiohead. Le chanteur respire la joie de vivre, plein d’enthousiasme, et c’est si bon à voir. Sa voix est toujours aussi sublime, même si parfois un peu trop forte pour nous.

Quant à Jonny Greenwood, le prodige est fidèle à lui-même : une tenue de guitare dont lui seule à la secret, tête baissée, et sa fameuse mèche dans le vide. Mais le réduire à la guitare serait un raccourci bien trop facile, puisque le musicien va toucher à tout : basse (tout comme Yorke), piano, harpe… L’homme à tout faire, et de quelle manière s’il vous plaît. Toujours aussi réservé, le cerveau de Radiohead s’approchera tout de même du devant de la scène notamment sur les titres du rappel.

Et que vous dire de Tom Skinner, le moins connu des trois et pourtant. Batteur plutôt jazz, le londonien démontre une technique déconcertante, attestant qu’il ne s’agit pas là d’une erreur de casting. Du haut de ses 42 ans, l’anglais impressionne, avec une facilité à se caler sur ses deux compères qui ont forcément plus l’habitude de jouer ensemble. Autant dire que ce monsieur n’est pas étranger à une telle réussite de The Smile

Plus généralement, il faut avouer que la musique proposée par le trio est très recherchée, très pointue : elle est n’est pas ouverte à tous les publics. Mais le public trouvé, attiré par ce style si rare, ne peut qu’être pleinement satisfait d’un concert de ce niveau. Le son est d’une très bonne qualité, les musiciens calibrés sur mesure entre eux ; bref tout est idéal dans ce superbe cadre pour que l’expérience soit la plus immersive.

Et que dire de toute l’équipe technique, celle que l’on ne voit pas, mais qui doit être à la hauteur d’un tel professionnalisme : une préparation de la scène réglée jusque dans les moindres détails, des lumières parfaitement synchronisées aux variations des titres… Rien n’est laissé au hasard. Pour un exemple concret, le passage du piano à la guitare entre deux phrases pour Yorke, avec le technicien guitare et sangle à la main pile au bon moment.

Pour le dernier titre, c’est un final composé de Feeling Pulled Apart by Horses, titre solo de Thom Yorke, qui est servi. Une conclusion idéale à cette soirée, avec notre frontman qui est pleinement déchaîné à gauche de la scène (Greenwood étant au milieu, Skinner à droite mais de côté). Nombreux furent les festivaliers notamment en fosse à sauter sur cette dernière, même s’il semblerait que certains étaient peut-être un peu trop dispersés.

En bref, The Smile a démontré que les concerts d’une grande qualité étaient encore programmés dans nos festivals, et pas des moindres puisque le Festival de Nîmes a eu la bonne idée de les inviter. Comme quoi, même dans le Sud de la France, le rock de haut niveau vient encore et toujours par chez nous ; encore faut-il aller vers lui.

SETLIST :

Pana-Vision
Thin Thing
The Opposite
Speech Bubbles
Free in the Knowledge
A Hairdryer
Waving a White Flag
Colours Fly
We Don’t Know What Tomorrow Brings
Skrting on the Surface
Bodies Laughing
You Will Never Work in Television Again

Rappel :
The Same
People on Balconies
Just Eyes and Mouth
Feeling Pulled Apart by Horses
(reprise de Thom Yorke)

1 Comment
  • Mathieu
    Posted at 13:16h, 15 juillet Répondre

    Superbe concert en effet, Thom était très en forme quel plaisir de le revoir avec cette voix qui prend aux tripes. Voix qu’il maîtrise bien mieux que sur la tournée ok not ok. Jonny lui il a été lunaire comme d’habitude. Et Skinner bha on as tous été pétrifié par sa technique de dingue. Bref c’était magique, ses mecs la ne sont pas humains.

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